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Education : Vers une stratégie nationale de lutte contre la piraterie des manuels scolaires

Publié le jeudi 7 novembre 2019 à 21h05min

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Education : Vers une stratégie nationale de lutte contre la piraterie des manuels scolaires

Si la piraterie était plus connue dans le milieu artistique et littéraire, les acteurs de ce phénomène ont désormais jeté leur dévolu sur les manuels scolaires. Face à la montée de ce phénomène au Burkina, le Centre national des manuels et fournitures scolaires (CENAMFS), avec la collaboration de la Direction des allocations des moyens spécifiques des structures éducatives (DAMSSE), a élaboré un projet de stratégie nationale de lutte contre la piraterie des manuels scolaires. Ledit projet a fait l’objet d’un atelier de validation ce jeudi 7 novembre 2019, à Ouagadougou.

Outre l’absence de dispositions juridiques spécifiques aux manuels scolaires, l’indisponibilité des manuels dans les établissements constitue une porte ouverte à la piraterie. A titre d’exemple, selon les données du Centre national des manuels et fournitures scolaires, sur un besoin en manuels estimé à 2 millions 612 mille 513 au titre de la rentrée scolaire 2018-2019, le CENAMAFS a pu assurer une dotation qui s’élève à 227 096, soit un taux de satisfaction d’environ 8%.

Pourtant, chaque année, les nombre d’élèves et les besoins augmentent. « Le CENAMAFS ne fait pas dans la gratuité comme la DAMSSE qui est chargée de distribuer le manuel au niveau du primaire. Nous louons nos manuels aux établissements publics. Quant aux établissements privés, nous leur offrons les documents à un prix social », a indiqué le chargé de communication du Centre national des manuels et fournitures scolaires, Alexandre Le Grand Zango, soulignant que « les établissements ne viennent même plus chercher les manuels puisqu’ils les retrouvent au bord des voies et déjà estampillés. Pendant ce temps, nos magasins sont toujours pleins de livres, on ne fait pas de recettes et le besoin demeure ».

D’où la nécessité, selon Massadiamou Sirima, directeur général du CENAMAFS, de réfléchir sur cette problématique qui compromet les efforts du gouvernement dans sa dynamique de mise en œuvre d’une éducation de qualité, de promotion de l’édition scolaire, mais aussi occasionnant d’énormes pertes de recettes. Dans la même veine, Alexandre Le Grand Zango soutient qu’il était judicieux d’agir pour limiter les effets négatifs de la piraterie du manuel scolaire.

« Ce sont des effets négatifs parce qu’au-delà du fait qu’il y a des pertes de recettes, il y a un risque potentiel sur le travestissement du contenu qui peut être périlleux même pour l’avenir de la nation. De plus en plus, chaque pays se bat pour préserver ses valeurs culturelles, lesquelles valeurs sont contenues dans les manuels. Il faut que nous ayons un droit de regard très sérieux pour que nous ne nous levions pas un matin avec une surprise désagréable », a-t-il signifié.

Plusieurs acteurs intervenant dans la chaîne d’exploitation des manuels scolaires, notamment les libraires, les éditeurs, les imprimeurs et des acteurs du ministère de la Justice ont pris part à la présente rencontre dont l’objectif est d’aboutir à un véritable référentiel de lutte contre la piraterie du manuel scolaire au profit du système éducatif burkinabè.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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