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Formation militaire des énarques du Burkina : « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires retardataires », déclare Dr Awalou Ouédraogo (DG de l’ENAM)

Publié le lundi 23 septembre 2019 à 15h11min

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Formation militaire des énarques du Burkina : « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires retardataires », déclare Dr Awalou Ouédraogo (DG de l’ENAM)

La première promotion des stagiaires de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM) du Burkina à avoir suivi la formation militaire, a effectué son retour à Ouagadougou, le samedi 21 septembre 2019. Le ministre de la Fonction publique, Pr Séni Ouédraogo et le directeur général de l’ENAM, Dr Awalou Ouédraogo les ont accueillis à la Place de la révolution.

Après 45 jours de formation militaire, les élèves stagiaires de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), ont regagné la capitale burkinabè dans une ambiance toute militaire.

Sur les 1048 annoncés au départ, ils sont finalement 758 stagiaires à passer sous le drapeau. Un effectif qui n’ôte pas la joie du directeur de l’ENAM, DR Awalou Ouédraogo : « Vraiment, je suis très content de vous revoir aujourd’hui, de vous recevoir à l’ENAM, de voir que vous êtes revenus en bonne santé ».

Dr Awalou Ouédraogo, directeur général de l’ENAM

Mais avant de les recevoir à l’ENAM, c’est à la Place de la révolution que l’accueil officiel s’est effectué. Un choix qui a tout son sens, à entendre le patron de l’ENAM. « Je suis très heureux de recevoir mes élèves à la place de la Révolution, parce que tout est dans la symbolique. Nous estimons fondamentalement que pour qu’une nation fasse des grands bons en avant à travers ce qu’on appelle le progrès des peuples, il faut à la fois des hommes valeureux, conscients et qui regardent l’avenir ensemble », a-t-il confié.

Des valeurs, ces élèves stagiaires les ont apprises. Un des leurs affirme : « Je trouve que l’initiative est parfaite et merveilleuse parce que là-bas, ils nous ont inculqué beaucoup de valeurs : l’assiduité, le respect de la hiérarchie, la ponctualité, etc. Ce sont des valeurs que nous n’avions pas, il faut le reconnaitre ».

Pour les responsables de l’ENAM, cette première promotion servira d’exemple pour les autres dans les administrations publiques

L’ENAM au cœur de la grande transformation du Burkina

Il n’y a pas longtemps, rappelle Dr Awalou Ouédraogo à ses élèves, l’inquiétude plainait en l’air, concernant cette formation militaire. Désormais, l’ENAM et cette première promotion se disent que « le jeu en valait la peine ».

A travers cette formation militaire, c’est une nouvelle vision que les responsables de cette école ont pour le Burkina Faso. « A partir de l’ENAM, nous allons façonner un nouveau type d’agent public qui place toujours en avant l’intérêt général de la nation », a déclaré Dr Awalou Ouédraogo avant d’ajouter : « L’ENAM est au cœur de la grande transformation de notre société. Et je pense que chacun de nous aura à apporter sa petite pierre, et montrer que si nous sommes ensemble et que nous regardons tous vers la même direction, il n’y a absolument rien qu’on ne peut pas faire ».

De la Place de la révolution à l’ENAM, les stagiaires ont défilé

Toujours selon le DG de l’ENAM, le pays va disposer d’une nouvelle génération de fonctionnaires. « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires qui viendront en retard. Nous aurons plus de qualité dans l’offre de service public », a-t-il martelé.

Il n’y aura donc plus de grève ? A cette question d’un journaliste, le patron de l’ENAM a rappelé que la grève est un droit constitutionnel. « Mais on va faire des grèves pas de façon sauvage, dans l’anarchie totale. On va faire des grèves en mettant toujours en avant l’intérêt de la nation, parce qu’il y a des grèves qui n’en valent pas la peine », a-t-il précisé.

Abou Ouédraogo, plaide pour un partage d’expérience avec d’autres écoles de formation du Burkina

« Jeter la passerelle entre notre administration et l’armée »

Pour cette première expérience, il n’y a pas eu beaucoup de difficultés, de l’avis des stagiaires. « Nous étions déjà préparés psychologiquement », a indiqué Abou Ouédraogo. Toutefois, il a noté qu’il y a des gens qui ont eu des contraintes sanitaires et qui n’ont pas pu effectuer la formation. « De façon générale, c’est une nouvelle page du Burkina Faso qu’on est en train d’écrire », a-t-il affirmé.

Durant les 45 jours de formation, Abou Ouédraogo a indiqué qu’ils ont appris à tirer à la Kalachnikov (AK 47) et au PA, les techniques de combat, le secourisme, l’éducation physique et sportive, etc. « Je souhaite que cette expérience puisse être partagée dans l’ensemble des écoles de formation afin de relever ensemble le défi qui est de construire un Burkina nouveau, une administration nouvelle », a-t-il plaidé.

Le ministre de la Fonction publique, Pr Séni Ouédraogo

Visiblement satisfait de cette expérience, le ministre de la Fonction publique, Pr Séni Ouédraogo, a rappelé que l’objectif était de « jeter une passerelle entre notre administration et l’armée ». « Pour tous ceux qui connaissent la théorie générale de l’Etat, c’est un mariage entre plusieurs acteurs », a-t-il souligné, avant de souhaiter que toutes les administrations puissent aider cette promotion, car « c’est une nouvelle administration que la Fonction publique est en train de façonner ».

Une photo de famille

Le début des stages pratiques est prévu pour le 7 octobre 2019. D’ici à là, le directeur de l’ENAM a demandé à ses élèves de se reposer et profiter de leurs familles.

Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net

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