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Mode : Moussa Korogo, le petit couturier du quartier devenu businessman

Publié le mercredi 25 septembre 2019 à 15h00min

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Mode : Moussa Korogo, le petit couturier du quartier devenu businessman

La mode au Burkina est en pleine mutation. Face à la rude concurrence, les acteurs du domaine du style essayent, chacun à sa façon, de se faire une place au soleil. Conscient de cette évolution, Moussa Korogo, styliste de profession, a créé la marque de prêt-à-porter « Moses Korogo ». Portrait de celui qui se présente comme un « businessman de la mode ».

Né le 2 janvier 1979 à Toumodi, au Centre de la Côte d’Ivoire, Moussa Korogo est le créateur de la marque « Moses Korogo ». Cette griffe créée depuis trois ans est spécialisée dans le prêt-à-porter. Pourtant, Moses, comme aiment à l’appeler ses proches, ne s’imaginait pas se lancer dans cette aventure. Après son Certificat d’études primaires (CEP), Moussa Korogo décide d’abandonner l’école.

Ses parents, ne souhaitant pas que leur fils tombe dans la délinquance, décident de l’insérer dans la vie professionnelle. « Un beau matin, ma mère m’a envoyé chez un patron (couturier) pour qu’il m’apprenne le métier », se souvient-il. Au fil du temps, le petit Moussa commence à prendre goût à la couture. Sur un coup de tête, il décide de se rendre à Bouaké, ville située au Centre de la Côte d’Ivoire, afin de se perfectionner. « Arrivé à Bouaké, je suis allé chez l’un des plus grands couturiers de la ville. C’était un stratège ; il ne travaillait pas dans l’anarchie. Il m’a beaucoup appris, j’ai voulu lui ressembler », relate le styliste.

Le prêt-à-porter, la nouvelle tendance

Après sa formation en Côte d’Ivoire, Moussa Korogo rentre au bercail en 2000. Il travaille pour des particuliers jusqu’en 2010, où il finit par prendre son envol.

Ne dit-on pas que les bons amis sont des anges silencieux ? Ce n’est pas Moussa Korogo qui dira le contraire. En effet, au vu de l’évolution de la mode burkinabè, ses amis lui conseillent d’opter pour le prêt-à-porter made in Burkina. Il crée sa marque de vêtements « Moses Korogo ». Sa spécialité, la création de modèles à base de tissus importés (lin, coton glacé), mais aussi à base de Faso Danfani.

En seulement trois ans, il se fait une renommée et ouvre sa boutique. « L’avantage avec le prêt-à-porter, c’est qu’il n’y a pas d’engagement entre nous et le client. Il entre dans la boutique, il regarde si les tenues lui plaisent ou pas. Les temps ont changé ; les gens n’ont plus le temps pour attendre. Ils préfèrent le prêt-à-porter. En plus, il n’y a plus de faux rendez-vous entre nous et les clients », explique Moussa Korogo.

« Un beau matin, ma mère m’a envoyé chez un patron (couturier) pour qu’il m’apprenne le métier » se souvient-il

Du tissage du Faso Danfani au dessin des modèles, Moussa n’hésite pas à mettre la main à la pâte. « Je travaille avec les tisseuses. Je supervise leurs travaux afin d’avoir des tissus de bonne qualité et de belles couleurs ». Selon lui, le fait de travailler avec le Faso Danfani est d’ordre moral et patriotique.

« Quand vous sortez de Ouagadougou, et que vous voyez nos mamans qui se débrouillent avec le tissage… elles comptent d’abord sur nous les créateurs. C’est nous qui faisons la navette entre elles et les clients. Il faut les aider à écouler leurs produits, afin qu’elles puissent s’en sortir. Aussi, je pense que personne ne viendra développer le Burkina à notre place. Nous devons consommer les produits du pays ».

« De petit couturier du quartier à businessman »

Celui qui refuse de se faire appeler « styliste » mais plutôt « artisan » estime que le prêt-à-porter lui a permis de passer de « petit couturier du quartier à businessman ». A la tête d’une entreprise de onze employés, Moussa Korogo vise un objectif : « habiller ses clients à moindre coût, avec des tissus de bonne qualité ». Il reste convaincu que la mode nourrit son homme.

Toutefois, il soutient que dans le domaine, il y a de la main-d’œuvre peu qualifiée. Aussi, les apprenants manquent de rigueur. « Aujourd’hui, les jeunes qui sont dans le domaine n’aiment pas les critiques. Ils veulent, dès le début de leur carrière, être riches. Pourtant, le métier demande de la sagesse et de la patience. Ils doivent s’approcher des devanciers pour se procurer des conseils comme moi je l’ai fait au début de ma carrière ».[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Numéro de téléphone:70 23 65 67

Samirah Bationo (stagiaire)
Lefaso.net

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