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Rentrée gouvernementale : Les "élèves" de Yonli retournent en classe

Publié le jeudi 8 septembre 2005 à 08h25min

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Finies les vacances ! Ils étaient presque tous là le mercredi 7 septembre dernier, au palais de la présidence pour le premier Conseil des ministres. Tous les ministres du gouvernement Yonli II étaient présents, sauf le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, Salif Diallo et le ministre de la Culture, Mahamoudou Ouédraogo.

Ils n’étaient pas arrivés, au moment où nous quittions les lieux, et ce, après l’arrivée du président du Faso.
C’est un des nouveaux ministres, Tiémoko Konaté (Ressources animales), qui a été le premier à arriver sur les lieux, à 8h 35, dans une 4x4 double cabine bien modeste. Visiblement, cette voiture est passée sur une route poussiéreuse. Puis arrive Gisèle Guigma, de la Promotion de la femme, suivie de Odile Bonkoungou, nouvellement chargée de l’Enseignement de base, après remaniement du 5 septembre 2005.

Naturellement, la presse était là, comme à l’accoutumée, pour interroger et savoir. S’il y a des ministres qui n’ont pas fait de problème pour se donner à cet exercice, d’autres ont par contre tenté de s’y dérober, soit en choisissant de répondre tout en allant à pas de course comme ce fut le cas de Djibril Bassolet, soit en profitant d’une autre interview en cours pour "fuir".

Mariam Lamizana, après avoir tenté de "dribbller" les journalistes, est vite rattrapée, non sans esquisser un sourire, comme pour dire : "Vous, les journalistes-là !". Le ministre de la Défense Yéro Boly, est, lui aussi, obstrué par la presse à l’image du Premier ministre, qui a du reste été accueilli dès la portière de sa voiture ouverte. Idem pour le chef de l’Etat. Quant à Laya Sawadogo, ministre des Enseignements, il a déclaré avec humour : "Moi, je m’occupe de la rentrée des classes ; mais si c’est la rentrée gouvernementale, voyez le Premier ministre", avant de se prêter volontiers à nos questions. Voici ce que les uns et les autres ont dit.

Blaise Compaoré (président du Faso, chef de l’Etat)

Nous étions à Chypre pour les vacances. Cela nous était utile. Ça libère un peu nos esprits pour pouvoir aborder le dernier trimestre avec sérénité. Il y a les différentes échéances qui approchent, à savoir les deux élections présidentielle et municipales. C’était donc une bonne chose pour les membres du gouvernement de prendre du souffle pour pouvoir repartir. J’étais aussi en Afrique du Sud où j’ai pris un peu de repos. J’ai eu l’occasion d’échanger pendant une heure avec les autorités pour parler de coopération bilatérale. Nous revenons avec la même disponibilité pour servir le Burkina Faso. Nous aborderons le budget 2006. Cela est important pour la vie de la nation. Nous avons aussi la question de l’électrification du Burkina. Nous traiterons donc de l’interconnexion Ouagadougou-Bobo Dioulasso.

Paramanga Ernest Yonli (Premier ministre)

C’est la reprise du travail. Nous avons un dossier classique, c’est-à-dire réussir la santé. Nous sortons progressivement d’une crise de choléra qui a failli être une épidémie nationale. Elle a même des tentacules dans l’ensemble de la sous-région. Le gouvernement s’attelle à maîtriser cette épidémie qui est déjà sous contrôle.
Nous avons aussi la rentrée scolaire et universitaire qui est toujours un élément important de la rentrée politique et sociale dans un pays qui se veut sérieux. Sur le front social, quand ça va dans le secteur de l’éducation, de la santé, vous pouvez être sûr que dans les autres secteurs, vous pouvez continuer à travailler plus ou moins sereinement.

Les Burkinabè connaissent ce qui nous attend dans les trois prochains mois ; il s’agit de l’élection présidentielle. Le gouvernement va s’atteler à mettre les moyens juridique, matériel et financier à la disposition des institutions qui sont commises à organiser et à réussir les élections.

Tiémoko Konaté (nouveau ministre des Ressources animales)

Je voudrais d’abord remercier les autorités qui m’ont fait confiance en me confiant cette tâche. Je ferai de mon mieux pour être à la hauteur de cette tâche.

Gisèle Guigma (ministre de la Promotion de la Femme)

Nous devons aider les nouveaux ministres ; ce sont des collègues, nous formons une équipe et nous devons réussir ensemble.

Odile Bonkoungou (nouvelle ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation)

Je suis très émue. Mes supérieurs hiérarchiques m’ont consultée pour le poste de ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation. Je dois dire que c’est une très grande confiance placée en moi. Pour cela, je me réjouis et je dis grandement merci à mes supérieurs. C’est aussi cette grande confiance qui me fait peur, parce que je n’ai pas le droit d’échouer ; je n’ai pas le droit à l’erreur. Je mettrai tout en oeuvre pour ne pas décevoir. Il n’y a pas de service sans difficultés ; mais nous allons gérer ces difficultés, surtout que je ne serai pas seule à les gérer. Je compte sur mes collaborateurs de bonne foi pour qu’ensemble, nous cherchions des solutions à ces difficultés, si difficultés il y a.

La rentrée scolaire qui s’annonce va bien se passer. Je prends certes le train en marche, mais je dois avouer que mon prédécesseur préparait bien cette rentrée. je ne ferai que poursuivre l’oeuvre entamée. C’est la continuité de l’Administration.

Jean-Pierre Palm (nouveau ministre des Sports et des Loisirs)

C’est un honneur que de mériter la confiance que le chef de l’Etat a placée en moi. Je ressens également un sentiment de devoir, dans la mesure où c’est un nouveau domaine pour moi. Je verrai dans quelle mesure je pourrai apporter quelque chose au sport burkinabè. En tout bon Burkinabè, je souhaite que les Etalons soient qualifiés pour la CAN’2006. Malheureusement, notre destin ne nous appartient plus. On compte sur un faux pas sur la RDC pour aller à la CAN. J’ai fait du foot ; j’ai même joué en D1.

Yéro Boly (ministre de la Défense)

Il s’agit pour nous de maintenir le moral des troupes, de faire en sorte que les infrastructures et le matériel soient en état de fonctionnement correct. Le reste , c’est le travail quotidien que je n’ai pas besoin de vous développer.

Djibrill Bassolé (ministre de la Sécurité)

Nous allons poursuivre les actions déjà entreprises ; les actions en direction de l’insécurité.

Youma Zerbo (ministre délégué chargé de l’Enseignement technique et professionnel)

Je place cette rentrée sous le signe de l’espoir pour notre jeunesse, pour ces milliers de jeunes burkinabè, qui s’apprêtent à reprendre le chemin de l’école. Au niveau des promoteurs privés, on sent de plus en plus un engouement.

Au niveau de l’éducation, je peux dire qu’on n’est jamais tout à fait fin prêt. La pression au niveau de l’éducation est assez forte actuellement. Les parents demandent de plus en plus de places dans les diverses écoles techniques et professionnelles, alors que les disponibilités en la matière sont très limitées. Nous avons aussi cet épineux problème de déficit d’enseignants que nous cherchons à résoudre.

Laya Sawadogo (ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique)

Je place cette rentrée sous le signe de la sérénité, du travail à poursuivre, de l’effort à fournir. Le début officiel des cours à l’Université de Koudougou est prévu pour le 5 novembre au plus tard.

Armand Arsène Hien (ministre délégué chargé de l’Alphabétisation et de l’Education non formelle)

C’est le travail et la cohésion de l’équipe gouvernementale qui se poursuit pour qu’ensemble, nous réussissions tous les projets qui doivent faire avancer la démocratie et le Burkina Faso.
Au niveau de l’alphabétisation, le Fonds pour l’alphabétisation et l’éducation non formelle va se réunir bientôt pour procéder à la sélection des dossiers afin que les opérateurs reprennent les différents centres d’alphabétisation en vue de l’éradication de l’analphabétisme.

Laurent Sédogo (ministre de l’Environnement et du Cadre de vie)

La lutte continue pour l’éco-citoyenneté. Nous allons consolider les acquis en faisant un certain bilan. Il y a beaucoup d’engouements au cours des différents reboisements qui ont eu lieu. Des plants ont même fait défaut à certains endroits. Nous allons tirer le bilan très prochainement.

Monique Ilboudo (ministre de la Promotion des droits humains)

Il y a encore beaucoup de travail. Tous les dossiers sont urgents au niveau des droits humains. Nous ferons ce que nous pouvons.

Boureima Badini (ministre de la Justice)

Nous plaçons cette rentrée sous le signe de la contuinité au niveau de l’exécution de Plan national pour la réforme de la justice qui va se terminer en 2006. Il y a beaucoup de dossiers pendants qui sont déjà dépendus. Nous allons continuer dans l’oeuvre de rendre une justice impartiale et objective dans notre pays.

Pendant ces vacances, je suis allé en Tanzanie où j’ai pu visiter le Tribunal international pour le Rwanda. J’ai pu visiter le Palais de justice et rencontrer pratiquement tous les prisonniers qui y sont. J’ai discuté avec eux sur leurs conditions de détention. J’ai vu dans quelles conditions ce tribunal est une attente pour l’Afrique.

Alain Ludovic Tou (ministre de l’Emploi, du Travail et de la Jeunesse)

C’est un sentiment de reconnaissance pour le chef de l’Etat et pour le 1er ministre qui m’anime après ma reconduction. C’est également un sentiment de responsabilité renouvelée pour lequel il faut encore mieux travailler pour assurer la mission qui nous a été confiée. Les mêmes priorités seront réaffirmées pour mon département. Il faudra travailler avec beaucoup plus de détermination sur le plan de l’emploi. il faut qu’il y ait plus d’emplois à offrir aux jeunes. Nous allons insister aussi sur la formation professionnelle en faveur des jeunes. L’adoption de notre politique nationale de jeunesse est attendue par les jeunes qui ont beaucoup insisté, lors du forum national des jeunes pour qu’il y ait plus de visibilité à ce niveau.

Clément Sawadogo (Secrétaire général du gouvernement et du Conseil des ministres)

Je bénéficie d’une grande confiance de la part du chef de l’Etat et du chef du gouvernement qui m’ont appelé à cette charge de secrétaire général du gouvernement. Je voudrais leur témoigner toute ma gratitude et mon dévouement pour accomplir au mieux cette tâche dont j’ai conscience de sa lourdeur. Mais je pense pouvoir bénéficier de l’appui de mes collaborateurs au niveau du secrétariat général du gouvernement et aussi de la solidarité gouvernementale.

Moumouni Fabré (ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation)

J’étais en Algérie pour deux semaines, le temps d’oublier un peu les dossiers brûlants du ministère.
De grands dossiers nous attendent pour cette rentrée. Il s’agit notamment de la communalisation intégrale du Burkina dont la mise en place interviendra en février 2006 sur l’ensemble du territoire national. C’est un dossier très important qui va changer l’armature administrative du Burkina. Toute chose qui nous recommande de réaliser un certain nombre de préréquis notamment des décrets qui constituent des préalables pour permettre cette communalisation intégrale. Nous accompagnons aussi la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans l’organisation des élections à venir.

Lassané Sawadogo (ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat)

Nous plaçons cette rentrée gouvernementale sous le signe de la continuité des actions déjà engagées et qui n’ont pas abouti avant mon départ en vacances.
Ce sont des dossiers qui sont en rapport avec la décentralisation du ministère pour une gestion de proximité. Mes vacances, je les ai passées au pays.

Hypollite Lingani (ministre des Infrastructures, des Transports et de l’Habitat)

Cette rentrée peut être placée sous le signe de la réalisation des grands chantiers en ce qui me concerne. Au niveau des infrastructures routières, nous avons beaucoup de projets à démarrer.
Il y aussi les dossiers de l’urbanisme, notamment le Code de l’urbanisme et la Banque de l’habitat. La sécurité routière sera aussi au coeur de nos préoccupations. Pour les vacances, j’ai fait 13 jours au Ghana.

Alain Yoda (ministre de la Santé)

Ma préoccupation majeure, c’est bien le choléra. J’étais au Burkina lorsque nous avons enregistré le premier cas. Immédiatement, nous avons convoqué la presse pour l’en informer. C’est l’occasion d’ailleurs de remercier la presse pour tous les efforts qu’elle a faits pour permettre aux populations de respecter les mesures d’hygiène que nous avons recommandées. Je pense qu’aujourd’hui la situation est stabilisée ; elle est meilleure par rapport à certains pays, mais ce n’est pas une raison de s’en réjouir. Il y a eu quand même 9 morts. Mais pour plus de 400 à 500 cas, c’est acceptable.

Joseph Kahoun (ministre de l’Information)

Je suis heureux de la confiance qui m’a été renouvelée. J’ai passé mes vacances à Dohoun et sur d’autres routes du Faso. J’ai beaucoup voyagé à l’intérieur du pays. J’ai beaucoup semé, beaucoup planté et je crois que la saison est prometteuse. La couverture médiatique des élections à venir est un dossier permanent pour mon département. Je crois qu’avec vous, les hommes de la presse, nous en discutions souvent. Ce n’est pas le Conseil des ministres qui va réussir la couverture médiatique des élections, c’est surtout vous ; et je sais que depuis longtemps, vous vous préparez pour cela.

Adama Fofana (porte-parole du gouvernement)

Il y a l’ouverture prochaine de la session budgétaire de l’assemblée nationale et le gouvernement bouclera rapidement ce dossier pour le projet de loi des finances 2006, de manière à permettre le déroulement du calendrier gouvernemental, surtout avec l’élection présidentielle qui va démarrer bientôt.

Mariam Lamizana (ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale)

Nous avons l’organisation de nos journées nationales de plaidoyer des personnes handicapées, des personnes âgées. Nous avons aussi comme challenge l’élaboration de la politique nationale d’action sociale.

Propos recueillis par Alexandre Le Grand ROUAMBA et Aubin Oubré GUEBRE (Stagiaire)

L’Observateur

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