Accès à l’eau potable : Les femmes de Loropéni appellent au secours
La problématique de l’accès de l’eau potable dans les communes demeure jusqu’à nos jours une difficulté cruciale à surmonter. Celle de Loropéni (localité située à environ 40 km de Gaoua) n’est pas en reste. La commune a bénéficié d’une adduction d’eau potable courant l’année 2017, qui n’a malheureusement fonctionné que six mois. Les femmes de Loropéni-Centre se battent pendant plusieurs heures au niveau des pompes pour avoir quelques litres du liquide précieux, en attendant qu’une solution durable soit trouvée.
Loropéni ou la « Cité de Massako (la rivière du chef) » a une population estimée à environ 62 000 habitants. Des données hydrauliques, il ressort que la commune (qui compte 71 villages), bénéficie de 286 forages dont 33 en panne et 20 abandonnés. « Loropéni-Centre, avec ses cinq secteurs, a bénéficié d’une adduction d’eau potable avec seize bornes-fontaines financée par la KFW [Coopération financière allemande] avec pour maître d’ouvrage l’ONEA [Office national de l’eau et de l’assainissement] », nous confie le maire de Loropéni, Sié Wolonkourè Pooda. « Après la réception définitive en début 2017, nous nous sommes rendu compte que la nappe d’eau n’était pas fournie », ajoute-il. Cette situation cause beaucoup de difficultés à la population.
- Sié wolonkourè Pooda ,maire de Loropéni
Et ce ne sont pas les femmes qui diront le contraire. « Je me lève à 4h du matin pour venir à la pompe, mais jusqu’à 9h voire 10h, tu ne peux pas avoir une quantité d’eau suffisante pour faire la cuisine et les autres travaux ménagers. Il n’y a pas assez de pompes à Loropéni-Centre. Au secteur 2, nous avons une seule pompe, ce qui amène souvent des disputes entre nous », témoigne Madeleine Mamoué.
Elle ajoute : « Les bornes-fontaines qui pouvaient nous aider, elles n’ont fonctionné que quelques mois et plus une goutte d’eau jusqu’à aujourd’hui ». La gérante d’une borne-fontaine au secteur 2, Mariam Ouattara, explique que « les robinets ne fournissent plus d’eau depuis plusieurs mois. Avant cette longue coupure, on avait l’eau environ deux heures [par jour]. Nous partons au barrage puiser l’eau dans un grand puits qui a été aménagé ».
- Borne fontaine secteur 2
Au secteur 3, Djénéba Ouattara nous relate son calvaire pour avoir l’eau : « J’ai un bébé de huit mois que je ne peux pas laisser seul à la maison ni amener avec moi pour aller me battre pendant des heures pour avoir l’eau. La borne-fontaine qui est à environ 200 mètres de chez moi ne fonctionne plus depuis quelques mois ».
Pourquoi plusieurs bornes-fontaines ne fonctionnent pas ?
Selon le maire de Loropéni, la situation s’explique, de l’avis des techniciens de l’eau, par le faible débit du forage auquel le château d’eau a été raccordé. Le débit actuel n’est pas en mesure de générer une quantité d’eau suffisante pour les 16 bornes-fontaines. En résumé, la situation est due à l’insuffisance de la ressource eau.
Pour le gérant de l’adduction d’eau potable, Brahima Sanou, le problème de la nappe d’eau est une réalité. « Quand je démarre le groupe électrogène, à peine deux heures, l’eau ne monte plus dans le château. Je suis obligé d’arrêter parce que les machines tournent à vide », confie-t-il.
Les pistes de solution
« Au regard de la situation, nous avons adressé une lettre au bailleur de fonds, la KFW, pour lui signifier les difficultés avec l’adduction d’eau. Ils sont venus constater avec l’entreprise qui a la gestion de la distribution de l’eau. En 2018 et en 2019, ils sont venus prospecter dix sites jusqu’à 7 km de Loropéni-Centre. Malheureusement, sur les dix sites, ils ont pu avoir deux positifs (…). Ils ont prévu d’associer ces deux sites qui font chacun environ 6 mètres-cubes de débit par heure. Les levés topographiques ont été faites, il ne reste que la pose des vannes et les travaux connexes », relate le maire Sié Wolonkourè Pooda.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
Boubacar Tarnagda
Vos commentaires
1. Le 9 décembre 2019 à 05:24, par Zimm En réponse à : Accès à l’eau potable : Les femmes de Loropéni appellent au secours
Incroyable de constater une telle erreur grossière et de gaspillage d’argent et ça fait pitié... : On installe les bornes, le châteaux d’eau sans connaitre correctement la quantité , la qualité et surtout la disponibilité d’eau dans le sous sol ? Un vrai gâchis " d’ingénieurs et d’ingénierie "