Cet essai littéraire de deux cents pages analyse les grands défis auxquels le continent africain est confronté dans le nouveau contexte mondial marqué par les changements scientifiques et technologiques, en particulier les Technologies de l’information et de la communication (TIC) et la biotechnologie. Il dissèque Ies opportunités qu’offrent ces nouvelles technologies pour sortir les pays africains de leur marasme économique et social.

Comme ont su le faire certains pays asiatiques ou même européens plus mal partis économiquement, il y a un demi-siècle. Dans le domaine des TIC, le livre fait cas des chantiers à mettre en œuvre et les stratégies à adopter par l’Afrique. Mais l’informaticien camerounais reste vigilant par rapport aux menaces et aux dérapages potentiels, en particulier, les risques de fracture sociale entre les groupes favorisés et les groupes pauvres et vulnérables quant à l’usage de ces technologies nouvelles.

Tout en mettant en exergue les multiples avantages liés à l’avènement des nouvelles technologies de l’information, et ceux que pourraient procurer les Organismes génétiquement modifiés (OGM), le Camerounais de Seattle n’élude pas les espoirs et les inquiétudes que suscitent les OGM. « L’Afrique du XXIe siècle : l’Afrique de nos volontés » passe en revue, un à un, les chantiers, rappelant l’importance des enjeux et indiquant les stratégies qui permettent au continent africain de saisir efficacement ces opportunités, en donnant ici et là, des exemples concrets de réussite dans d’autres pays en voie de développement.

Jacques Bonjawo qui affirme ne pas vouloir pleurnicher à travers son livre sur le sort de l’Afrique sinon qu’à apporter sa contribution pour sortir le continent du marasme, s’est aussi attaqué aux responsabilités des Africains sur les problèmes actuels du continent. Il relève en effet, que nombre de gouvernements africains ont bel et bien reçu de l’argent dont l’essentiel a été gaspillé, sinon détourné.

L’Afrique, un éternel assisté ?

Au point qu’aujourd’hui dans l’ensemble des pays donateurs, ce type d’aide est devenu très impopulaire à cause précisément de la perception - parfois justifiée - que l’Afrique est un éternel assisté. « Plus encore, faute de s’être adaptée à la nouvelle donne qui a émergé à partir de la fin du 20e siècle , l’Afrique, plus que jamais, court aujourd’hui un risque de marginalisation totale dans le monde », si elle ne l’est déjà, selon l’informaticien de Bill Gates.Mais pour l’auteur de « Internet, une chance pour l’Afrique », « le développement n’est pas seulement une question de ressources et de capital mais une transformation de la société ».Il invite donc les Africains à prendre eux-mêmes leur destin en main et à engager les réformes nécessaires pour tirer parti des possibilités présentes et futures du système commercial mondial. « Il est indispensable qu’elle (l’Afrique) forme d’urgence ses populations et améliore ses capacités de production. Ce n’est qu’à cette condition qu’elle sera en mesure de faire face à la concurrence sur les marchés mondiaux », propose-t-il.

Les Africains, la main dans la main

Jacques Bonjawo estime par ailleurs, qu’il est urgent que les pays africains travaillent de concert à mettre en place des politiques communes et à dégager des stratégies au niveau régional, sous-régional et national, notamment sur l’utilisation des technologies nouvelles ou des biotechnologies, afin d’apporter une réponse, par la science, aux problèmes majeurs rencontrés par les populations, à savoir l’insécurité alimentaire, le manque d’accès à l’eau potable, la malnutrition, la problématique sanitaire et la dégradation de l’environnement et des ressources naturelles. Ce livre qui met en évidence les problèmes à surmonter, à l’extérieur comme à l’intérieur de l’Afrique, propose des orientations concrètes dans le cadre d’une stratégie de développement durable à I’aide des TIC et des biotechnologies sans pour autant prétendre offrir des solutions, clé en main .

« Il va sans dire que la trop longue histoire de notre déclin pourrait conduire certains à croire que tout a été essayé, par conséquent qu’il vaut mieux ne rien faire et se contenter de vivre d’expédients. Naturellement, je m’inscrits en faux contre cette vision apocalyptique de l’avenir », prévient Jacques Bonjawo.

Un ouvrage qui, vraisemblement, peut servir de base pédagogique, encourager le développement des technologies et des biotechnologies, et aussi montrer l’enjeu pour l’essor de l’Afrique.

Romaric Ollo HIEN (romaric_hien@yahoo.fr)
Sidwaya