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Présidentielle 2005 : Blaise Compaoré élu avec 64,4% des voix

Publié le lundi 29 août 2005 à 07h56min

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Et si l’élection présidentielle avait lieu demain ? Le candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Blaise Compaoré, l’aurait remportée avec 64,4% des voix, suivi de Me Bénéwendé Sankara de l’Union pour la renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS)avec 5,1% des voix..

Le président du Parti pour la renaissance nationale (PAREN), Laurent Bado, occuperait la 3e place (2,2%). Hermann Yaméogo de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD), lui, arriverait en 5e position avec 1,4% des voix.

Si Gilbert Ouédraogo de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/ Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) était candidat, il aurait eu une longueur d’avance sur le leader de l’UNDD. Le sondage réalisé par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), du 27 juin au 7 juillet 2005, le place en 4e position (2% des voix). L’enquête a porté sur un échantillon de 1200 personnes résidant dans la ville de Ouagadougou.

Pas d’amalgame : "Les résultats présentés doivent être interprétés comme des rapports de force à la période de l’enquête et en aucun cas comme prédictifs des résultats le jour du vote". De plus, ils ne concernent que la commune de Ouagadougou. Mais le sondage a été effectué auprès d’un échantillon représentatif. 700 des 1200 personnes interrogées savent pour qui elles voteront le 13 novembre prochain. 80% d’entre elles affirment porter un choix "indéfectible" sur un candidat précis. Les 20 autres par contre sont susceptibles de changer d’avis.

Dans tous les cas, 87,1% des sondés affirment, de façon spontanée, que Blaise Compaoré a le plus de chance de remporter l’élection présidentielle. Il est suivi de Me Bénéwendé Sankara (2,3%). Les tendances sont presque les mêmes lorsqu’on suggère aux enquétés une liste des candidats par ordre alphabétique. Blaise Compaoré est toujours en tête de peloton avec 86,7% contre 2, 7% pour le président de l’UNIR/MS.

Même en cas de duel entre le candidat du CDP et les autres challengers, il n’y a pas de chamboulement. Blaise Compaoré bat Ali Lankoandé du Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste (PDP/PS) avec 77% des suffrages contre 2,6%. Le face-à-face Blaise Compaoré - Hermann Yaméogo donne 76, 3% pour le premier et 4,8% pour le second. Gilbert Ouédraogo, s’il était candidat, n’aurait pas non plus battu "l’enfant terrible de Ziniaré". Il aurait obtenu 5,9% des voix contre 73,9% pour son adversaire. L’opposant le mieux coté est Me Bénéwendé Sankara. Lui au moins aurait franchi la barre de 10% des suffrages. Il obtient en effet 11,5% face à Blaise Compaoré(71,5%).

Cette percée du président Compaoré pourrait être liée à une coïncidence favorable. 62, 57% des enquêtés ayant participé aux législatives de 2002, affirment être des électeurs du CDP. Ceux de l’UNIR/MS sont estimés à 4,75%. L’ADF/RDA et le PAREN enregistrent respectivement 6,5% et 5,27%. De plus, "la fermeté de Blaise Compaoré envers le régime ivoirien, accusé d’exercer des exactions sur les Burkinabè installés en Côte d’Ivoire", lui a permis de marquer des points. Il en est de même de la tenue régulière de grandes rencontres internationales au Burkina.

Les enquêtés, tous âgés d’au moins 18 ans, appartiennent en majorité au "groupe ethnique mossi et apparentés"(66,58%). Cependant, le choix des électeurs a été guidé essentiellement par deux critères : la compétence et l’honnêteté des leaders politiques.

Un sondage national en septembre

Même si Blaise Compaoré est bien coté, il traîne un lourd fardeau. Selon le rapport d’enquête, le bilan des activités économiques est largement en deçà des attentes. Plus de 30% des sondés affirment que "l’accès aux centres de santé s’est aggravé". Et ce n’est pas tout : plus de 50% des personnes interrogées déclarent, sans coup férir, que la production agricole s’est détériorée. En outre, la situation de l’emploi s’est dégradée si l’on en croit 3/4 des sondés. Pour 86,5%, la pauvreté s’est accentuée. L’insécurité s’est aussi aggravée, estiment près de 50% des sondés. Plus de 86% affirment que la situation individuelle des citoyens a empiré ou est restée stationnaire.

Il y a donc problème en la demeure. Même si la majorité des enquêtés reconnaît que l’état des infrastructures, les conditions d’accès à l’école et à l’eau potable se sont considérablement améliorés. Dans tous les cas, les sondés estiment que la pauvreté est le problème le plus reccurrent auquel il faut apporter une solution. A cela se greffent la situation sanitaire, l’emploi, et bien d’autres domaines.
Autre sujet abordé : la capacité des personnalités politiques à diriger le pays. Là aussi, Blaise Compaoré "devance largement ses poursuivants".

9 personnes sur 10 lui sont favorables. Celui qui le talonne de plus près, Salif Diallo, ne réalise que le tiers de son score. Vient ensuite le Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli, qui, lui, "devance le président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré, d’une très courte tête". Le premier opposant à se positionner est Me Bénéwendé Sankara. Mais selon le rapport d’enquête, "des doutes subsistent quant à sa capacité à diriger le pays, son bilan étant presque nul (0,34%), alors qu’il bénéficie d’un bon crédit de confiance". Les autres personnalités politiques sont complètement au bas de l’échelle. Sauf que Ali Lankoandé devance Philippe Ouédraogo.

En clair, selon les résultats du sondage, le principal adversaire de Blaise Compaoré à l’élection présidentielle est Me Bénéwendé Sankara de l’UNIR/MS, un parti d’obédience sankariste. Selon le Directeur exécutif du CGD, Augustin Loada, un sondage national aura lieu en septembre prochain. Il permettra de cerner davantage les tendances politiques.

Par Hervé D’AFRICK


Blaise Compaoré et Simon Compaoré : De célèbres inconnus

Le président Blaise Compaoré et le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, jouissent des meilleurs taux de notoriété. Le premier est cité par 77,4% des sondés. Le second, lui, a été reconnu par 51,7% des personnes interrogées.

Ces résultats, bien que positifs, suscitent des interrogations. Le rapport révèle en effet que le président du Faso n’a pas été reconnu, ne serait-ce que de nom, par plus de 22% des enquetés.

En outre, près de 50% des administrés du "premier citoyen de la commune de Ouagadougou" ne l’ont pas reconnu. Réalité implacable...

Hervé D’AFRICK
Le Pays


Personnalités politiques évaluées

1- Laurent Bado
2- Blaise Compaoré
3- Simon Compaoré
4- Salif Diallo
5- Roch Marc Christian Kaboré
6- Ali Lankoandé
7- Gilbert Ouédraogo
8- Ernest Nongma Ouédraogo
9- Philippe Ouédraogo
10- Ram Ouédraogo
11- Emile Paré
12- Bénéwendé Stanislas Sankara
13- Norbert Tiendrebéogo
14- Soumane Touré
15- Hermann Yaméogo
16- Ernest Paramanga Yonli

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Vos commentaires

  • Le 30 août 2005 à 10:39, par Zanguina En réponse à : > Présidentielle 2005 : Blaise Compaoré élu avec 64,4% des voix

    Merci à CGD pour cette initiative qui va sans doute contribuer au renforcement de la culture democratique dans notre pays qui manque toujours de repère ! Aussi, j’avais quelques questions de comprenhension pour le CGD :
    1)Pourquoi avoir fait le sondage dans la seule ville de Ouagadougou alors que le « betail electoral » se trouve a ailleur ?
    2)Pourquoi l’enquête s’est aussi interessée à la notoriété publique d’autres hommes politiques qui ne sont pas candidat aux presidentielles de 2005 ?
    3)Enfin pourquoi un echantillon de 1200 et Quel peut être le taux de relativité qu’il faut apporté à cette etude ?
    Merci et Courage à Mr LOADA et son equipe du CGD !!!

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