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Décès de soeur Jeannette Tremblay : après 49 années au Burkina

Publié le mercredi 31 août 2005 à 07h58min

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On ne la verra plus à notre rédaction qu’elle fréquentait assidûment soit pour déposer des articles soit pour récupérer des photos ayant servi à illustrer ses textes. Sac au flanc et le célèbre chapeau blanc sur la tête, elle arrivait toujours à pieds et quel que fût le temps. Nous avions fini par adopter celle que nous appelions tous très affectueusement : « Ma sœur ».

Pas plus tard qu’en milieu de la semaine dernière, elle était encore là et elle promettait de revenir chercher la photo d’un couple ami qu’elle nous avait laissée pour illustrer des articles (1).

Nul ne pouvait alors imaginer qu’on ne la reverrait plus. Et pourtant ! Et pourtant, c’était la dernière fois qu’elle nous rendait visite, puisqu’hier 29 août 2005, en fin de matinée, une source sûre nous annonçait la mort de la sœur Jeannette Tremblay.

L’information sera confirmée dans l’après-midi par sa congrégation, à savoir les Sœurs missionnaires notre Dame d’Afrique, jointe au téléphone. « La sœur Jeannette Tremblay a rendu l’âme le 29 août 2005 à 5 heures du matin à l’hôpital Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou où elle était admise dans le service de réanimation », nous a en effet répondu une voix saccadée par la douleur.

Elle était âgée de 74 ans. Cause du décès ? Un paludisme cérébral avons-nous appris de même source. C’est le vendredi 26 août qu’elle a commencé à se sentir un peu mal. Comme son état empirait, elle a été conduite dimanche à l’hôpital Yalgado où elle s’est éteinte.

Sa dépouille mortelle se trouve à la morgue de l’hôpital dans l’attente d’un programme des obsèques qui devrait être précisé cet après-midi après concertation entre la congrégation et la famille de Jeannette.

Sœur Jeannette Tremblay était de nationalité canadienne. Elle était arrivée au Burkina Faso en juin 1956, un an seulement après son engagement dans la congrégation des Sœurs Blanches, aujourd’hui Sœurs missionnaires notre Dame d’Afrique.

La ville de Toma a été son premier poste missionnaire dans notre pays. Le 13 février 2005, c’est entourée de ses consoeurs, de quelques membres de sa famille humaine, et surtout de la première vague des papas et mamans catéchistes, de l’archevêque de Ouagadougou, Mgr Jean Marie Compaoré, de l’ambassadeur du Canada, S E M Denis Briand, qu’elle a fêté ses 50 ans de vie religieuse à la cathédrale de l’Immaculée Conception de Ouagadougou.

Le 11 décembre 2004, sur proposition de l’archevêque Compaoré, la Sœur Jeannette avait été décorée Chevalier de l’ordre national lors d’une cérémonie qui a eu pour cadre la Présidence du Faso. Ce jour-là, elle nous avait confié que par cette décoration, « Je crois que l’Etat veut honorer l’Eglise, ma congrégation dans tout ce que les Sœurs font. J’en suis très heureuse, très contente parce que l’Etat reconnaît ce que l’Eglise fait au Burkina ».

A cette occasion, elle nous a précisé qu’elle dédiait sa médaille « A tous ceux qui m’aiment, à tous ceux qui m’ont façonnée avec leurs relations personnelles, avec leur amitié, leur collaboration : ma famille, ma congrégation, l’Eglise et tous ceux qui ont travaillé avec moi ».

Aimant passionnément le journalisme, elle avait travaillé à Bobo-Dioulasso des années durant auprès de Mgr Anselme Sanon, où elle s’occupait de l’animation du bulletin diocésain d’information, « Alléluia Africain ».

Ces derniers temps, la sœur Tremblay se consacrait à écrire des ouvrages, des précis historiques sur l’histoire de l’Eglise au Burkina Faso. C’est ainsi que le 8 juin 2005, elle procédait à la dédicace de son livret intitulé : « Des mamans catéchistes à la paroisse Jean XXIII ». Un livret que l’on trouve dans des librairies comme Jeunesse d’Afrique.

« J’ai encore deux ou trois livrets dans mon ordinateur. Je dois les terminer avant de rentrer au Canada ». Voilà ce qu’elle nous confiait en aparté lors de son jubilé d’or. Mais le Maître de toute chose en a décidé autrement. Jeannette s’est donc endormie dans la paix du Seigneur en terre burkinabè où elle laisse à tous les journalistes qui ont eu la chance de la connaître, le souvenir d’une consœur aux sens nobles du terme.

A l’Eglise, aux Sœurs missionnaires notre Dame d’Afrique et à sa famille, L’Observateur Paalga présente ses condoléances les plus émues. Requiescat in pace !

San Evariste Barro

Note : (1) Il s’agit des textes : A quand le TGV Ouaga-Bagré ? et La daba sur l’épaule, l’estomac aux talons. Voir L’Observateur Paalga N° 6451 du 9 août 2005 en page 10 et 11

Observateur Paalga

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