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Michel Fructus, Consul honoraire du Burkina Faso à Marseille : « La carte sécuritaire du Burkina qui est diffusée ne correspond pas à la réalité »

Publié le lundi 27 janvier 2020 à 22h25min

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Michel Fructus, Consul honoraire du Burkina Faso à Marseille : « La carte sécuritaire du Burkina qui est diffusée ne correspond pas à la réalité »

Avocat de profession, Michel Fructus est Consul honoraire du Burkina Faso à Marseille en France. Il y a quelques jours, il était de passage au Burkina qu’il continue de visiter « quatre fois par an » et où il possède même un terrain à Komsilga, non loin de Ouagadougou. Il nous explique la nécessité d’une meilleure communication sur l’attractivité du pays.

Vous venez de rentrer du Burkina ; comment s’est passé votre séjour ?

Comme toujours merveilleusement bien, même si je ressens les difficultés économiques que connait le pays à cause des événements actuels.

N’avez-vous pas eu peur du contexte sécuritaire, avec toutes les alertes « rouges » qui sont diffusées ?

Absolument pas, même si j’ai bien conscience qu’il y a des régions à éviter

Comment réagissez-vous quand vous voyez ces mises en garde contre la destination Burkina ?

Je suis vraiment désolé par la carte du Burkina qui est diffusée car elle ne correspond pas à la réalité du pays et elle dissuade beaucoup de gens à venir.
Alors que le pays connaissait un bel essor, les opérateurs économiques sont actuellement assez frileux pour investir au Burkina ou travailler avec le pays. Bien plus de nombreuses ONG qui faisaient un travail admirable ne viennent plus.
Si on mettait en rouge les régions françaises dans lesquelles il y a eu un attentat terroriste, la carte de la France serait encore plus rouge que celle du Burkina et Paris devrait alors être fortement déconseillé pour les voyageurs !

Quel est l’état de la coopération entre le Burkina et la région de Marseille ?

Toujours pour les mêmes raisons, elle a malheureusement fortement diminuée, car vu de l’extérieur le pays a perdu de son attractivité même si je m’efforce au quotidien à plaider le contraire.

Sur quels domaines précis porte cette coopération ?

Elle porte sur plusieurs domaines comme l’économie, le sport, la culture, l’éducation. Au niveau économique et à titre d’exemple, j’ai pu mettre en contact la société des eaux de Marseille et l’ONEA ; ce qui leur a permis de travailler ensemble à Ouaga.

J’ai également créé une chambre de Commerce Franco Burkinabé du Sud de la France et nous avons commencé à bien avancer dans la coopération entre ma région et le Burkina en faisant notamment venir des responsables de la Chambre des Métiers du Burkina à Marseille afin de signer un accord avec la Chambre des Métiers de Marseille qui est une des plus grandes de France.
Cela va permettre notamment de faire de la formation en ligne pour toutes les activités émergentes du Burkina ou les talents sont nombreux mais ont besoin de développer leurs acquis.

Au niveau de la santé et de l’éducation, je m’efforce d’assister les ONG pour leur rappeler leurs droits et devoirs dans le pays et les mettre en contact avec les autorités locales pour éviter qu’elles viennent travailler dans des zones où il y a déjà d’autres associations et éviter les doublons inutiles.

Au niveau sportif je suis notamment en contact avec la Fédération cycliste du Burkina, où, grâce à des amis cyclistes français, je leur apporte beaucoup de matériel pour développer ce sport qui est une véritable passion au pays.

Au niveau culturel, je tente d’aider quelques chanteurs et chanteuses en leur trouvant des ouvertures ; et du reste une d’entre elles qui est de Marseille a eu le Koundé de la meilleure chanteuse de la diaspora l’année dernière (et j’étais du reste présent à la cérémonie).

Dans le contexte général actuel, quelles solutions proposez-vous ?

Les solutions politiques ne relèvent bien évidemment pas de mon ressort. Je pense donc simplement qu’il faudrait arriver à développer la communication sur l’attractivité du pays et les compétences des Burkinabé dans de nombreux domaines. Pour les entreprises françaises, le Burkina est un marché économique qui pourrait être important. Elles en avaient conscience mais ont perdu un peu la confiance dans le pays ; il faut la leur redonner à nouveau.

Comment réagit la communauté burkinabè de Marseille par rapport à tout ce qui passe au Burkina ?

Les Burkinabé qui viennent régulièrement au pays tentent de les rassurer car l’image du Burkina que l’on a de la France est très inquiétante et une fois encore ne correspond pas à ce que l’on ressent lorsqu’on est au pays.

Un dernier message ?

En tant que Consul honoraire, j’ai la confiance de l’Etat Burkinabé pour établir des visas puisqu’il m’a été donné une délégation pour ça. Je pourrai cependant faire beaucoup plus si le pays me le demande et j’aurai de nombreuses propositions dans ce sens.

Je suis à l’entière disposition du Burkina en tant que Franco-Burkinabé et fier de l’être. Je suis certain que notre pays va rapidement trouver une solution pour sortir de cette difficile période.

Entretien réalisé en ligne par C. PARE
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 27 janvier 2020 à 13:34, par paul En réponse à : Michel Fructus, Consul honoraire du Burkina Faso à Marseille : « La carte sécuritaire du Burkina qui est diffusée ne correspond pas à la réalité »

    Félicitation à ce monsieur
    il faudrait que le gouvernement s inspire de ce beau exemple de témoignage.

  • Le 27 janvier 2020 à 14:47, par Lagitateur En réponse à : Michel Fructus, Consul honoraire du Burkina Faso à Marseille : « La carte sécuritaire du Burkina qui est diffusée ne correspond pas à la réalité »

    Admirable ! Courage à ce Nassara qui tente contre vents et marrées de redorer le blason de notre pays.
    En effet, à cause de la mauvaise et injuste presse qui nous est faite, des régions comme celle des Cascades (Banfora) a vu son activité touristique, jadis florissante, fondre comme neige au soleil alors que la région n’a enregistré aucun attentat jusque là.
    Merci Monsieur Fructus et que Dieu vous aide dans vos nobles et difficiles missions.

  • Le 27 janvier 2020 à 17:30, par André En réponse à : Michel Fructus, Consul honoraire du Burkina Faso à Marseille : « La carte sécuritaire du Burkina qui est diffusée ne correspond pas à la réalité »

    Je trouve que le pays ne fait rien en matière de communication pour venir revenir les touristes
    Je viens de séjourner dans le pays. Avant mon voyage, mes amis Européens me disaient de ne pas le faire parce que le pays est en rouge ; que je suis suicidaire si j’osais le pari. Je leur disais que c’est mon pays et que si quelque chose arrive , pas grave, c est chez moi, je rejoindrai mes ancêtres qui m’ont précédé sur place.
    Durant mon séjour 4 semaines , tout en restant prudent, j’ai fait Ouagadougou banfora fada pour voir famille, amis copains, roodowooko SIAO bazega.....il m a rien arrivé même si le danger est là. Mais je ne me suis pas senti en danger plus qu’ à Paris où je vis depuis 18 ans.

    C est vous dire que le bf souffre aujourd’hui d’un manque de communication. Ia vie continue et on fait des affaires.
    J’ ai croisé bcp de blancs à bazega et Ouagadougou, la VIE est possible pour tout le monde ; qu’on soit blanc ou noir.

    Merci au gouvernement de diffuser Bcp d’ images et vidéo similaires à la tv, et autres canaux de communication ; c est ainsi qu’ on rétablira la vérité, laver les mauvaises images véhiculées par la presse étrangère et faire revenir les touristes car ils ont besoin d’être rassurés.

  • Le 27 janvier 2020 à 17:31, par André En réponse à : Michel Fructus, Consul honoraire du Burkina Faso à Marseille : « La carte sécuritaire du Burkina qui est diffusée ne correspond pas à la réalité »

    Je trouve que le pays ne fait rien en matière de communication pour venir revenir les touristes
    Je viens de séjourner dans le pays. Avant mon voyage, mes amis Européens me disaient de ne pas le faire parce que le pays est en rouge ; que je suis suicidaire si j’osais le pari. Je leur disais que c’est mon pays et que si quelque chose arrive , pas grave, c est chez moi, je rejoindrai mes ancêtres qui m’ont précédé sur place.
    Durant mon séjour 4 semaines , tout en restant prudent, j’ai fait Ouagadougou banfora fada pour voir famille, amis copains, roodowooko SIAO bazega.....il m a rien arrivé même si le danger est là. Mais je ne me suis pas senti en danger plus qu’ à Paris où je vis depuis 18 ans.

    C est vous dire que le bf souffre aujourd’hui d’un manque de communication. Ia vie continue et on fait des affaires.
    J’ ai croisé bcp de blancs à bazega et Ouagadougou, la VIE est possible pour tout le monde ; qu’on soit blanc ou noir.

    Merci au gouvernement de diffuser Bcp d’ images et vidéo similaires à la tv, et autres canaux de communication ; c est ainsi qu’ on rétablira la vérité, laver les mauvaises images véhiculées par la presse étrangère et faire revenir les touristes car ils ont besoin d’être rassurés.

  • Le 27 janvier 2020 à 21:08, par La vérité En réponse à : Michel Fructus, Consul honoraire du Burkina Faso à Marseille : « La carte sécuritaire du Burkina qui est diffusée ne correspond pas à la réalité »

    J’admire ce compatriote courageux et qui fait tout pour redorer l’image du BF. Dieu nous aidera à sortir de cette situation.

  • Le 28 janvier 2020 à 06:35, par Mirage En réponse à : Michel Fructus, Consul honoraire du Burkina Faso à Marseille : « La carte sécuritaire du Burkina qui est diffusée ne correspond pas à la réalité »

    Je doit à ce monsieur 50 euro lorsque j’étais à Marseille en 2011. J’ai essayé de le contacter en vain pour lui restituer son argent. Prière à faso.net de m’aider à rentrer en contact avec lui afin de lui remettre son argent car il a été très gentil à l’époque envers moi. Je sais qu’il n’est pas 50 euro prêt mais une dette reste une dette et de mémoire, il m’avait prêté cet argent. Merciii !!!

  • Le 28 janvier 2020 à 08:50, par Demo En réponse à : Michel Fructus, Consul honoraire du Burkina Faso à Marseille : « La carte sécuritaire du Burkina qui est diffusée ne correspond pas à la réalité »

    salut à tous,je rejoins André pour dire que c,est à nos autorités d,aller par le biais de tous les cannaux de communications moderns qui existent de redorer l,image de notre Pays et faire repartir les choses... Je rentre aussi tout juste du pays où j,ai passé 3 semaines pour voire Famille et amis.Certes on sent que les choses ne sont plus comme avant coté securitaire mais à vrai dire Ouaga n,est pas moins sure que Paris,Londre,Berlin.... J,ai eu les memes reactions de collégues alllemands qui me dissuadaient d,y aller et j,ai repondu comme André et j,ai meme ajouté que je ne depassais en rien les dixaines de burkinabés tombés sous les bales de ces trafiquants... Je suis de retour depuis quelques jours et vais faire tout ce qui est de mon possible pour bien vendre l,image de la terre de nos valeureux ancetres... Que nos ancetres soient avec nous dans ce combat vital...A bon entendeur,Salut.

    • Le 30 janvier 2020 à 17:00, par Issas sow En réponse à : Michel Fructus, Consul honoraire du Burkina Faso à Marseille : « La carte sécuritaire du Burkina qui est diffusée ne correspond pas à la réalité »

      Monsieur le consul dites la vérité aux touristes !
      La carte dont vous parlez n’est pas éditée par la presse mais plutôt par les services de sécurité français pour leurs ressortissants. Elle est autant utile pour nous les Burkinabè.
      Cette carte à laquelle vous faites allusion reflète la réalité d’une evaluation veridique de la menace sécuritaire.
      La publicité ou la propagande n’ont pas leur place en matière de sécurité !
      Ouagadougou est comme Paris, c’est vrai ! Bobo est comme Paris, c’est vrai ! Tenkodogo est comme Paris, c’est vra ! Mais ces villes ne sont pas dans les zones rouges et jaunes indiquées sur votre carte de référence !
      Je vous invite à aller prendre le pot à Diguel, Nasoumbou, Tongomayel Djibo, Déou,Gayéri. Fada Pama.. (Villes situées dans la zone rouge de votre carte de référence. Vous n’accepteriez pas d’y aller même si c’est moi qui paie !
      Pour le développement de mon pays, nous avons besoin e l’argent des touristes mais pas du sang de macchabées !

  • Le 28 janvier 2020 à 09:53, par Thérèse En réponse à : Michel Fructus, Consul honoraire du Burkina Faso à Marseille : « La carte sécuritaire du Burkina qui est diffusée ne correspond pas à la réalité »

    Merci à tous ces dignes fils du Burkina qui vivent à l’étranger et qui n’oublient pas leurs origines et surtout luttent contre vents et marées pour encourager ceux qui sont sur place et pour redorer l’image de notre cher pays.

    Bon courage à tous et que le Tout Puissant vous accompagne toujours. Qu’Il délivre notre pays des méchants et de leurs cortèges de malheurs !

  • Le 28 janvier 2020 à 10:21, par Modeste En réponse à : Michel Fructus, Consul honoraire du Burkina Faso à Marseille : « La carte sécuritaire du Burkina qui est diffusée ne correspond pas à la réalité »

    Bonjours à tous moi ca fait 15 ans que je viens à ouaga je suis francais et je n ai jamais trouvé de sentiments anti francais à mon égard et je suis de retour pour le mois de fevrier avec plaisir bonne journée à vous tous même au internautes anti francais

  • Le 28 janvier 2020 à 11:20, par Nicole Launay En réponse à : Michel Fructus, Consul honoraire du Burkina Faso à Marseille : « La carte sécuritaire du Burkina qui est diffusée ne correspond pas à la réalité »

    Membre d’une association de Paris, nous passons chaque année 1 mois au pays dans le Yatenga, à Irim. Cette année nos partenaires ont refusé que nous venions car la région n’était pas sûre. Aux dernières nouvelles, la situation semble sous contrôle, donc nous espérons pouvoir nous y rendre en décembre prochain (maintenant, il fait trop chaud)
    Espérons que la situation aille en s’améliorant pour que puissions repartir.
    Nous étions en janvier 2015 au cyber face au Capuccino lors de l’attentat et cela ne nous avait pas empêché de retourner l’année suivante.
    Si nous ne sommes pas parties c’est pour ne pas mettre en péril les gens avec qui nous travaillons, leur vie vaut plus que notre désillusion.
    que la paix règne sur à notre coeur.
    Nicole launay
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  • Le 28 janvier 2020 à 12:16, par Lagitateur En réponse à : Michel Fructus, Consul honoraire du Burkina Faso à Marseille : « La carte sécuritaire du Burkina qui est diffusée ne correspond pas à la réalité »

    Bravo à tous les intervenants pour la prise de conscience qu’il faut rompre le silence. Je sui d’avis avec André pour dire que le Gouvernement doit entreprendre une communication pour rassurer tous ceux qui veulent venir chez nous. Par exemple, les Ambassades et les Consulats, à l’instar de M. Fructus, doivent entreprendre des communications pour rassurer les touristes et les éventuels investisseurs.
    En tout cas, de Ouagadougou jusqu’à Gaoua, Banfora ou Ouahigouya, on peut aller sans crainte. D’autres contrées sont praticables, sûrement.
    En tout cas, merci pour tout ce que vous entreprenez pour votre pays, notre pays le BURKINA FASO. Que le Seigneur assiste notre pays.

  • Le 28 janvier 2020 à 17:59, par André En réponse à : Michel Fructus, Consul honoraire du Burkina Faso à Marseille : « La carte sécuritaire du Burkina qui est diffusée ne correspond pas à la réalité »

    Je reviens vers vous pour demander à notre ministre du tourisme de faire une campagne d image et vidéo, montrant des blancs circulant tranquillement dans le pays visitant les sites touristiques malgré tout pour établir la vérité.
    C est urgent.
    Les jeunes, les artistes sont frappés de chômage injustement et c’est insupportable.
    Il faut que les touristes reviennent, la VIE est possible sur place. Il faut le faire savoir fortement.
    Nous sommes dans une société de guerre d images. Ne perdez pas de vue cette guerre.
    Merci

  • Le 29 janvier 2020 à 10:36, par Ka En réponse à : Michel Fructus, Consul honoraire du Burkina Faso à Marseille : « La carte sécuritaire du Burkina qui est diffusée ne correspond pas à la réalité »

    Merci au Dr. C. Paré d’avoir pu avoir cette conversation avec un diplomate étranger qui représente le Burkina plus que d’autres diplomates dits vrais Burkinabé. Monsieur le consul est un vrai patriote, connaissant nos réalités et aussi la situation a l’intérieur du pays comme nous le vivons. Oui nous qui sommes à l’intérieur, le pays malgré que nos propres frères déguises en terroristes et qui nous surprennent là où ils veulent, quand ils veulent, le pays ressemblé a tous les pays. C’est vrai monsieur le consul, la carte du Burkina qui est diffusée, elle ne correspond pas à la réalité du pays quand on est à l’intérieur et elle dissuade beaucoup de gens à venir. C’est vrai, le pays connaissait un bel essor, les opérateurs économiques sont actuellement assez frileux pour investir au Burkina ou travailler avec le pays. Bien plus de nombreuses ONG qui faisaient un travail admirable ne viennent plus. Mais j’espéré que ce message sera lu par les amoureux de notre pays, et n’herseront pas a venir voir sur place. Merci pour votre constat sur place monsieur le consul.

  • Le 3 mai 2020 à 13:28, par Bernard CHARBONNIER En réponse à : Michel Fructus, Consul honoraire du Burkina Faso à Marseille : « La carte sécuritaire du Burkina qui est diffusée ne correspond pas à la réalité »

    Monsieur le Consul,
    Un grand merci pour votre remarque sur « la carte sécuritaire du Burkina-Faso » diffusée par l’état Français depuis plusieurs années, via les différents sites du gouvernement.
    Vous dites « La carte sécuritaire du Burkina qui est diffusée ne correspond pas à la réalité » c’est également mon point de vue.
    Allant régulièrement au Burkina, plusieurs fois par an, et cela depuis 25 ans pour y conduire diverses actions (Culturelles, Agro-pastorales, Économiques & Santé primaire) en lien direct avec les populations concernés, je ne peux que constater l’écart entre la situation dite par la France, et la réalité vécue sur place « Ce point de vue faussé entraîne la marginalisation du pays aux conséquences sociales et économiques considérables ».
    Depuis toutes ces années se sont noués des relations fortes et continuelles avec des Familles Burkinabés qui me permettent ainsi d’approcher leur préoccupations quotidienne, leur culture et leur espoirs, puis leur espérance dans le Monde et la France.
    Depuis quelques temps je passe du temps à la frontière du Mali , « dans les Zones rouges tracés par la France », en pays Gurunsis et Sénoufos pour y conduire des actions réfléchies ensemble pour y traiter du Paludisme, ce qui m’amène à échanger avec les acteurs locaux de la vie quotidienne (Chefs de village, Maires, Marabouts, Dozos, Militants du quotidien, Agents public de la Police et de la Santé, Agriculteurs, Commerçants, Vieux) et de constater que les problèmes dits "sécuritaires" ne font aucunement partie de leur préoccupations prioritaires, mais que « les conséquences de ces dispositifs sécuritaires sont bien le vrai sujet » . Imaginez le désarroi des Burkinabés quand ils voient les cartes et les zones définies et tracés par la Politique de la France... Cela génère étonnement, incompréhension puis colère où indifférence, éloignant un peu plus le Burkina-Faso de la France.
    Non, je n’ai pas honte d’être Français, mais j’ai honte de la représentation Française et de ses attitudes envers le Burkina-Faso et "Le peuple Burkinabé".
    Monsieur le Consul du Burkina-Faso, je vous remercie une nouvelle fois pour votre analyse de la situation et de nous donner la possibilité d’éclairer un peu mieux les nouvelles relations à construire entre les Africains et l’Europe : « Car il n’y a pas de "différences" isolant les cultures entre elles, mais bien "des écarts" maintenant en regard, donc en tension, et promouvant du commun entre elles. »
    Ani Soroma

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