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Bobo-Dioulasso : La salle de cinéma de l’Institut français baptisée du nom du réalisateur burkinabé Kollo Daniel Sanou

Publié le dimanche 12 janvier 2020 à 16h00min

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Bobo-Dioulasso : La salle de cinéma de l’Institut français baptisée du nom du réalisateur burkinabé Kollo Daniel Sanou

Depuis le vendredi 10 janvier 2020, la salle de cinéma de l’Institut français de Bobo-Dioulasso porte désormais le nom du réalisateur burkinabé Kollo Daniel Sanou.

Pour la première fois dans l’histoire du cinéma, une salle de cinéma de l’Institut français porte le nom d’un réalisateur burkinabé. En effet depuis le vendredi 10 janvier 2020, l’Institut français de Bobo-Dioulasso a été baptisé sous le nom du réalisateur burkinabé Kollo Daniel Sanou en présence de plusieurs autorités à savoir l’ambassadeur de France au Burkina Luc Hallade, les autorités régionales, religieuses et coutumières des Hauts-Bassins et également les parents et amis du concerné Kollo Daniel Sanou.

Né à Borodougou dans la province du Houët et considéré comme l’une des grandes figures du cinéma burkinabé, Kollo Daniel Sanou compte à son actif plusieurs filmographies dont Paweogo (‘‘l’Émigrant’’ prix de la première œuvre au FESPACO 1983), la célèbre série Taxi Brousse, Le Poids du Serment qui a obtenu plusieurs prix dont le prix du meilleur montage au FESPACO 2011 et le prix du jury jeune du Festival du film africain d’Angers en France en 2011, la série télévisuelle Affaires publiques dont il fut co-scénariste et réalisateur et Tasuma (Le feu) qui a obtenu de nombreux prix parmi lesquels l’Étalon de bronze, le prix du public (prix RFI), le prix Lionel Ngakane, (Afrique du Sud), le prix de la CEDEAO, le Prix du jury jeune du Festival du film africain de Angers en France, etc.

Kollo Daniel Sanou

C’est d’ailleurs ce film Tasuma (Le feu) qui a été diffusé au cours de cette soirée du 10 janvier dans la désormais salle Kollo Daniel Sanou.

Il a par ailleurs réalisé des documentaires tels que Les Dodos, L’Artisanat et son pays, FESPACO 1989, Droit de mémoire…

Kollo Daniel Sanou a également été honoré au titre de Chevalier de l’ordre du mérite des arts, des lettres et de la communication du Burkina Faso (2002), Chevalier de l’ordre burkinabè (2008) et Chevalier de l’ordre des étalons 2019. Il a travaillé à la Direction de la production audiovisuelle du ministère de l’Information, à la Télévision nationale du Burkina et enseigne à l’Institut supérieur de l’image et du son (ISIS) à Ouagadougou.

C’est un homme très ému et heureux qui a exprimé sa joie pour un tel honneur reconnaissant ses mérites au-delà des difficultés : « Je suis très ému d’être si grandement honoré par cet honneur qui m’est fait, à tous les cinéastes burkinabé, à tous les cinéastes africains parce que c’est la première fois que ce type d’honneur est fait par l’Institut français dans la sous-région et plus précisément au Burkina.

Il faut reconnaître que notre travail est difficile car ce que les gens ne savent pas, lorsque nous réalisons des films, il n’y a pas que des problèmes financiers ; c’est un travail artistique, de création, d’équipe. On ne voit qu’une personne le réalisateur ; mais derrière tout ça il y a une équipe, des gens qui ont collaboré (comédiens, financiers…) ; c’est pour ça qu’il faut que nous réalisions des oeuvres qui résistent au temps parce que nos pays n’ont pas toujours de gros budgets pour faire des films de grande importance comme Black Panther qui a eu beaucoup de succès mais réalisés à coût de milliards ».

Luc Hallade, ambassadeur de France au Burkina, a pour sa part salué le mérite de ce grand artiste cinéaste bobolais, burkinabè et à travers lui salué la création artistique du cinéma africain, du Burkina qui est la capitale du cinéma africain à travers le FESPACO. « Je suis ravi à l’idée qu’il puisse nous aider à ce que d’autres prennent le relais même si c’est difficile. À travers ce film, ça projette nos mémoires, ça donne un message important, ça fait réfléchir et c’est important de perdurer dans cette tradition ».

Luc Hallade ambassadeur de France au Burkina

Élevé sous l’égide des forgerons, un second hommage à la traditionnelle a été fait à Kollo Daniel Sanou par une griotte forgeronne pour vanter ses mérites.

Haoua Touré
Lefaso.net

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