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Lutte contre le banditisme : de grandes opérations pour sécuriser les axes routiers

Publié le vendredi 9 septembre 2005 à 08h24min

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Le 9e point de presse du gouvernement s’est tenu le 9 septembre 2005, lendemain de la rentrée de l’équipe de Yonli. Cette rencontre a été marquée par trois principaux sujets du dernier Conseil des ministres : les opérations de sécurisation des axes routiers, le projet de budget de l’Etat- gestion 2006 et le Plan sectoriel de déconcentration du ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat.

L’intensification du trafic routier et l’amélioration des voies de communication ont amplifié la délinquance et installé l’insécurité au Burkina Faso. Une situation qui n’est pas étrangère au ralentissement, l’inhibition de l’ardeur au travail et à l’entreprise des Burkinabè et qui affecte parfois l’enthousiasme des partenaires au développement du pays. En vue de pallier la situation, le gouvernement vient d’adopter un rapport relatif à de grandes opérations de sécurisation des axes routiers.

Concernant ce point, Djibrill Y. Bassolé, ministre de la Sécurité, a fait savoir que cette opération nécessitera un déploiement important de personnel et une mise à disposition de moyens matériels et financiers supplémentaires par rapport aux lignes budgétaires de 2005 (un effort additionnel consenti par le dernier Conseil des ministres). A cet effet, il sera procédé, selon lui, au recrutement de 700 policiers et de 500 gendarmes par an. Il a déclaré que des patrouilles intensives de la police et de la gendarmerie mèneront sur le terrain des actions intégrées afin de mettre hors d’état de nuire les bandits, et ce, à côté d’une Police de proximité qui couvrira incessamment toute l’étendue du territoire.

"Le milieu des forces de sécurité n’est pas miné par la petite corruption"

Parlant de la corruption au niveau de la police et de la gendarmerie, le ministre Bassolé a reconnu, mais avec une certaine réserve, qu’il a lui même constaté des insuffisances au niveau de ses agents : " L’action se voit beaucoup plus à leur niveau parce qu’ils sont en contact permanent avec beaucoup d’usagers de la route.

Ce phénomène n’est pas de la responsabilité exclusive des agents. C’est vrai qu’il y a un manque de rigueur au niveau des contrôles routiers (...) Mais il faut reconnaître que le domaine des forces de sécurité n’est pas miné par la petite corruption." Pour remédier à la situation, le ministre a fait savoir que des mesures ont été prises afin de réduire le nombre de postes de contrôles sur les axes routiers et d’amener les agents à exécuter des contrôles de manière rigoureuse.
Dans la même lancée, des réflexions seraient en cours avec les ministères chargés des Finances et des Transports.

Djibrill Bassolé a affirmé que son département est loin d’être laxiste et que les agents des forces de sécurité font face à des groupes non seulement bien armés mais aussi bien organisés. Mais, Les réactions seront vigoureuses et à la hauteur de la menace, a-t-il affirmé.
Pour le ministre de la Sécurité, l’arrestation de para-militaires ou de militaires pour vol ou complicité de vol n’est pas synonyme de connivence entre ces corps et les groupes de bandits : "

Les militaires et les para-militaires sont aussi une composante de la société. On y rencontre les mêmes maux que ceux de la société. Des actions peuvent être mises en oeuvre afin de les ramener sur le droit chemin". Il a affirmé que " le manque de motivation qui se fait de plus en plus sentir au niveau des forces de sécurité s’inscrit dans un tout" et qu’une des solutions à une telle situation serait d’améliorer leurs conditions de vie et de travail. Et d’ajouter que la morale du personnel sera à la hausse dans un futur proche.

Djibrill Bassolé a fait savoir qu’il n’ y a jamais eu de cas d’exécutions extra-judiciaires au Burkina : " il ya des affrontements entre forces de sécurité et délinquants. Des affrontements qui créent des victimes (...) Quand l’insécurité monte, vous êtes les premiers à critiquer et quand on utilise les méthodes rigoureuses pour y remédier, vous êtes encore les premiers à critiquer". Pour lui, ce nouveau dispositif sécuritaire n’a rien d’électoraliste. En plus de protéger les citoyens, il sera d’une aide considérable pour la campagne électorale.

Une déconcentration de la Fonction publique en vue
Le deuxième point de cette rencontre a été celui relatif au Plan sectoriel de déconcentration du ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat. Pour Lassané Savadogo, ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, ce projet a des contenus vertical et horizontal et a pour objectif de mettre en place une gestion de proximité des agents de l’Etat. Ce projet vise à résorber des insuffisances remarquées au niveau de la Fonction publique : la forte centralisation du ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat,la lourdeur des procédures et la lenteur dans les prises de décisions, le système semi-manuel de gestion des ressources humaines, etc.

Le ministre Lassané Savadogo a fait savoir que ces structures seront mises en place dans les 13 régions du pays à compter de début 2006 et que leur installation se fera de façon progressive, des zones les plus éloignées du ministère de tutelle à celles les plus proches : en 2006, des installations se feront à Bobo Dioulasso, Dédougou, Ouahigouya, Dori, Fada, et Gaoua ; en 2007, Koudougou, Kaya et Manga et en 2008, Banfora, Ziniaré et Ouagadougou. Et d’ajouter que ces structures ne seront pas des coquilles vides.

A propos du Projet de budget-2006 de l’Etat

Le Projet de budget de l’Etat, gestion 2006, a été le dernier point abordé ; un budget dont les dépenses globales se chiffrent à 870 028 143 000 F CFA contre 779 337 292 000 F CFA, en 2005. Concernant ce point, Jean-Baptiste M. P. Compaoré ; ministre des Finances et du Budget, a fait savoir que les recettes totales attendues en 2006 sont estimées à 772 629 438 000 F CFA.

Le besoin de financement qui représente la différence entre les recettes totales et les dépenses totales s’établit à 97 398 705 000 F CFA. Les priorités sous-tendant ce Projet de budget de l’Etat sont entre autres la lutte contre la pauvreté et l’insécurité, la stimulation de la croissance, la promotion de l’emploi et l’intégration régionale, la poursuite de la réforme de l’Etat, etc. Selon Jean-Baptiste Compaoré, tous les arguments sont réunis pour avoir un avis favorable du parlement quant à ce projet.

Parlant des recettes, il a affirmé que les objectifs seront atteints et que pour ce faire, l’accent sera mis sur la communication entre son département et les opérateurs économiques, les secteurs formel et non formel. Pour lui, il n’y a pas de gestion de routine au niveau des finances. La lutte contre la fraude et le renforcement des mécanismes de contrôle des systèmes informatiques au niveau des services des douanes et des impôts seront, selon lui, le cheval de bataille de son département.

Par Alain DABILOUGOU
Le Pays

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