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Stratégie nationale de finance inclusive : Le ministère de l’Economie à la recherche de sept milliards de F CFA

Publié le mardi 12 novembre 2019 à 17h00min

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Stratégie nationale de finance inclusive : Le ministère de l’Economie à la recherche de sept milliards de F CFA

La ministre déléguée chargée de l’Aménagement du territoire, Pauline Zouré, a présidé, le mardi 12 novembre 2019, la table ronde des Partenaires techniques et financiers (PTF) pour le financement de la Stratégie nationale de la finance inclusive (SNFI). Environ sept milliards de F CFA sont à mobiliser auprès des PTF pour la SNFI, dont le coût avoisine 59 milliards de F CFA.

Le gouvernement burkinabè, dans le cadre de la mise en œuvre de son Plan national de développement économique et social (PNDES), a adopté la Stratégie nationale de la finance inclusive (SNFI) pour la période 2019-2023. Un programme qui doit permettre, selon la ministre Pauline Zouré, d’amener à 75% d’ici à 2023, la proportion de la population adulte burkinabè ayant accès et utilisant des produits et services financiers. Le coût global de ce programme, qui est mis en œuvre par le Secrétariat permanent pour la promotion de la micro-finance, est estimé à près de 59 116 217 450 de F CFA.

Il s’agit d’une excellente politique au cœur de l’action gouvernementale, selon la ministre Pauline Zouré, qui vise à faire de l’inclusion financière, un instrument qui va permettre d’atteindre l’ensemble des populations vulnérables qui n’ont pas forcement la capacité d’entrer dans le circuit classique du financement de l’économie. « La mise en œuvre de cette stratégie a été évaluée à près de 59 milliards de F CFA, dont nous avons couvert près de 80% du besoin grâce à la contribution du budget de l’Etat et des PTF ici représentés », a-t-elle déclaré.

Plus loin, elle précise ceci : « Nous venons donc, au cours de cette table ronde, solliciter en gros près de sept milliards de F CFA, pour couvrir le manque qui représentera environ 12,74 % du financement total de la SNFI ». Elle ajoute que ce supplément devrait permettre de couvrir les fragments qui n’ont pas été véritablement pris en compte dont la couverture des risques (celle des garanties des crédits, ndlr), le segment qui porte sur la finance digitale et celui portant sur la règlementation et le suivi. Une chose est de mettre en place les instruments, les organes et les moyens, et une autre est de pouvoir assurer la règlementation, le contrôle et le suivi du secteur pour rendre efficace cette SNFI.

La SNFI se justifie par le fait que le niveau de l’inclusion financière est relativement faible au Burkina Faso, réduisant ainsi les capacités financières des populations, surtout celles rurales. Selon Mekhetha Metsi, coordonnatrice résidente du Système des Nations unies, le Burkina Faso présente l’un des écarts les plus importants entre hommes et femmes en termes de détention de comptes dans l’espace UEMOA, avec 17 points de pourcentage. Elle constate qu’avec la situation sécuritaire difficile que traverse le pays, ce sont les plus vulnérables et les moins résilients qui en pâtissent et cela affecte l’économie dans son ensemble. Lorsque les revenus des ménages diminuent, les dépenses essentielles baissent et cela affecte également l’accès aux services sociaux de base, y compris l’éducation et la santé, a fait remarquer Mekhetha Metsi. Dans de telles situations, elle trouve que leur tâche, en tant que PTF, consiste à accompagner le gouvernement dans le développement de l’inclusion financière, pour donner aux individus, aux familles et aux petites et moyennes entreprises, l’accès à des services financiers à un coût abordable.

La ministre en charge de l’Aménagement du territoire a salué la représentation et la qualité des personnes représentées à cette table ronde, dont le système des Nations unies, la Banque mondiale qui est le chef de file des PTF dans le secteur de la gouvernance économique, la Coopération luxembourgeoise, la Banque ouest-africaine de développement et beaucoup d’autres partenaires et missions diplomatiques. Selon elle, un système financier décentralisé est en vue et va travailler avec les associations, les groupements, les caisses populaires dans le cadre d’augmenter les capacités de financement des populations rurales.

Elle annonce également la mise en place de structures qui vont assurer l’éducation et le service de proximité auprès des populations, pour leur permettre d’avoir les rudiments nécessaires pour non seulement avoir accès aux crédits mais aussi savoir comment l’utiliser de manière opérationnelle pour que ces crédits puissent profiter à l’objectif pour lequel ils ont été acquis.

Etienne Lankoandé
Lefaso.net

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