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Sondage CGD : Faso baromètre II pour le 10 octobre

Publié le mercredi 14 septembre 2005 à 08h23min

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On se rappelle que le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a réalisé un sondage (27 juin - 7 juillet 2005) portant sur l’image, la notoriété et les intentions de vote en faveur des candidats à la présidentielle de 2005, dénommé Faso baromètre I (cf. l’Observateur du 2 septembre 2005).

Un sondage circonscrit à la commune de Ouagadougou. L’institution revient à la charge avec un autre sondage, cette fois à l’échelle nationale, incluant d’autres critères, compte tenu des critiques et suggestions des citoyens. Résultats attendus le 10 octobre.

Pour expliquer le bien-fondé de la démarche du CGD, son patron, le professeur Augustin Loada, a rencontré les journalistes et les représentants des partis politiques, le 12 septembre dernier, au siège de l’institution.

Selon lui, le sondage a pour but de renforcer la bonne gouvernance et la démocratie au Burkina. Si le précédant sondage s’est limité à Ouagadougou, c’est purement pour des raisons budgétaires, le financier du CGD, le Centre culturel américain, ayant déboursé 10 000 dollars US pour cela.

Quid de ce second sondage, appelé Faso baromètre II ?

Il débutera le 15 septembre et s’achèvera le 3 octobre, les résultats étant attendus le 10 octobre. L’objectif général est la promotion de la bonne gouvernance démocratique, tout en institutionnalisant la pratique des sondages comme mécanisme d’imputabilité politique. Plus concrètement, il s’agira de faire la photographie des présidentiables, afin d’influer sur l’agenda politique des candidats et de promouvoir le dialogue démocratique. La technique qui sera utilisée sera encore celle des quotas (NDLR : il y a aussi celle des probabilités, prisée aux USA).

2 000 sondés sur l’ensemble du territoire

L’échantillonnage concernera 2 000 personnes (le précédent en a concerné 1 200) et prendra en compte les principales variables du sondage : âge, sexe, catégorie socioprofessionnelle (CSP) et population-mère à savoir le recensement général de la population (1996).

Pourquoi 2 000 sondés à l’échelle nationale, alors que celui de Ouaga n’en a concerné que 1 200 ?

Selon Loada, on peut augmenter l’échantillon, mais au-delà d’une certaine taille, le gain de résultat en plus est négligeable. Du reste, même dans les pays à tradition de sondage, le nombre de sondés n’excède pas souvent 2 000 personnes. En ce qui concerne le questionnaire, il a été conçu sur la base de celui du SOFRES, avec adaptation par le CGD (traduction orale et écrite).

Pour inclure les critiques et les suggestions faites à l’issue de la publication de Faso baromètre I, on a procédé à un réaménagement du questionnaire de Faso baromètre II, ou plutôt à un allègement. Ainsi a-t-on remplacé le questionnaire relatif aux opinions sur les personnalités par celui portant sur les partis politiques. Exemple : citez le nom de partis politiques que vous connaissez. La question genre sera introduite dans ce questionnaire également (quotas des femmes exerçant des mandats électifs).

Pour ce Faso baromètre, plus d’une vingtaine d’enquêteurs, des contrôleurs, et des superviseurs seront commis au travail à travers tout le territoire national. Puis suivront le traitement et l’analyse des données et les résultats. Le CGD, face à certaines critiques, tient encore à relever qu’un sondage, tel celui réalisé à Ouaga, ne saurait être pris pour une enquête couvrant tout le pays. Un sondage est une donnée à l’instant "t" dans une zone géographique bien déterminée. Il n’a pas de valeur prédictive.

Y a-t-il pas de risque de biaiser certaines réponses en substituant les personnalités aux partis politiques, vu que souvent l’équation personnelle est déterminante lors d’un tel scrutin ?

Le CGD en est conscient, mais après tout, ce sont des partis qui investissent les candidats et ce sont les militants qui font les partis et qui élisent un président de la République. Alors autant aussi s’intéresser aux formations politiques.

Les partis et non les personnalités

Faso baromètre II reprendra donc mutatis mutandis les critères de Faso baromètre I afin de donner une idée du comportement électoral dans la période du 15 septembre au 3 octobre 2005. En tout cas, face à certains, qui jugent le CGD incapable de faire un sondage crédible, l’institution estime qu’il en a déjà fait en 2002 (cf. enquête sur l’état de la bonne gouvernance démocratique) avec 3 000 sondés.

Du reste, le CGD a comme boussole des valeurs cardinales telles l’objectivité, l’impartialité, l’indépendance et la démarche inclusive. Mais comme l’a signalé une personnalité présente à la rencontre, le Burkina n’est pas coutumier des sondages et on est en politique, domaine par excellence des passions.

Encore que ce soit normal que lors d’un sondage, celui qui juge qu’il n’a pas la place qu’on lui attribue ait le droit de le dire ! Le CGD tient cependant à ce que chacun ne perde pas de vue que c’est un sondage, qui peut induire les effets suivants : confirmation des intentions préexistantes, activation des indécis, neutralisation des décisions, annulation de l’effet, conversion. Non donc, contrairement à ce que certains pensent, au caractère "maraboutique" du sondage.

Z. Dieudonné Zoungrana

L’Observateur

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