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Informatisation du fichier électoral : La CENI relève le défi

Publié le lundi 5 septembre 2005 à 08h09min

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Certes il y a de petites lacunes à combler et certains responsables de formations politiques l’ont relevé : notamment le retrait groupé de cartes d’électeurs par une seule personne, uniquement avec le livret de famille (la CENI explique cela par le fait qu’on est en saison culturale et que les populations rurales étant aux champs, il est difficile de toucher individuellement chacun).

Ce qui ne permet pas d’extirper les morts (les livrets de famille n’étant pas souvent à jour), qui vont... voter à travers d’autres personnes. Il y a aussi la question de la composition de la CENI et de ses démembrements : Initialement, cette structure est composée de représentants de partis politiques (paritaire) et de ceux de la société civile. Or certains partis qui étaient jusqu’à une équipe récente de l’opposition ont rejoint la mouvance présidentielle. Quelle attitude doivent avoir leurs représentants à la CENI ?

Même si la structure n’échappe pas à toutes ces critiques, il faut lui tirer son chapeau car le travail abattu en ce qui concerne l’informatisation du fichier électoral a été bien mené. Des journées portes ouvertes qu’elle a organisées (encore un geste à saluer) on retient que sur les 4 533 340 électeurs (ceux de la révision exceptionnelle soit 1,5 million et les 3 millions de 2002), 3 924 000 se sont inscrits pour voter le 13 novembre prochain dans 12 000 bureaux de vote.

Ce sont là des actions qui entrent dans la recherche de la transparence, revendication matricielle des partis politiques. Mieux, la CENI a décelé 195 851 noms en double dont 81 094 ont été biffés des listes. Chose qui a fait que même ceux qui regardaient la CENI avec circonspection ont dû revoir leur jugement. L’opération de retrait des cartes, qui débutera dans deux semaines (20 septembre), durera 45 jours et devra permettre en principe à tous les inscrits de retirer leurs "passeports" pour accéder aux urnes.

Sans préjuger de rien et en attendant la proclamation des résultats provisoires, rôle dévolu à la CENI, pour se prononcer de façon tranchée, on peut dire qu’a mi-chemin de son travail dans le processus électoral présent, elle a relevé le défi. Et c’est tant mieux, car la remplaçante de la CNOE, longtemps suspectée d’être assujettie à l’Administration (du reste, elle a besoin de celle-ci pour certains aspects du processus), est en train de confirmer qu’elle est à la hauteur des attentes des citoyens. Qui s’en plaindrait ?

Rabi Mitibkèta

Observateur Paalga

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