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Exploitation minière : Le cas de Bomboré en débat à Ouagadougou

Publié le dimanche 6 octobre 2019 à 22h50min

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Exploitation minière : Le cas de Bomboré en débat à Ouagadougou

L’Organisation pour le renforcement des capacités de développement (ORCADE) a organisé dans la soirée du 3 octobre 2019 à Ouagadougou un cadre d’échanges directs entre les habitants de Bomboré, dans la commune de Mogtédo, région du Plateau central et les responsables de la mine chargée d’exploiter le gisement de la localité. Des reproches ont été formulés à l’encontre de la société Orezone Bombore S.A. Les responsables ont pu apporter des réponses à ceux-ci.

Comme sur d’autres sites, l’installation de la société Orezone, qui a paraphé un contrat d’exploitation du gisement de Bomboré, situé dans la Commune de Mogtédo, région du Plateau central, provoque des mouvements d’humeur des populations.
Après la phase d’exploration, la société a reçu l’autorisation d’exploiter le gisement aurifère de Bomboré. La durée de vie de la mine est de treize ans. La construction du site va occasionner le déguerpissement de près de 2500 personnes, le retrait de plusieurs champs, selon ORCADE. Des orpailleurs artisanaux devront également quitter le site.

Seulement, la mise en œuvre de la politique d’installation de la mine n’est pas du goût des populations qui ont tenu à le faire savoir d’abord dans un film de 30 minutes réalisé par ORCADE mais aussi au cours des échanges. Les griefs portent sur les indemnisations jugées trop peu, les maisons construites pour le relogement qui, selon les habitants, sont exigües et manquent de clôtures. « Nous n’allons rien profiter de la mine sauf que nous allons récolter des problèmes », soutient une habitante de Bomboré.

Pourtant les accords ont été respectés

« Les accords sont pourtant respectés et nous tenons régulièrement des rencontres avec la population pour faire le point », s’est étonné Eric Kossongonona, surintendant des relations avec les communautés à Orezone Bombore S.A. Selon lui, la mine agit en fonction des textes en vigueur au Burkina. « Pour les logements, la loi dit que nous devons construire en respectant le nombre de pièces de l’habitation où était la personne. Par exemple, si sa maison de départ comptait trois chambres et un salon, nous devons construire pareil pour la personne. Mais si la maison ne valait pas 12 m2, nous devons construire une maison d’au moins 12 m2 pour la personne. C’est ce que nous faisons sur le site de relogement », a expliqué Eric Kossongonona.

Pour les murs de clôture, le surintendant de Orezone Bombore SA a expliqué qu’un accord avait été trouvé avec les habitants pour leur verser une somme en compensation des murs. « Mais par la suite, ils seront revenus nous dire qu’ils préféraient avoir les murs. Nous leur avons dit que nous étions d’accord pour construire les murs mais il fallait attendre parce que nous ne disposions pas de liquidité pour cela », a-t-il soutenu.

Mieux, la mine, selon son représentant à la rencontre, a formé les femmes des villages touchés par le projet à la fabrication de savon, de soumbala et à l’élevage. « Leurs produits sont, pour la majorité, rachetés par la mine », a poursuivi le surintendant des relations avec les communautés.

Nouer le fil du dialogue afin d’éviter des crises

La rencontre, organisée par ORCADE, a réuni les femmes et les jeunes des villages concernés par les activités de la mine. Il s’agissait, pour Jonas Hien, chargé des programmes de l’ONG ORCADE, « de permettre aux différents acteurs de parler des problèmes que chacun rencontre afin que des solutions y soient trouvées. Sinon des conflits risquent d’éclater à l’avenir ».

Si effectivement les débats ont permis à chacun de « vider son sac », ils ont aussi permis de savoir que des problèmes existent sur le terrain auxquels il faudra trouver des solutions.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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