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Crise dans les médias publics : Les travailleurs veulent des engagements écrits au lieu « d’une campagne de désinformation et d’intoxication » du ministre

Publié le vendredi 4 octobre 2019 à 23h35min

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Crise dans les médias publics : Les travailleurs veulent des engagements écrits au lieu « d’une campagne de désinformation et d’intoxication » du ministre

Le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture était face à la presse ce 4 octobre 2019 à Ouagadougou. Les travailleurs des médias publics sont toujours dans l’attente de propositions de sortie de crise. Le 2 octobre 2019, il était attendu du gouvernement « un projet ». Rien n’est venu et les travailleurs se disent plus que jamais déterminés. Ce fut également l’occasion pour le syndicat de dénoncer et déplorer la campagne de « désinformation et d’intoxication « de la part de leur ministre de tutelle, Remis Fulgance Dandjinou.

Depuis le mois de juin 2019, les travailleurs de Sidwaya, de la radio nationale, de Canal arc-en-ciel, de l’Agence d’informations du Burkina, de la télévision nationale travaillent comme tous les fonctionnaires. Les heures de travail sont « scrupuleusement » respectées.

« Les travailleurs ont décidé, chacun en ce qui le concerne, de respecter les horaires. Chacun est conscient de sa situation et prend la position qu’il estime à même de susciter à l’égard du gouvernement une décision pour changer ses conditions de vie et de travail », a expliqué le chargé à l’information du SYNATIC, Nadège Yé, comme pour dire que le mouvement n’a pas été décrété par le syndicat.
Les travailleurs veulent donc que l’autorité comprenne que les journalistes et techniciens font un travail particulier qui mérite par conséquent un traitement à la hauteur des efforts et sacrifices consentis. Le gouvernement a même pris des engagements, mais rechigne à les respecter, selon le syndicat.

« Au lieu de faire des propositions de sortie de crise, le gouvernement, à travers son porte-parole, s’est livré à une campagne de désinformation et d’intoxication de l’opinion publique », a dit le syndicat dans sa déclaration liminaire. Selon l’organisation syndicale, le ministre Dandjinou s’est étalé sur certaines options préconisées par le cabinet d’étude de la RTB en la généralisant aux éditions Sidwaya. « Il a également omis sciemment la recommandation de la commission mixte qui préconisait au gouvernement de faire la mutation avec l’ensemble du personnel et avec l’accompagnement de l’Etat ».

Cela, selon le SYNATIC, cela procède d’une campagne pour saborder la lutte des travailleurs, pour présenter les membres comme ceux qui bloquent les négociations, des « jusqu’au-boutistes ». Malgré tout, Siriki Dramé le secrétaire général du SYNATIC, et ses camarades disent n’avoir jamais rompu les fils du dialogue, bien au contraire. Seulement, les travailleurs n’entendent pas prendre pour argent comptant les propositions du gouvernement. « Nous sommes vigilants », précise Siriki Dramé.

Ils veulent que les engagements soient écrits. C’est la moindre des choses, clament-ils. « Les travailleurs ont exigé des engagements écrits de la part du gouvernement avec un chronogramme clair de mise en œuvre du nouveau statut proposé par la partie gouvernementale ». Le SYNACTIC après avoir expliqué la situation pose alors la question : en quoi la position des travailleurs peut être présentée comme un rejet en bloc de toutes les propositions, si l’autre partie est de bonne foi ?

En tout cas, le fonctionnement au ralenti constaté dans les médias de service public risque de perdurer. « Rien n’est clairement défini. On ne peut pas se contenter d’engagements oraux. Voilà pourquoi les travailleurs ont dit qu’ils vont continuer à se battre tant qu’il n’y aura pas quelque chose de concret. S’il y a un engagement écrit avec un chronogramme clair pour la mise en œuvre du nouveau statut, nous sommes partants », promettent les conférenciers qui précisent que ce n’est pas de gaieté de cœur que les travailleurs vont en lutte. Mais c’est le gouvernement qui ne veut pas jouer franc-jeu.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 octobre 2019 à 14:55, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Crise dans les médias publics : Les travailleurs veulent des engagements écrits au lieu « d’une campagne de désinformation et d’intoxication » du ministre

    - J’ai suivi les débats entre Dandjinou et des syndicalistes de son ministère sur une radio de la place, il n’y a pas longtemps quand j’étais venu à Ouaga. Mais pfffffff....pas possible ! Il discutait comme si c’était dans le Cabaret Central de notre petit village ici. On dirait une bagarre de chiffonniers !!

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 4 octobre 2019 à 15:15, par TANGA En réponse à : Crise dans les médias publics : Les travailleurs veulent des engagements écrits au lieu « d’une campagne de désinformation et d’intoxication » du ministre

    Engagement écrit ?
    un papier ne ment pas tant que ce n’est pas un menteur ou quelqu’un qui veut vous blaguer qui l’a écrit.
    Demandez plutôt du concret.
    Mais à votre place, je mettrai du sel dans mon gnonkon par ce que la situation nationale ne laisse personne indifférente.

  • Le 4 octobre 2019 à 15:30, par Le Le Vigilent En réponse à : Crise dans les médias publics : Les travailleurs veulent des engagements écrits au lieu « d’une campagne de désinformation et d’intoxication » du ministre

    Mesdames et messieurs des médias d’état, dites-moi, le service qu’on vous demande d’assurer et pour lequel vous percevez des salaires tous les mois, vous pensez en être redevables a l’Etat, pour le compte de peuple burkinabé, ou au ministre Danjinou, pour le compte du gouvernement ? Tout ce sabotage que vous organisez, sachez que c’est au peuple burkinabé que vous portez préjudice. Ce peuple qui consent d’énormes sacrifices pour financer la mise en place et le fonctionnement des infrastructures et des équipements des médias ainsi que les salaires de ceux qui y travaillent. Vous faites du tord au peuple burkinabé en le privant des prestations que les conditions actuelles de vie et de travail permettent bel et bien d’assurer. Ces conditions ne sont peut-être pas optimales, mais le minimum est certainement disponible pour faire un travail satisfaisant. Si vous ne voulez pas travailler, vous pouvez libérer les lieux pour nous épargner des dépenses inutiles pour l’électricité, le téléphone, vos salaires et indemnités etc. Si vous percevez les salaires et les indemnités alors que vous refusez de fournir les prestations que vous avez le devoir de fournir au peuple, cela n’est autre chose que du vol. Vous deviez en avoir honte, si toute foi il vous reste encore un brin de conscience et de morale.
    .

  • Le 4 octobre 2019 à 17:06, par huuuuuumm En réponse à : Crise dans les médias publics : Les travailleurs veulent des engagements écrits au lieu « d’une campagne de désinformation et d’intoxication » du ministre

    J espère que les salaires sont coupés pour compenser les jours travaillés au ralenti

  • Le 4 octobre 2019 à 17:24, par Messoh En réponse à : Crise dans les médias publics : Les travailleurs veulent des engagements écrits au lieu « d’une campagne de désinformation et d’intoxication » du ministre

    Vous allégez la souffrance des gens qui ne suivent même pas vous le savez bien. Il y a plein de médias privés nationaux et internationaux qui vous dépassent en termes de performance que vos agitations n’inquiètent personne. Et comme vous n’êtes pas en position de force, alors…. Seulement vous n’allez pas continuer à percevoir vos salaires indument.

  • Le 4 octobre 2019 à 17:26, par Badisak En réponse à : Crise dans les médias publics : Les travailleurs veulent des engagements écrits au lieu « d’une campagne de désinformation et d’intoxication » du ministre

    Voila des gens qui, pour des intérêts corporatistes ont tenté de saboter la couverture d’évènements d’importance nationale et sous régionale tels que les Sommets du G5 et de la CEDEAO tenus dernièrement dans notre capitale ; dans un État normal et digne de ce nom, cela devrait faire l’objet d’une sanction à la hauteur de la forfaiture et mettre ainsi les uns et les autres face à leurs responsabilités.
    Il est temps que les gens comprennent que "Démocratie et Liberté" ne sont pas synonymes de "Désordre et Anarchie". Le débrayage auquel l’on assiste depuis un certain temps dans ce pays avec les syndicats des différentes corporations, ont l’air d’avoir d’autres objectifs que l’amélioration des conditions de vie et de travail. Tout le monde profite du manque de poigne du régime en place pour tenter de faire aboutir les objectifs de ses intentions inavouées.
    C’est d’ailleurs bien fait pour ce régime qui comprendra que lorsqu’on est incompétent et sans vision, on ne se met pas à la tête d’un pays qui sort d’une insurrection avec des populations qui ont souffert le martyr 27 ans durant ; surtout que vous avez plus ou moins été auteurs ou complices de la gestion mafieuse et calamiteuse de ce pays pendant tout ce temps.
    Tôt ou tard, les fautifs de tous les bords seront démasqués et mis hors d’état de nuire au profit du plain épanouissement de ce peuple béni de DIEU qui continue de crouler sous le poids de la mal-gouvernance et de l’insécurité devant l’inconscience collective du pouvoir et des syndicats qui continuent de se disputer honteusement le partage des richesses destinées à la nation entière. DIEU est au contrôle et mène comme il a fait par le passé face aux prédateurs de son peuple, le combat de libération cette fois-ci, totale.
    Ce qui est très frappant, c’est que la vertus n’est plus la valeur la mieux partagée dans ce pays ; l’appât du gain facile pour l’accumulation de biens bassement matériels, c’est ce qui a été malheureusement miroité depuis plus de 27 ans à la jeunesse actuelle pour conditionner son l’esprit ; voila l’origine de tout le mal que nous vivons aujourd’hui ; le mal vient donc de loin.

  • Le 4 octobre 2019 à 18:18, par LeRiche En réponse à : Crise dans les médias publics : Les travailleurs veulent des engagements écrits au lieu « d’une campagne de désinformation et d’intoxication » du ministre

    Mon pays meurt...ses fils et filles n’en fait pas une préoccupation !!! Chercher plutôt a sauver l’essentiel .... Le temps des revendications viendras certainement par la suite.

  • Le 5 octobre 2019 à 08:42, par Bili-bili En réponse à : Crise dans les médias publics : Les travailleurs veulent des engagements écrits au lieu « d’une campagne de désinformation et d’intoxication » du ministre

    Monsieurs du SYNATIC ..svp laissez le pauvre Dandjinou en paix. Votre vrai ennemi c’est le ministre SENI de la Fonction publique. Un monsieur qui se croit au centre de la terre ; n’ajmais aime le dialogue ..voit les partenaires sociaux ses etudiants.. Il oublie que le poste qu’il occupe est une nomination et non par concour qu’il y est parvenu. En conseil de ministre il a toujours su embrouille le premier ministre avec ses quelques mots de droits.. Et qu’avec lui les partenaires de ce pays vont se plier.. Oubliant qu’en 2014 il etait invisible.

  • Le 5 octobre 2019 à 09:13, par Amoless black power En réponse à : Crise dans les médias publics : Les travailleurs veulent des engagements écrits au lieu « d’une campagne de désinformation et d’intoxication » du ministre

    Le pêché originel qu’a commis Roch c’est d’avoir nommé comme ministre des journalistes un gars du privé qui n’a pas une haute idée de ses collègues du public qu’il n’est pas loin de considérer comme des carants. Aussi Remis D n’a pas pris la mesure de l’importance du service public vu qu’il n’en a pas la culture. Ces deux faits cumulés justifient le rejet dont il est l’objet de la part des journalistes qui le considère comme un intrus venu détruire les médias publics. C’est dire qu’au delà des justes revendications se trouve un problème d’hommes. Avec un gars comme Pascal Yemboini par exemple ou n’importe quel autre cadre compétent du ministère le problème aurait été réglé depuis longtemps. A bon entendeur salut

  • Le 5 octobre 2019 à 11:18, par trop-cest-trop En réponse à : Crise dans les médias publics : Les travailleurs veulent des engagements écrits au lieu « d’une campagne de désinformation et d’intoxication » du ministre

    Que la RTB fonctionne ou pas ! Nous on toujours nos informations. Ça fait piété quand le vois mon pays dans cet état. NB : un salaire n’a jamais rendu un riche un fonctionnaire de l’Etat, ce qui pense venir s’ enrichir avec un salaire détrompez-vous et cherchez-vous pendant qu’il est temps

  • Le 5 octobre 2019 à 12:34, par Jerkilo En réponse à : Crise dans les médias publics : Les travailleurs veulent des engagements écrits au lieu « d’une campagne de désinformation et d’intoxication » du ministre

    J’ai l’impression que les travailleurs des média publics sont en train de couper l’arbre et les branches sur lesquels ils sont assis. Car, vu la concurrence saine des média privés, les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs se sont tournés vers les média privés aussi performants avec moins de moyens techniques et financiers et de ressources humaines. Les militants du SYNATIC doivent prouver au peuple la rentabilité de SIDWAYA et de la RTB pour mériter le passage en société d’Etat : aucun employeur ne va accepter créer une entreprise ou une société qu’il sait déjà être un gouffre financier pour lui. On veut savoir le pourcentage de leurs budgets que SIDWAYA et la RTB peuvent faire rentrer mensuellement et annuellement en plus de la subvention de l’Etat. Si les journalistes ne veulent pas travailler en dehors des heures légales de travail, ils devraient refuser les indemnités et autres avantages spécifiques perçus dans l’exercice de leur métier. Les enseignants et les agents de santé des établissements publics n’ont jamais refusé de travailler en dehors des heures légales de travail.
    En outre je ne comprend pas comment des travailleurs vont accepter aller en mission avec des frais payés par l’Etat, donc le contribuable ou le peuple, et refuser d’exécuter cette mission sous prétexte qu’on est en grève. Il fallait refuser de prendre part à cette mission sinon, n’eut été la faiblesse ou le laxisme actuel des autorités, ils devraient non seulement répondre à des lettres d’explication mais aussi rembourser les frais de mission indûment perçus puisqu’ils ont refusé d’exécuter le travail pour lequel ils sont partis en mission. Où allons avec ça ? Que Dieu sauve le Burkina.

  • Le 5 octobre 2019 à 17:26, par Amoless black power En réponse à : Crise dans les médias publics : Les travailleurs veulent des engagements écrits au lieu « d’une campagne de désinformation et d’intoxication » du ministre

    Mon cher Jerkilo ,sachez que les médias publics ne boxent pas dans la même catégorie que les médias privés dans la mesure où les premiers sont l’expression de la souveraineté d’un État ,l’affirmation de sa puissance et de sa différence. C’est ce que des médias comme rfi, voa, bbc représentent pour leurs pays.Votre raisonnement est donc réducteur et biaisé car il occulte cette dimension. Par ailleurs ,le fait pour le ministred’avoir été professeur vacataire dans un établissement d’enseignement supérieur public ne lui permet pas de connaître toutes les subtilités de l’administration publique

  • Le 5 octobre 2019 à 20:46, par NIMI Boubacar En réponse à : Crise dans les médias publics : Les travailleurs veulent des engagements écrits au lieu « d’une campagne de désinformation et d’intoxication » du ministre

    Le gouvernement et le SYNATIC doivent nécessairement continuer le dialogue et résoudre ce problème qui ne fait pas l’honneur de notre pays que nous aimons tous. Vu la situation actuelle il ne faut pas négliger la presse considérée comme le quatrième pouvoir. Chacun doit mettre un peu d’eau dans son vin. Ils faut se dirent la vérité dans le respect et œuvrer à ce que chaque travailleur, chaque citoyen de ce pays bénéficie de meilleure condition de vie et de travail. Que le bon sens guide chaque partie.

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