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Etat de la corruption au Burkina en 2004 : La douane au premier plan

Publié le jeudi 25 août 2005 à 07h23min

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C’est devant un parterrede journalistes de la presse nationale et internationale que le Réseau national de lutte anti corruption (REN-LAC) a rendu public son rapport annuel sur l’état de la corruption au Burkina durant l’année 2004, le mercredi 24 août 2005.

En 2004, si la corruptiona touché plusieurs secteurs d’activités socio-économiques, une mention spéciale a été faite à la presse.

Le REN-LAC a encore sacrifié à la tradition en rendant public son rapport annuel sur l’état de la corruption au Burkina Faso. Pendant l’année 2004, cette institution a fouiné dans plusieurs domaines d’activités (secteurs publics, secteurs privés, partis politiques, organisations de la société civile...) pour jauger l’état des pratiques corruptives qui ont cours dans nos cités. Le REN-LAC tient pour corruption, le fait d’user de prérogatives officielles pour tirer un gain personnel.

C’est à partir d’un sondage effectué du 6 au 12 septembre 2004 auprès de 1600 personnes dans 5 villes du Burkina (Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou, Ouahigouya et Banfora) et de plusieurs enquêtes menées sur le terrain qu’il a dépeint le tableau de la corruption. Selon ce rapport de 159 pages divisé en 3 grandes parties, « la petite corruption s’installe durablement tandis que la grande continue de se nourrir de l’impunité des grands ». C’est donc dire que le phénomène persiste et signe. Le pourcentage de sondés qui estiment que la corruption est répandue a augmenté et passe de 29 % en 2003 à 34 % en 2004.

Le REN-LAC ne pouvant pas ester en justice, la loi ne l’autorisant pas, il encourage toutes personnes, victimes de ces pratiques illicites à poursuivre les indélicats devant les tribunaux. En 2004, les secteurs les plus gangrenés par la corruption sont ceux de la douane, elle qui fait pourtant entrer beaucoup d’argent dans les caisses de l’Etat et la police/gendarmerie. Moctar Zonou, secrétaire exécutif du REN-LAC affirme que ces secteurs sont beaucoup plus en contact avec la population donc plus exposés à la corruption.

L’affaire SOFITEX

Le rapport 2004 sur l’Etat de la corruption publié par le REN-LAC a fait un gros plan sur la corruption dans le secteur du coton, premier produit d’exportation du Burkina. Ce focus de 21 pages révèle la présence de pratiques corruptives depuis la mise en place de la campagne jusqu’à la vente de l’or blanc. « Nous ne disons pas que la SOFITEX ne travaille pas, mais nous dénonçons certaines pratiques frauduleuses qui, si elles sont enrayées pourront assainir le secteur », a laissé entendre le secrétaire exécutif Moctar Zonou. Le cas du coton a été évoqué par plusieurs journalistes lors de la présentation du rapport. Car plusieurs d’entre eux qui ont effectué des sorties sur le terrain avec la SOFITEX n’ont pas remarqué ou entendu parler de corruption. « Quelques minutes de reportages passés sur le terrain ne peuvent pas permettre aux journalistes de déceler des cas de corruption », a déclaré Pierre Dabiré le chargé de communication du REN-LAC. La SOFITEX augmente chaque année sa production de coton graine, fait vivre 2 millions de personnes et a réalisé un chiffre d’affaires de 136 milliards de francs CFA. De telles performances ne pourraient être atteintes si la corruption s’était emparé de toute la chaîne de production. « Des cas isolés existent certes, mais cela ne doit pas être généralisé », ont affirmé certains journalistes.

A peine le rapport publié, des voix venant de la SOFITEX s’élèvent pour clarifier certaines allégations contenues dans ce document. Ces voix affirment que le REN-LAC n’aurait pas approché des professionnels imprégnés des procédures de gestions actuelles en cours au sein de la SOFITEX. L’institution que dirige M. Moctar Zonou dit détenir des informations et des preuves sur tout ce qu’elle a avancé dans ce rapport.

Romaric DOULKOM (romarikom@yahoo.fr)
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 25 août 2005 à 13:37 En réponse à : > Etat de la corruption au Burkina en 2004 : La douane au premier plan

    Je pense que la SOFITEX fera mieux de se taire. Il ne sert à rien de mener un débat inutile du moment où les faits sont vérifiés. De plus, le REN-LAC a été clair sur ce point en disant que tout le secteur n’a pas été touché par la corruption.

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