LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Grande muraille verte : Betta, un village écolo dans le Plateau central

Publié le jeudi 7 novembre 2019 à 20h00min

PARTAGER :                          
Grande muraille verte : Betta, un village écolo dans le Plateau central

Dans le cadre de la mise en œuvre de ses activités de 2019, la coordination nationale de l’Initiative de la grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel (IGMVSS) organise, du 4 au 8 novembre dans la région du Plateau central, une caravane de presse en vue de renforcer la visibilité de ses réalisations sur le terrain et faire des journalistes des partenaires de la Gestion durable des terres (GDT). Pendant quatre jours, les hommes de médias visiteront les réalisations dans les zones d’intervention et échangeront avec les acteurs sur l’état de la mise en œuvre de l’IGMVSS au Burkina Faso, mais aussi sur les bonnes pratiques de la GDT. A cet effet, des réalisations dans les villages de Betta, Banguissom et Bissiga ont été visitées ce mardi 5 novembre.

Betta. Ce nom semble méconnu du commun des Burkinabè. Pourtant, c’est un petit village dont la renommée a dépassé les frontières du Burkina Faso, grâce à son Centre agroécologique. Ce centre de référence fait de l’agroécologie son cheval de bataille dans la région du Plateau Central. C’est un centre qui a été mis en place depuis 2006 par l’Association inter-zones pour le développement en milieu rural (AIDMR). Sur cette colline de 5 hectares qui était abandonnée dans le passé, selon les dires du coordonnateur de l’AIDMR, Ablassé Compaoré, se mènent désormais plusieurs activités agricoles et d’élevage mais aussi des formations et des actions de sensibilisation à l’agroécologie. Dans le centre, agriculture maraîchère et céréalière cohabitent.

A ces activités s’ajoute l’élevage de plusieurs espèces animales, notamment des bovins et des ovins. A vue d’œil, c’est un beau mariage qui se vit entre les activités menées sur place. Et selon l’amoureux de l’agroécologie (Ablassé Compoaré), le centre se caractérise par l’association des activités de cultures, de reboisement, d’arboriculture, d’élevage, etc. Ici, on a une seule philosophie : « Il n’y a pas de terres infertiles, c’est à l’homme de travailler à fertiliser toutes les terres ».

Ablassé Compaoré, coordonnateur de l’AIDMR

C’est d’ailleurs cette idée qui a poussé M. Compaoré à se lancer dans ce projet que d’aucuns ont qualifié de « folie » au départ. Il se réjoui donc de voir que son projet est devenu aujourd’hui une référence en matière d’agroécologie dans notre pays.
Depuis sa création, le Centre agroécologique de Betta a permis de récupérer 9 hectares de terres au profit de 35 familles à travers des techniques de fertilisation des sols comme les cordons pierreux, les demi-lunes, le zaï et d’autres techniques de lutte anti-érosive, mais aussi de former plusieurs payants, etc. Et le souhait de son coordonnateur, c’est de pouvoir vulgariser au maximum les acquis de son centre à d’autres populations afin de protéger l’environnement et de partager les bonnes pratiques de la gestion durables des terres.

Une vue du centre agroécologique de Betta

Saidou Ouédraogo, l’homme qui fait pousser la forêt sur une colline
Outre le Centre agroécologique de Betta, une autre réalisation a attiré notre attention. C’est celle de cet écologiste d’une soixantaine d’années qui se fait appeler « le jeune ». De son vrai nom Saidou Z. Ouédraogo, il est celui qui a fait pousser une forêt sur une colline à Banguissom, dans la commune rurale de Zitenga. Désormais, Yacouba Sawadogo, le prix alternative 2018, n’est plus le seul dans son combat. Car Saidou Ouédraogo est lui aussi engagé dans ce même combat depuis plus d’une trentaine d’années. Et cela lui a permis de réaliser une forêt d’une superficie de trois hectares, composée d’une soixantaine d’espèces végétales. « Aujourd’hui, ce travail me permet d’avoir au minimum 300 000 F par an. C’est un travail compliqué mais si tu es courageux, tu peux le faire », a laissé entendre « le jeune ». Et son cri de cœur à l’endroit des bonnes volontés, c’est d’avoir un forage afin de faciliter ses activités.

Saidou Ouédroago et sa foret

Cette première journée de cette caravane s’est achevée par la visite de la forêt classée de Bissiga. Une forêt qui a reçu elle aussi l’accompagnement institutionnel de la Grande muraille verte.

Yvette Zongo
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Changement climatique : La planète envoie des signaux