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Epidémie de poliomyélite au Burkina : Un plan de riposte pour interrompre la transmission du virus

Publié le mardi 25 février 2020 à 21h30min

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Epidémie de poliomyélite au Burkina : Un plan de riposte pour interrompre la transmission du virus

La Direction de la prévention par les vaccinations du ministère de la Santé a tenu, ce mardi 25 février 2020 à Ouagadougou, une rencontre d’information des journalistes sur la poliomyélite. Objectif, renforcer leurs connaissances sur cette maladie qui vient de refaire son apparition dans notre pays, notamment dans le district sanitaire de Ouargaye, et susciter leur engagement dans l’information, la sensibilisation et la mobilisation de la population en faveur de la riposte à l’épidémie de poliomyélite.

Le dernier cas de poliovirus sauvage enregistré au Burkina Faso datait de 2009. Quelques années plus tard, en 2015, le pays est déclaré libéré du poliovirus sauvage de type 2. Malheureusement, le 3 janvier 2020, un cas de poliomyélite est détecté dans le district sanitaire de Ouargaye, frontalier du Togo. Face à l’apparition de ce nouveau cas, l’urgence de santé publique a été déclarée, et des investigations menées par les ministères de la Santé du Burkina Faso et du Togo ont confirmé qu’il s’agissait de la poliomyélite.

Et comme le souligne Dr Issa Ouédraogo, directeur de la prévention par les vaccinations, « en termes de santé publique, un seul cas de poliomyélite constitue une épidémie. Face à cette épidémie, chaque pays doit organiser une riposte vaccinale, c’est-à-dire vacciner le plus rapidement possible en trois passages les enfants qui résident autour du cas ».

Un plan de riposte a donc été élaboré avec pour objectif d’interrompre la circulation et la transmission du poliovirus au Burkina Faso dans les six prochains mois. Ce plan comprend la vaccination d’au moins 95% des enfants de 0-59 mois (5ans) dans les districts sanitaires de Ouargaye et de Bittou, du 28 février au 2 mars 2020 ; le renforcement de la vaccination de routine et de la surveillance des paralysies flasques aigües ; mais aussi l’intensification de la sensibilisation des communautés à la signalisation des cas de faiblesse musculaire d’apparition brutale.

Un plan de riposte est aussi mis en œuvre du côté togolais. Les équipes des deux côtés de la frontière échangeront leurs données pour la réussite de la campagne de vaccination. « Nous allons mener une campagne synchronisée. Nous avons identifié des points de passage entre le Togo et le Burkina, notamment dans les districts de Ouargaye et de Bittou. On va échanger les données, parce que nous allons certainement vacciner des enfants qui viennent du Togo et les Togolais vaccineront aussi certainement nos enfants. Donc nous allons échanger les données pour éviter que les enfants ne passent entre les mailles », a indiqué Dr Issa Ouédraogo.

D’ores et déjà, la campagne de vaccination qui se fera en trois passages et qui a débuté par le round 0 du 7 au 10 février 2020, a permis de vacciner 17 437 enfants, soit un taux de 129%, dans les formations sanitaires de Mené, Cinkancé, Cinkancé-Sangha Kamseogo et Yourgha.

Pour la réussite de cette campagne de vaccination et la lutte contre l’épidémie de la poliomyélite dans notre pays, la Direction de la prévention par les vaccinations dit compter sur l’accompagnement des journalistes, afin de porter l’information et mobiliser davantage les populations. Selon Dr Ouédraogo, ces derniers mois, des cas de poliomyélites ont été enregistrés dans certains pays de la sous-région, notamment au Ghana, au Bénin, au Togo, au Niger et maintenant au Burkina Faso.

D’où la nécessité d’informer les populations, afin de susciter leur adhésion à la campagne de vaccination dans les districts sanitaires de Ouargaye et de Bittou, et surtout les encourager à continuer de fréquenter les centres de santé pour la vaccination de routine.

En rappel, la poliomyélite est une maladie très contagieuse provoquée par un virus qui envahit le système nerveux et peut entraîner une paralysie totale en quelques heures. Elle touche principalement les enfants de moins de 5 ans et est due au péril fécal, c’est-à-dire qu’elle est transmise principalement par les selles, directement par les mains sales ou à travers l’eau ou les aliments contaminés.

Aucun traitement curatif n’existe, si ce n’est la rééducation pour tenter d’améliorer l’avenir des enfants paralysés. La prévention demeure le seul moyen efficace. C’est pourquoi l’accent doit être mis sur la vaccination contre la poliomyélite qui, faut-il le rappeler, fait partie du Programme élargi de vaccination et est donc gratuite.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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