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Faible taux de la représentation et de la participation des femmes dans les arènes publiques et politiques : La révision de la loi sur le quota genre comme recommandation majeure

Publié le lundi 13 janvier 2020 à 14h00min

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Faible taux de la représentation et de la participation des femmes dans les arènes publiques et politiques : La révision de la loi sur le quota genre comme   recommandation  majeure

L’Institut national des sciences et des sociétés (INSS) en collaboration avec l’université d’Uppsala de la Suède a, dans le cadre de leur partenariat, mené deux études sur le ‘’leadership féminin et décentralisation au Burkina Faso’’ et également sur la ‘’sécurité par le bas : perception et perspectives citoyennes des défis de sécurité’’. Des études réalisées dans le cadre du programme dénommé ‘’ le Burkina Faso vu par le bas’’ dont l’atelier de restitution s’est tenu ce jeudi 9 janvier 2020. Ces études ont été en effet commanditées par l’ambassade de la Suède au Burkina Faso.

« Moins de 11% des femmes sont représentées à l’Assemblée nationale (AN), 14% dans les conseils municipaux et 3% de tous les maires du Burkina Faso. En conclusion, plus de 80% des postes de responsabilité politico-administratifs sont occupés par des hommes ». C’est ce qu’a révélé la chargée des Affaires de l’ambassade de Suède au Burkina Faso, Mia Rimby, dans son discours d’ouverture à l’occasion de l’atelier de restitution sur les deux études commanditées par son institution. Des études qui, selon elle, interviennent dans le cadre du programme ‘’ Le Burkina Faso vu par le bas’’ afin de comprendre les circonstances qui conditionnent et freinent la participation des femmes et des filles dans la société burkinabè.

Mia Rimby, Chargée des affaires de l’ambassade de la Suède au Burkina Faso

« Car le gouvernement suédois en tant que gouvernement féministe mène une politique féministe étrangère prônant l’égalité de genre dans tous les domaines de la vie et cherche comment renforcer le leadership des femmes et des filles dans les arènes locales », a-t-elle fait remarquer, soulignant que c’est dans ce contexte que ces études sur le leadership féminin et la décentralisation ont été réalisées afin de comprendre les obstacles qui freinent la représentation et la participation des femmes dans les arènes publiques au Burkina Faso.

Par ailleurs, ces études sur le ‘’leadership féminin et décentralisation au Burkina Faso’’ et "sécurité par le bas : Perception et perspectives citoyennes des défis de sécurité", faut-il le rappeler, ont été réalisées par une équipe de huit chercheurs seniors et juniors de la Suède et du Burkina Faso dans le cadre du partenariat entre les deux pays, un partenariat vieux de plus de 20 ans, a indiqué le professeur Sten Hagberg de l’université d’Uppsala de la Suède, l’un des membres de l’équipe de recherche.

Sten Hagberg, Pr à l’Université d’Uppsala en Suède, Un des chercheurs des membres de l’équipe de recheche

Selon lui, ces deux études ont été menées dans 14 communes du Burkina Faso avec la formule de commencer par le bas, c’est-à-dire, commencer au niveau local afin d’identifier les différentes contraintes mais aussi les opportunités qui se présentent au leadership féminin. Et à l’issue de ces études, explique-t-il, il est ressorti que d’un côté, il y a l’acceptation de la femme dans la vie publique et de l’autre, il se trouve qu’au niveau de la représentation formelle, cette représentation est faible et les études ont permis d’identifier les différentes difficultés s’opposant aux femmes.

Des difficultés qui, pour la plupart, sont liées à la non-application de la loi sur le quota genre, la difficile combinaison des rôles traditionnels et le patriarcat qui régissent le fonctionnement de la société burkinabè, la déscolarisation des filles, les pratiques coutumières et religieuses, etc. a souligné le professeur de l’université d’Uppsala. Et le rôle des chercheurs, pour lui, c’est de dévoiler les problèmes mais c’est aux décideurs de prendre des décisions face à la situation.

Une vue des participants

Révision de la loi sur le quota genre comme l’une des recommandations majeures

Afin d’augmenter le taux de la représentation et la participation des femmes dans les arènes publiques et politiques, les chercheurs ont formulé plusieurs recommandations. Il s’agit de la révision de la loi sur le quota genre, le renforcement de la scolarisation de la jeune fille, l’application de la tolérance zéro aux auteurs des normes et pratiques dominantes qui constituent des freins à l’engagement et au leadership des femmes et des filles.

Quant à la 4e vice-présidente de l’AN, Foniyama E. Ilboudo, présente à cet atelier de restitution, ces études confortent toues les luttes que les populations hommes et femmes mènent pour la responsabilisation totale de la femme dans la société burkinabè. Et concernant cela, des initiatives sont déjà prises par le gouvernement afin de rehausser surtout le quota genre des femmes dans les sphères publiques et politiques, rassure-t-elle.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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