Lefaso.net : Qu’est-ce qui vous a motivé à vous porter candidat à la présidence de la Ligue régionale du centre de football ?

Moustapha Semdé : Les raisons sont toutes simples. Etant un ancien footballeur et un ancien dirigeant de club, je crois qu’il était de mon devoir, au regard du travail d’approche que certains clubs m’ont fait, d’apporter ce que je peux au football.

Quels sont les clubs qui vous soutiennent ?

Nous sommes en campagne et je ne peux pas dévoiler mes soutiens. Mais je peux vous dire que sur les dix équipes de D1 que compte la ville de Ouagadougou, six m’ont assuré de leur soutien. En D2, elles sont six, quatre me soutiennent. Il y a également des clubs de football féminin et ceux de la D3.

On imagine que vous avez le soutien du RCK ?

Oui. Comme c’est mon club d’origine, c’est évident.

Quel programme comptez-vous proposer aux clubs ?

Mon programme se décline en dix axes. Premièrement, nous envisageons de travailler avec les journalistes sportifs en vue de mieux vendre notre championnat et attirer du monde au stade. Avec l’accompagnement des journalistes sportifs, le retour des supporters au stade sera une réalité.

Le deuxième point porte sur la lutte contre le hooliganisme dans nos stades. Il est fréquent que des supporters agressent des arbitres lors des matchs. Les exemples sont nombreux et nous voulons mettre fin à ces comportements qui n’honorent pas le football.

Le troisième axe va consister à offrir un accompagnement rapproché aux clubs engagés en campagne africaine. Le constat est que l’équipe engagée en campagne africaine est habituellement laissée à elle seule et cela ne lui permet pas de défendre valablement les couleurs nationales. On peut initier des rencontres entre ces équipes qui jouent la campagne africaine et les clubs qui ont joué à ce niveau et qui ont certainement rencontré des difficultés.

Un autre axe de mon programme sera consacré aux anciens joueurs qui, souvent après leur carrière, ne savent pas où aller. Certains ne préparent pas leur fin de carrière si bien qu’ils vivent des situations difficiles après. Pour remédier à cela, si je suis élu, je vais voir avec un cabinet de marketing afin de former les anciens joueurs aux métiers porteurs. A deux ans de la fin de sa carrière, on va demander au joueur de choisir un métier qu’il voudra exercer lorsqu’il va arrêter et on va le former dans ce métier.

Nous voulons également créer les conditions afin qu’ils puissent mettre leur expérience au profit des plus jeunes. Pour ceux qui veulent embrasser la carrière d’entraineur, nous allons les recruter, les former et les redéployer dans les 55 secteurs de la ville de Ouagadougou. Ce qui veut dire qu’il y aura au moins deux équipes dans chaque secteur. Au niveau arrondissement, nous allons identifier des terrains pour y tenir des compétitions les week-ends.

La situation des supporters va aussi constituer un point de mon programme. Il s’agira de voir comment les organiser. Pour cela, je propose la création dans chaque secteur des cellules de dix supporters pour chaque club. Au niveau de l’arrondissement, on mettra en place des bureaux de 25 supporters.

Nous allons étendre cette organisation même dans les communes rurales. Ce qui offrira à chaque club au moins 1000 supporters et si chacun cotise 500 francs par mois pour le club, on aura 500 000 FCFA pour chaque club par mois. Je ne pense pas qu’un président de club puisse renoncer à cette manne financière puisque ça peut aider à payer les primes de matchs ou à faire d’autres dépenses.

Nous prévoyons également réhabiliter certains terrains. Nous voyons des équipes qui ne disposent pas actuellement de terrains fixes pour s’entrainer. Elles sont obligées de squatter des terrains pour leurs entrainements.

Vous parlez par exemple de l’USO ?

Je n’ai pas de nom de clubs à vous donner mais je dis qu’il faut travailler à avoir des terrains pour les équipes et réhabiliter les terrains qui sont dégradés. Je pense notamment au terrain Naba Baongo à Tanghin et celui de Saint Camille qui est actuellement utilisé par un maquis. On pourra si tout va bien y poser du gazon synthétique.

Pensez-vous pouvoir poser du gazon synthétique sur tous ces terrains ?
On va négocier.

Combien d’anciens joueurs avez-vous sur votre liste vu que l’élection se fait par liste ?
Ils sont nombreux à nous accompagner. La plupart d’entre eux sont des entraineurs, des dirigeants de clubs et ils nous accompagnent.

Autre chose, vous avez appelé, lors d’une conférence de presse, le président Sita Sangaré à se présenter pour un autre mandat à la tête de la Fédération burkinabè de football mais l’armée en a décidé autrement…

Notre candidat travaille avec une équipe. Pour ce qui est de l’annulation de son autorisation de briguer un autre mandat par le Chef d’Etat-major général des armées, nous estimons que c’est un problème de caserne et nous ne nous mêlons pas de ça. Mais sur le plan purement sportif, jusqu’à l’heure où je vous parle, le colonel Sita Sangaré est notre candidat à la présidence de la FBF.

Vous y croyez toujours ?

Oui. Même si ce n’est pas lui, celui qui va représenter son camp sera notre candidat.

Vous soutenez Sita Sangaré alors qu’il est disqualifié de la course à la présidence de la FBF, ne craignez-vous pas, si vous êtes élu à la Ligue d’avoir une collaboration difficile avec Hamado Traoré, qui est actuellement le seul candidat déclaré ?

Je serai élu et le candidat que je soutiens aussi sera élu à la FBF.

En êtes-vous sûr ?

Oui. Nous serons tous élus. Pour tout vous dire, je ne m’engage jamais dans une aventure pour perdre. La preuve en est que sur le plan politique, j’ai quitté le CDP pour aller au MPP. Le MPP a eu le pouvoir. Il est vrai que nous ne devons pas confondre les choses mais je ne m’engage jamais pour perdre.

Vous allez à ces élections contre Théophile Ouédraogo, quelles sont vos chances ?

Théophile est un grand frère de quartier. Il a un maquis à Paspanga et tous les week-ends je suis là-bas avec des amis. Théophile est un grand frère du quartier pour qui j’ai beaucoup de respect. Il a ses chances, j’ai aussi les miennes.

Comment comptez-vous financer votre programme ?

Si je peux rechercher des sponsors pour des clubs c’est que je peux en faire autant pour moi-même. Je ne suis pas un millionnaire mais je suis un milliardaire de par mes idées.

On a remarqué que hormis la Coupe de la Ligue, il n’y a pas assez de compétitions pour les clubs. Que comptez-vous faire dans ce sens ?

En plus des compétitions organisées par la Fédération, je me dis qu’on peut rechercher des grandes sociétés pour sponsoriser d’autres compétitions au profit des clubs de la Ligue. C’est ce que nous comptons faire. En plus de cela, grâce au programme que nous voulons développer avec les anciens joueurs, chaque secteur aura au moins deux équipes. Nous allons organiser des compétitions pour ces équipes. Ce qui va offrir plus de matchs aux clubs de la Ligue.

Propos recueillis par Jacques Théodore Balima
Lefaso.net