LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Egalité des genres au Burkina : Le Conseil national pour la promotion du genre à l’heure du bilan

Publié le jeudi 14 novembre 2019 à 22h00min

PARTAGER :                          
Egalité des genres au Burkina : Le Conseil national pour la promotion du genre à l’heure du bilan

Le Conseil national pour la promotion du genre (CONAP Genre) s’est réuni ce 14 novembre 2019 pour sa session annuelle. Cette rencontre a été l’occasion d’évaluer les dix années de mise en œuvre de la Politique nationale de promotion du genre, et d’élaborer des perspectives pour l’amélioration de la question du genre au Burkina.

Cette session annuelle du Conseil national de la promotion du genre (CONAP Genre) se tient sous le thème « Mise en œuvre de la politique nationale genre 2009-2019 : bilan et perspectives ». Ainsi, parlant du bilan, le CONAP Genre note des acquis dans la promotion du genre, de 2009 à 2019. Ce sont notamment l’application de la budgétisation sensible au genre, l’existence d’une masse critique d’institutions formées sur le genre, l’existence d’un cadre de concertation entre partenaires techniques et financiers sur le genre et l’existence d’une société civile engagée sur la question.

Aussi, le CONAP Genre se réjouit de la prise de conscience de plus en plus élevée des enjeux de la prise en compte du genre dans le développement. Néanmoins, la ministre en charge de la Femme se ravise. « Le chemin reste encore long à parcourir en termes d’égalité des genres au Burkina Faso », lâche Marie Laurence Ilboudo/Marshall. Elle a demandé au président du CONAP Genre, le Premier ministre Christophe Dabiré, d’user de sa posture de chef du gouvernement pour faire prendre en compte la question du genre dans toutes les actions de développement. En effet, explique-t-elle, « le genre n’est pas du saupoudrage ; c’est une politique structurelle pour permettre de boucher les inégalités, les gaps entre les sexes et promouvoir la femme comme actrice du développement ».

Laurence Ilboudo, ministre en charge de la femme

Et d’ajouter que « le genre n’est pas seulement une question d’égalité sociale, juridique ou de droits ; c’est économique. Nous (les femmes) sommes plus nombreuses et si la frange la plus élevée de la société n’est pas prise en compte, nous ne pourrons pas arriver à une stabilité ».

Dix ans après, des défis à relever

Dix ans après la mise en œuvre de la Politique nationale genre, des insuffisances demeurent. Ce sont entre autres les stéréotypes ; la faible appropriation des politiques nationales genre ; la faible implication des acteurs dans la conception, la mise en œuvre et le suivi des plans d’action opérationnels.

Egalement, certains des engagements pris mettent du temps à être concrétisés malgré l’urgence et leur importance, pointe du doigt Frédérique Angeline, chef de file des partenaires techniques et financiers. Elle en veut pour preuves le projet de révision du Code des personnes et de la famille qui tarde à être effectif, ainsi que le séminaire gouvernemental sur l’intérêt du genre, qui n’a pas encore eu lieu. Qu’à cela ne tienne, Frédérique Angeline espère que la prochaine adoption de la loi sur le quota genre aura un impact positif sur la participation féminine aux élections de 2020.

Fréderique Angeline, chef de file des partenaires techniques et financiers

Et pour cette deuxième phase de la stratégie qui devra débuter en 2020, il s’agira de mettre à contribution les leaders religieux et coutumiers et les organisations de la société civile, pour améliorer les questions de genre au Burkina, explique Marie Laurence Ilboudo/Marshall.

En attendant la mise en œuvre effective de la stratégie 2020-2024, les partenaires techniques et financiers renouvellent leur accompagnement au CONAP Genre pour la poursuite de la lutte visant la réduction des inégalités entre les hommes et les femmes et la promotion des droits des femmes et des filles au Burkina Faso.

La Politique nationale genre a été adoptée en juillet 2009 avec pour objectif de faire de la société burkinabè, une société débarrassée de toutes les discriminations basées sur le genre.

Mariam Ouédraogo
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 16 novembre 2019 à 00:12, par Mechtilde Guirma En réponse à : Egalité des genres au Burkina : Le Conseil national pour la promotion du genre à l’heure du bilan

    Et pour cette deuxième phase de la stratégie qui devra débuter en 2020, il s’agira de mettre à contribution les leaders religieux et coutumiers et les organisations de la société civile, pour améliorer les questions de genre au Burkina, explique Marie Laurence Ilboudo/Marshall .

    Madame la Ministre, votre question du genre reste encore floue aux yeux de nos populations et de nos cultures que, pour vous dire la vérité, elle n’est pas encore une priorité dans la perspective de 2020 de notre pays.

    En ce qui concerne votre intention de mêler les confessions religieuses et coutumières dans votre action, pensez-vous réellement qu’ils pourront vous être utiles en ce moment même où constitutionnellement elles ont besoin d’être reconnues dans une Structure républicaine ? Sinon je peux vous assurer que ce serait un parjure pour eux s’ils n’ont pas cette instance-là pour y réfléchir, discuter et dialoguer. En effet à l’état actuel des choses comment comptez vous y procéder ? Les rassembler comme d’habitude et leur imposé ce que vous avez décidé (puisqu’elles n’ont pas encore de statut républicain) ou les visiter une à une (comme cela pourrait aussi être courant) pour leur arracher un oui hésitant par ci, ou une réponse vague mouta-mouta par là qui vous feront croire à leur assentiment que vous exhiberez ensuite comme preuve du succès de vos manigances, oh excusez-moi, je veux parler de votre approche autoritaire ou mieux, si vous voulez pour être plus nuancée, unilatérale ?

    Respectueusement vôtre, Madame la Ministre.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique