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Région de l’Est : « Ceux qui parlent de la stigmatisation d’une communauté sont les vrais acteurs de la division », Colonel Saidou Sanou, gouverneur

Publié le jeudi 5 décembre 2019 à 23h21min

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Région de l’Est : « Ceux qui parlent de la stigmatisation d’une communauté sont les vrais acteurs de la division », Colonel Saidou Sanou, gouverneur

Le gouverneur de la région de l’Est, colonel Saidou Toussaint Prosper Sanou, a eu une séance de travail avec la section de l’Est du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) sur notamment les prétendues stigmatisations d’une communauté dans la région. Il nous a donné sa lecture de la situation à l’issue de la rencontre, dans la soirée du mercredi 4 décembre 2019.

Des rumeurs circulent dans la région de l’Est et au-delà, sur la stigmatisation de certaines communautés, dans ce contexte d’insécurité. Face à cette situation, le gouverneur de l’Est, le colonel Saidou Sanou, a rencontré la section régionale du MBDHP pour voir dans quelle mesure la structure peut contribuer à lever toute équivoque.

Suite à la rencontre, le colonel Sanou a d’abord estimé qu’il faut éviter de confondre stigmatisation et vindicte populaire. « Y a-t-il une raison qu’une communauté soit stigmatisée dans la région ? Quelle est la communauté qui stigmatise l’autre ? Quel est le rôle qu’ont joué les organisations de la société civile ? », a-t-il demandé. Il s’est voulu clair : « Tous ceux qui parlent de stigmatisation sont des acteurs de la stigmatisation ; parce que, selon moi, ces derniers veulent nous envoyer sur le terrain de la stigmatisation et dans le phénomène de la délinquance régionale ».

Le gouverneur a précisé que dans la région et dans la ville de Fada N’Gourma, il y a des délinquants issus de plusieurs communautés. « La semaine dernière, quatorze fidèles protestants sont tombés suite à une attaque terroriste. La communauté dont ils sont issus a-t-elle parlé de stigmatisation dans cette tuerie barbare ? Pour moi, tous ceux qui parlent de la stigmatisation doivent savoir raison garder et sont des ennemis du vivre-ensemble du peuple burkinabè », a martelé le colonel Sanou.

Le 1er représentant de l’administration propose aux OSC de demander au gouvernement de lancer un appel à la recherche et à l’arrestation de tous ceux qui parlent de stigmatisation d’une quelconque communauté, afin qu’ils s’expliquent sur les raisons fondamentales qui amènent à stigmatiser une communauté car « ce sont eux qui cherchent la division entre les communautés ».

« Il faut que nous menions des débats intellectuels afin d’éclairer nos frères qui sont dans les villages et qui ne comprennent pas, et afin de ne pas stigmatiser une communauté quelconque ; ce qui peut entraîner des conflits intercommunautaires. J’ai été ferme et je le répète : tous ceux qui parlent aujourd’hui de la stigmatisation d’une communauté sont les vrais acteurs de la division », a soutenu le pandore et patron de la région.

Parlant des déplacés internes des villages de Natiaboani, Nagré et environnants, le gouverneur a expliqué que l’un des objectifs recherchés par les groupes armés qui sévissent dans la région, c’est de terroriser les populations afin qu’elles partent et laissent l’espace inoccupé.

« Des écoles ont été fermées par ces groupes armés mais à aucun moment, ils ne sont venus enseigner de l’arabe dans ces écoles. Pour cela, il faut une organisation interne et résiliente pour faire une résistance populaire. Il faut que les personnes ressources, religieux, coutumiers, etc. s’investissent aux côtés de l’administration pour aider les forces de défense et de sécurité pour la lutte contre ces groupes armés », a-t-il souhaité. Pour le gouverneur, il s’agit d’une guerre qui nous a été imposée et le peuple burkinabè a l’obligation de s’unir et de trouver des réponses endogènes.

En attendant, le colonel Sanou a instruit les FDS d’augmenter les contrôles pour ceux qui entrent (déplacés internes) et d’être vigilantes. Aussi, les services de l’action sociale sont à pied d’œuvre pour une prise en charge des déplacés internes.

« Les zones abandonnées par les déplacés, au nombre de 6 000 personnes, ont toutes été minées actuellement et ne sont pas accessibles aux véhicules pour des interventions militaires », a confié le gouverneur.

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