LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Aires protégées au Burkina : Les acteurs se concertent pour sauver la biodiversité

Publié le jeudi 31 octobre 2019 à 09h00min

PARTAGER :                          
Aires protégées au Burkina : Les acteurs se concertent pour sauver la biodiversité

Les 28 et 29 octobre 2019 s’est tenue, à Ouagadougou, une rencontre d’information et d’échanges de haut niveau sur la gestion des aires protégées au Burkina Faso. Initiée par l’Union européenne, la Coopération allemande et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), en collaboration avec ministère en charge de l’Environnement du Burkina, cette rencontre a pour objectif d’améliorer la gestion des aires protégées au Burkina Faso, dans un contexte d’insécurité.

Réputé pour ses manifestations culturelles et ses réserves naturelles, le Burkina disposait, il y a quelque temps encore, d’un secteur touristique en plein développement. Mais depuis 2018, avec la situation sécuritaire, les aires protégées sont menacées et on assiste à la perte de la biodiversité à travers la déforestation, le braconnage d’espèces sauvages.

Face à cette situation peu reluisante, les partenaires techniques et financiers, notamment l’Union européenne, la Coopération allemande, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), en collaboration avec le ministère en charge de l’Environnement du Burkina, ont initié, les 28 et 29 octobre 2019, une rencontre d’information de haut niveau pour développer de nouvelles approches pour préserver et valoriser la biodiversité. Le but de cette approche est de contribuer à une meilleure connaissance des principaux acteurs et les forces et faiblesses de la gestion des aires protégées pour une amélioration de sa gestion au Burkina.

Au cours des deux jours de travaux, il a été souligné que des acquis ont été engrangés. Mais les résultats sont restés pour le moment en déca des attentes, au regard de la dégradation continue des ressources liées à plusieurs facteurs dont les pressions anthropiques et le changement climatique. Et depuis ces trois dernières années, la situation s’est aggravée avec l’insécurité dans les aires protégées qui empêche la mise en œuvre des accès de surveillance, l’aménagement et la valorisation de ces aires protégées.

Pour l’ambassadeur, chef de délégation de l’Union européenne au Burkina, Wolfram Vetter « les aires protégées sont importantes pour le futur du pays. Les ressources naturelles sont une source de revenus et d’alimentation très significative pour les populations, d’où la nécessité de les protéger ».

C’est pourquoi les acteurs de la faune cherchent à trouver les voies et moyens pour assurer la gestion durable des aires protégées. Ainsi, avec les experts, plusieurs thèmes ont été abordés comme la question de la gouvernance et la gestion par agences spécialisées, la gouvernance de la gestion communautaire et de celle privée. Et de ces expériences, il y a la délégation de gouvernance et de gestion des aires protégées en mode partenariat public-privé.

Pour la survie des aires protégées, cinq piliers ont été identifiés, à savoir l’application de la loi, la conservation de la biodiversité, le développement communautaire, l’impact économique et la gestion des infrastructures.

Cependant, les experts ont insisté sur les questions sécuritaires et ont retenu trois aspects essentiels dans la lutte pour protéger ces aires : le besoin de collaboration avec les forces de défense et de sécurité, le besoin de renseignements et de participation communautaire et le besoin de collaboration transfrontalière.

Mais, reconnaît le secrétaire général du ministre en charge de l’Environnement, Sibidou Sina, « la gestion durable des aires protégées reste assujettie à la recherche de réponse concrète à ses préoccupations fondamentales. C’est conscient de cela que le Burkina Faso a engagé des réformes structurelles, notamment l’élaboration d’un programme national de gestion de la faune et des aires protégées ».

Cette rencontre a permis de mettre sur la table des décideurs certaines recommandations pour protéger les richesses naturelles. Il s’agit entre autres de veiller à la sécurisation effective et dans l’immédiat des aires protégées, la réalisation d’un état des lieux des conséquences de l’insécurité sur la préservation des aires protégées et la mise en place d’une équipe de réflexion sur les différentes modalités de gestion adaptée aux réalités socio-économiques des aires protégées au Burkina, dans un court terme. En rappel, le Burkina dispose d’un réseau d’aires protégées au nombre de 77, riches en biodiversité, qui fournissent des biens et des services écosystémiques diversifiés aux populations et à la faune.

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Changement climatique : La planète envoie des signaux