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Politique nationale : Des faits et des paroles

Publié le vendredi 16 septembre 2005 à 09h35min

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Le débat politique reste toujours marqué par la présidentielle du 13 novembre prochain et par le réajustement ministériel avec notamment le limogeage des deux ministres du Parti africain de l’indépendance de Soumane Touré.

Toundoum Sessouma et Alphonse Bonou ont effectivement cédé leur fauteuil respectivement à Jean-Pierre Palm aux Sports et Loisirs et à Tiémogo Konaté aux Ressources animales.

Ce remaniement du gouvernement de Paramanga Ernest Yonli apporte opportunément une clarté au débat politique sinon au jeu politique lui-même. Pour sûr il coupe court aux rumeurs et aux supputations politiciennes.

En effet, depuis le dernier congrès de l’Alliance pour la démocratie et la fédération - Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA) au cours duquel les militants ont pris la courageuse décision de jeter leur dévolu sur le président sortant le 13 novembre prochain, que d’accusations gratuites !

Que de procès d’intention ! Les états-majors de certains partis politiques n’ont eu de cesse de dénigrer et le président Compaoré et l’ADF-RDA. Pour ces esprits retords, le soutien du premier parti de l’opposition au chef de l’Etat était synonyme d’un déficit de démocratie. A les suivre dans leur logique, Gilbert Noël Ouédraogo a été contraint de suivre le président sortant. De toute évidence, il n’y a rien de plus anachronique dans leurs raisonnements. Mais que voulez-vous, ces messieurs sont fidèles à une conception moyenâgeuse de la politique. C’est dire que pour eux, peu importe la véracité de leurs propos. Ils n’ont de combat politique que de salir au maximum l’adversaire. Mais un adage bien à propos dit "qu’Allah n’est pas Yorouba" comme pour dire que Dieu n’exauce pas toujours les vœux de personnes mal intentionnées. Et comme il est admis de tous, que le mensonge a beau courir, il est toujours rattrapé par la vérité.

Quand Soumane Touré quitte la mouvance présidentielle

La dernière actualité (remaniement ministériel) apporte un cinglant démenti à leur propagande. C’est le cas de la déclaration de candidature de Soumane Touré, secrétaire général du PAI. En toute souveraineté, les militants d’un des partis politiques de la mouvance présidentielle ont décidé d’affronter Blaise Compaoré pour la prochaine présidentielle, mieux, de le battre. Peut-on avoir meilleure preuve du libre choix des acteurs politiques ? Assurément non. On est en droit de se demander pourquoi la classe politique ne s’est pas fait entendre à cette occasion pour refuser à Soumane Touré le droit d’affronter le chef de la majorité présidentielle à laquelle il appartient puisqu’on a dénié au président de l’ADF-RDA de proposer la candidature de Blaise Compaoré au prétexte qu’il est chef de file de l’opposition. Ces deux cas de figure (ADF-RDA et PAI) révèlent encore plus les qualités d’homme d’Etat du candidat Compaoré. On n’a effectivement pas besoin de chercher midi à quatorze heures pour comprendre que si Blaise Compaoré a su s’attirer les sympathies de partis d’opposition c’est incontestablement parce qu’il a un bilan positif et convaincant à cause des nombreuses actions concrètes. Le dernier septennat a permis de donner à chaque Burkinabè de meilleures conditions de vie avec surtout l’espoir que les choses iront en s’améliorant. Autant de raisons qui fondent le contrat de confiance entre le locataire actuel des lieux et les Burkinabè des villes et des campagnes. Et le slogan "nous n’avons pas de pétrole mais nous avons Blaise Compaoré" n’est pas une déclaration de circonstance. Il y a simplement que l’homme a donné des raisons d’espérer aux hommes et femmes du Faso. Si l’objectif principal de nos partis et formations politiques est le bien-être des populations, tous devraient tirer leur chapeau à l’ADF-RDA et à ses militants qui ont eu une lecture clairvoyante de la situation nationale. En effet, peut - on continuer à disperser nos énergies dans des combats stériles alors que la patrie a besoin des forces de tous ses fils ? Du reste, le cas burkinabè n’est pas aussi extraordinaire que certains oiseaux de mauvais augures le prétendent. On peut citer l’exemple français de 2002 où à l’occasion de la présidentielle tous les partis politiques ont mis entre parenthèses leurs divergences politico-idéologiques. En effet, face au péril Le Pen la nation entière, politiques et société civile, a fait bloc derrière le président Jacques Chirac. A cette occasion, même les socialistes ont appelé à voter pour le candidat de droite. A-t-on pour autant crié à une menace pour la démocratie ? Bien sûr que non. Qu’à cela ne tienne le président du Faso et son équipe continuent de travailler avec une sérénité absolue et surtout avec esprit de suite. En tout cas le pays des Hommes intègres peut se réjouir du climat social actuel caractérisé par la paix et un dialogue politique permanente.

Mettre fin aux débats stériles

Et c’est justement à ce sujet que la candidature de Soumane Touré devient intéressante pour l’analyse. L’histoire de ce pays rappelle que le gouvernement protocolaire auquel était associé le Parti africain de l’indépendance avait pour mission première d’apaiser la tension artificiellement entretenue par des politiciens avides de pouvoir. La prétention de Soumane Touré à être calife à la place du calife est bien la preuve qu’il n’y a rien au village sauf qu’il faut une fois de plus avoir une lecture objective de la situation. Il faut tout simplement reconnaître au régime en place sa capacité d’anticipation et de gestion rigoureuse. Pendant donc que l’opposition se perd en conjectures, le pouvoir, lui, boit son petit-lait. Il récolte les fruits de sa clairvoyance.

La victoire du candidat Blaise Compaoré le 13 novembre prochain ne souffre pas de doute. Merci donc à Soumane Touré, qui par sa candidature, met fin ou du moins devrait mettre fin aux débats stériles que mènent ceux qui refusent de voir la réalité en face. En tout état de cause, il ne rime à rien aujourd’hui de mener un débat sur ce qu’a pu faire le chef de l’Etat pour s’attirer les sympathies de tel ou tel leader de l’opposition. L’heure de vérité approche à grands pas. Le 13 novembre n’est plus qu’une question de jours. Comme pour montrer que le soutien ferme de Gilbert Noël Ouédraogo n’a été l’objet d’aucun marchandage, le remaniement ministériel n’a ouvert aucun ministère aux militants ADF-RDA alors que leur légitime prétention à être associés à la gestion de la chose publique se justifie aisément.

Pour tout dire le soutien à la candidature du président n’est pas une question d’intérêts personnels, mais procède d’une analyse objective. C’est pourquoi en dépit de sa présence au gouvernement le PAI s’est choisi un candidat alors que l’ADF-RDA qui a été séduite par la méthode Compaoré et les acquis de sa politique a choisi de supporter le candidat sortant.

Larba YARO
L’Hebdo

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