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Insécurité à l’Est : Les rescapés des attaques et les déplacés appellent le gouvernement au secours

Publié le lundi 2 décembre 2019 à 23h40min

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Insécurité à l’Est : Les rescapés des attaques et les déplacés  appellent le gouvernement au secours

Ils sont originaires des villages de Natiaboani, Nakimbouri, PK52 et de Pendima, victimes de l’insécurité. Ils appellent le gouvernement « au secours » afin de sauver ce qui leur reste. Les victimes et rescapés des attaques de ces villages situés sur l’axe Fada N’gourma-Pama, dans la région de l’Est, ont lancé un cri du cœur à l’endroit du gouvernement. C’était à travers une conférence de presse animée le samedi 30 novembre 2019 à Fada N’Gourma (chef-lieu de la région). Une conférence qui a été marquée par des témoignages.

Plus d’une centaine d’hommes, de femmes et d’enfants, désemparés et victimes d’attaques d’individus armés étaient donc face aux hommes de médias pour cet appel à l’aide. Ils appellent le gouvernement à sauver ce qui leur reste dans leurs villages et à œuvrer à un retour de la quiétude et de la sérénité. Par des témoignages, certains rescapés ont expliqué le calvaire et la misère qu’ils ont vécus avec ces groupes armés qui dictent leur loi et sèment la terreur dans cette contrée de la région de l’Est.

Selon un cultivateur de la localité Natiaboani-centre, « les zones les plus touchées sont entre autres les hameaux de culture, notamment PK52, Pendima, Nakienbouri et le village de Natiaboani et tout ce beau monde est issu de ces localités », a-t-il laissé entendre. Avant de poursuivre que le 12 novembre 2019, des hommes armés sont venus les chasser de leurs champs. Après quoi ils ont donné un ultimatum d’une semaine aux femmes de quitter le village.

Ces populations déplacées disent vivre à Fada grâce aux bonnes volontés qui les aident à se vêtir et à se nourrir, car ayant tout perdu et tout abandonné. « Je demande au gouvernement de nous aider, en allant sur les lieux avec la sécurité pour constater ce qui s’est passé, car certaines personnes prennent la situation à la légère. Je peux vous assurer qu’il y a plus d’une trentaine de corps qui traînent dans la nature et qui sont à la merci des vautours. En plus de cela, plus d’une centaine d’animaux ont été emportés par ces groupes armés. Pour cela, nous implorons les autorités de notre pays à trouver une solution rapide », a-t-il lancé.

Un habitant de Konkounfoanou renchérit : « Un dimanche, j’étais assis chez moi et des hommes armés sont venus en pleine journée et m’ont dit qu’ils vont me faire « chier ». Ils m’ont demandé de vider mes cases de tout ce qui était à l’intérieur. Je me suis exécuté sans broncher et ils ont tout brûlé avant d’emporter mes animaux. Mes femmes et moi nous nous sommes enfuis. Dans ma fuite, je voyais les corps de certaines personnes qu’ils ont égorgées dont le nombre valait la vingtaine. Voilà, nous sommes venus à Fada pour demander aux autorités de nous sauver. Si rien n’est fait d’ici là, ce sera la catastrophe »

Pour cet autre ressortissant du village Natimbouri, « la dernière fois, au nombre de 14, des hommes armés sont venus dans le marché du village, tourner quelque temps après et rebrousser sans dire mot ni toucher quelqu’un. Et une deuxième fois, ils sont venus au nombre de huit. C’est là qu’ils ont assassiné un élément des groupes d’auto-défense koglwéogo ; ils lui ont attaché les mains, ont fait le tour du marché avant de l’assassiner. Huit jours après, ils sont revenus, tuant trois personnes. Depuis lors, nous avons tous fui le village, laissant nos animaux et nos vivres. Cela fait quatre jours que nos femmes sont dans la nature, ne peuvent plus rentrer à la maison et ne savent pas où aller ».

Plusieurs autres témoignages similaires ont caractérisé la conférence ; tous poignants, mettant en exergue la violence et ces pertes en vies humaines. « C’est le lundi de la semaine dernière, dans la matinée, que des individus armés sont venus tuer mon mari devant mes enfants et moi. Après l’assassinat de mon mari, ils nous ont sommé de quitter notre domicile et c’est là que je me suis enfuie avec mes enfants sans chercher à prendre quoi que ce soit. Mes enfants et moi n’avions rien, pas d’habillement, n’en parlons pas de vivres. A part les habits que nous portons actuellement, vraiment messieurs les journalistes, transmettez notre calvaire à nos autorités », a fondu en larmes, cette veuve qui dit espérer que leur calvaire soit entendu par le gouvernement afin de les soulager un tant soit peu.

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