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Burkina Faso : « Le MPP, lui-même, mène quotidiennement des activités politiques, malgré l’insécurité », contre-attaque l’opposition politique

Publié le mardi 17 septembre 2019 à 21h20min

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Burkina Faso : « Le MPP, lui-même, mène quotidiennement des activités politiques, malgré l’insécurité », contre-attaque l’opposition politique

Le Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF) a repris du ‘’service’’, ce mardi, 17 septembre 2019, après un mois de ‘’vacances’’. Pour cette sortie aux allures donc de rentrée, les conférenciers ont jeté leur dévolu sur l’évolution de la situation sécuritaire, la crise dans le secteur de la santé, l’état de santé du général Djibrill Bassolé et la marche-meeting de l’Union d’action populaire (UAP) du lundi, 16 septembre 2019.

Pour cette semaine, ce sont les présidents du Front patriotique pour le renouveau (FPR), Dr Aristide Ouédraogo, et du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF), Adama Séré, qui ont été les porte-paroles de l’institution devant les médias.

Cette sortie qui s’est tenue au lendemain du quatrième anniversaire de la résistance au putsch, a été donc marquée par un instant de pensée pieuse en la mémoire des victimes de ces événements douloureux.
Comme il est de tradition depuis un moment chez l’institution, les conférenciers ont rappelé que cela fait 260 jours que la lumière est attendue dans le drame de Yirgou.

Le décor ainsi planté, les conférenciers ont, sur la situation sécuritaire, noté, avec désolation, une dégradation continue à ce sujet. « Les Burkinabè gardent en mémoire l’événement tragique de Koutougou, où 24 de nos soldats ont péri le 19 août (2019) dernier dans une attaque terroriste d’envergure. D’autres attaques contre des militaires et des civils ont été enregistrés », illustrent-ils dans la déclaration liminaire. Néanmoins, ils saluent l’arrivée massive de militaires à Djibo, permettant ainsi de rassurer les populations de cette contrée.

Dans l’esprit des conclusions du sommet extraordinaire de la CEDEAO et du G5 Sahel contre le terrorisme, tenu à Ouagadougou le 14 septembre 2019, l’opposition burkinabè souhaite que le Burkina investisse les ressources financières effectivement dans la formation et l’équipement des Forces de défense et de sécurité « et non dans les poches d’individus véreux qui bâtiront des châteaux et rouleront carrosse ».

En cette rentrée scolaire où nombre d’écoles sont occupées par des populations déplacées, et tandis que d’autres dans la zone sous menaces sont fermées, l’opposition, tout en saluant l’élan de solidarité à l’endroit de ces personnes en détresse, plaide pour la construction de camps de déplacés dans les sites où il n’y en a pas. « Cela permettra non seulement de libérer les écoles pour les élèves, mais aussi de créer de meilleures conditions pour la sécurité, la santé et le logement acceptable des déplacés, en attendant des solutions à moyen et long termes. L’Etat a déjà trouvé une solution pour permettre aux élèves en classe d’examen et en situation de déplacés de composer pour les examens de fin d’année. Cette solution pourrait être appliquée à l’année scolaire, avec des écoles sous tentes temporaires et sous surveillance sécuritaire », appelle le CFOP-BF.

Sur le sujet relatif au secteur de la santé, l’opposition note que depuis le 27 novembre 2018, le Syndicat national de la santé humaine et animale (SYNTSHA) et d’autres syndicats de la santé sont en grève.
« Cette grève a entraîné une crise profonde du système sanitaire, avec des conséquences dévastatrices sur les patients et sur toute la population. A titre d’illustration, les blocs opératoires des CHU de Ouagadougou (Yalgado, Tengandogo, Bogodogo) et de Bobo-Dioulasso sont saturés à cause du nombre élevé d’évacuations sanitaires locales et en provenance des autres provinces. Cette crise joue aussi sur la qualité de la formation des paramédicaux et des médecins dans les formations sanitaires. De même, elle entrave la bonne formation des étudiants en sciences de la santé, des élèves des écoles nationales de santé publique (ENSP) et des écoles privées de santé.

Les revendications des travailleurs de la santé ont trait, entre autres, aux ressources humaines, aux équipements, aux consommables et autres matériels de travail. C’est donc à juste titre, car les travailleurs n’arrivent plus à répondre convenablement aux attentes des populations dans les conditions de travail actuelles », exposent les animateurs de la conférence.

C’est en regard de la catastrophe humanitaire en cours, que l’opposition politique demande aux acteurs dans cette crise de privilégier le dialogue aux fins de trouver, au plus vite, une solution. Ce qui implique, de l’avis de l’institution, le respect par le gouvernement de ses propres engagements et pour les travailleurs de la santé, une suspension ou un allègement du mot d’ordre de grève.

En ce qui concerne l’état de santé de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, condamné, dans le cadre du procès du putsch, à dix ans de prison ferme, l’opposition exprime son regret que le malade n’ait pas encore reçu d’autorisation du gouvernement pour aller se soigner. « L’opposition politique demande aux autorités burkinabè de permettre à monsieur Djibrill Bassolé d’aller se soigner.

Nous respectons la décision de justice, mais nous respectons tout aussi le droit à la vie et le droit à la santé qui sont des impératifs humanitaires. Dans un contexte de profonde crise sociale, si le pire advenait à monsieur Bassolé, parce qu’on l’empêche d’aller se soigner, le tissu social s’en trouverait davantage fragilisé », arguent Dr Aristide Ouédraogo et Adama Séré. Pour eux, le cas Bassolé est une question humanitaire, sociale qui doit se soustraire de toute considération politique. « Aujourd’hui, c’est le citoyen Bassolé, mais demain, ce peut être n’importe quel citoyen », soutient Dr Ouédraogo.

Quant à la marche-meeting du 16 septembre 2019, organisée par des organisations syndicales et de la société civile, regroupées au sein de l’Union d’action populaire (UAP), le CFOP-BF estime qu’au regard des revendications, qu’elle juge légitimes, les autorités n’avaient pas de raison d’empêcher sa tenue. « Des citoyens ont usé de leurs droits civiques garantis par la Constitution et les lois, pour dénoncer la manière dont notre pays est dirigé.

L’opposition note d’ailleurs que les manifestants se sont exprimés de manière pacifique, dans l’ordre et la discipline. C’est tout à leur honneur », soutiennent les conférenciers, déplorant donc les blessés enregistrés « suite à l’usage excessif de la force publique ».

Tout en souhaitant prompt rétablissement aux blessés, l’opposition trouve que c’est une fuite en avant pour le pouvoir de juger inopportune la marche-meeting. « Le MPP (parti au pouvoir, ndlr), lui-même, mène quotidiennement des activités politiques au Burkina et hors du Burkina, malgré l’insécurité. Des cas de détournements sont enregistrés, malgré l’insécurité. Donc, ce ne serait pas une manifestation pour exiger, entre autres d’ailleurs, la sécurité, qui serait inopportune », contre-attaque-t-elle.

Outre ces sujets, le dossier relatif aux militaires radiés et fonctionnaires de police révoqués suite à la mutinerie de 2011 a aussi été abordé, en guise de réponse à des préoccupations soulevées par les journalistes. Pour l’opposition, le sujet mérite d’être approfondi, aux fins, non seulement d’y trouver une solution définitive, mais aussi dans l’intérêt de la nation.

OLO
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Vos commentaires

  • Le 17 septembre 2019 à 21:09, par Manuel En réponse à : Burkina Faso : « Le MPP, lui-même, mène quotidiennement des activités politiques, malgré l’insécurité », contre-attaque l’opposition politique

    Bonjour
    Lorsque vous arriverez au pouvoir je suppose que toutes les lois seront supprimées et que chaque Burkinabè fera ce qu’il veut.
    Un pays a des lois et tous et toutes doivent s’y soumettre.
    Au sein du CFOP gravitent ceux qui ont commis ou couvert les crimes les plus odieux dans ce pays, donc n’essayez pas de jeter la prière au MPP seul car vous vous connaissez bien entre vous.
    Bassolet a fait raser des Burkinabé qui revendiquaient justice pour Norbert Zongo, juste un simple rappel

  • Le 18 septembre 2019 à 07:23, par Atrap Le Moize En réponse à : Burkina Faso : « Le MPP, lui-même, mène quotidiennement des activités politiques, malgré l’insécurité », contre-attaque l’opposition politique

    Vous les politiciens là, vous n’allez jamais changer. Pendant que le pays brûle c’est le pouvoir et le fauteuil présidentiel qui vous préoccupent. Toi tu te caches faire de la politique, moi aussi je fais comme toi ; et après ? Il faut qu’on soit à égalité. Vraiment, le chien ne peut jamais changer sa façon de s’assoir. C’est qui même qui a fabriqué cette race d’hommes appelés politiciens ?

  • Le 18 septembre 2019 à 09:19, par J En réponse à : Burkina Faso : « Le MPP, lui-même, mène quotidiennement des activités politiques, malgré l’insécurité », contre-attaque l’opposition politique

    Je constate que l’UAS est devenue UAP, ce qui veut dire qu’ils ne sont plus des syndicats mais des OSC dont la volonté est de faire tomber le régime en place. Eh bien c’est clair. Le MPP a deux options : soit il continue de laisser faire avec pour résultat leur effondrement certain, soit il décide de montrer les muscles. Pour la dernière option, il faudra d’abord éjecter les brebis galeuses qui ternissent leur image et ensuite entreprendre des actions qui feront comprendre à tous qu’on ne rigole plus. La démocratie, ce n’est pas du désordre. Personne ne doit être au dessus de la loi.

  • Le 18 septembre 2019 à 11:08, par TOI En réponse à : Burkina Faso : « Le MPP, lui-même, mène quotidiennement des activités politiques, malgré l’insécurité », contre-attaque l’opposition politique

    Bonjour mr les conférenciers en ce qui concerne les revendications des agents de la santé ; soit vous êtes sous informés ou de mauvaise foi si non tout le monde sait que ce n’estpas pour le bonheur de la population qu’ils sont en gréve mais pour des revendications salariale insupportable actuellement. Dites seulement la vérité personne n’est bête

  • Le 18 septembre 2019 à 11:39, par Sidpassata Veritas En réponse à : Burkina Faso : « Le MPP, lui-même, mène quotidiennement des activités politiques, malgré l’insécurité », contre-attaque l’opposition politique

    Selon la constitution, le chef de file de l’opposition politique (CFOP) est le chef du parti de l’opposition qui a le plus de député dans l’assemblée nationale. Donc le CFOP-BF désigne une personne physique qui a rang de président d’institution. Cette institution regroupe les partis de l’opposition qui se déclare tels. Je ne sais pas pourquoi les journalistes et même les hommes politiques eux-mêmes se laissent aller à utiliser la même appellation CFOP-BF pour désigner le groupe des partis de l’opposition déclarée. La conséquence, qui n’est ’pas négligeable, c’est qu’il y a ainsi une confusion qui est entretenue et qui nuit à la clarté de la scène politique nationale. N’oublions pas que le principe de l’institution des partis déclarés avec un chef de file a été voulue pour un double intérêt général de clarté de la scène politique : d’abord, permettre aux électeurs qui vont voter de savoir qui est réellement de l’opposition et qui est de la mouvance présidentielle avant de voter en connaissance de cause. Ensuite, empêcher le nomadisme politique qui permettait à des partis et à des hommes politique de se présenter aux électeurs comme opposants et, une fois élus, de changer de camps, faussant ainsi le choix des électeurs. Le principe de la déclaration a été accompagné de la disposition qui fait que celui qui change de camp, ne peut pas le faire avec son mandat électoral.
    La confusion entretenue nuit aussi à la clarté du débat politique. Si se déclarer de la mouvance présidentielle signifie que l’on soutient les idées politique de la majorité, se déclarer au CFOP-BP ne signifie pas qu’on partage les idées politiques du président du parti qui a le plus de députés dans l’Assemblée Nationale. Cette déclaration signifie simplement qu’on est officiellement et politiquement opposé à la majorité politique. Il est donc normal qu’il n’ait pas nécessaire une vision commune dans l’opposition puisque la règle est celle du pluralisme politique. Mais ce n’est pas la même chose quand on soutien la majorité qui gouverne et qui est censée mettre en oeuvre ses options et ses promesses politiques.
    Alors quand dans le débat on dit simplement à l’opposition politique "quand vous arriverez au pouvoir..." cela manifeste une fausse idée de laisser croire que toute l’opposition est un ensemble unifié pour conquérir le pouvoir ensemble. C’est oublier que avant d’arriver au pouvoir le MMP et une opposition déclarée au CFOP-BF.
    Le langage sert à exprimer les choses tel qu’on voudrait qu’elles soient comprise. Si nous voulons davantage de clarté dans le débat et la scène politiques, il serait bon d’abandonner cette facilité de langage qui est une paresse préjudiciable de confondre deux choses différentes dans une seule désignation : LE GROUPE DES PARTIS DE L’OPPOSITION DÉCLARÉE est différente de on CHEF DE FILE, le CFOP-BF.

  • Le 18 septembre 2019 à 11:52, par kap En réponse à : Burkina Faso : « Le MPP, lui-même, mène quotidiennement des activités politiques, malgré l’insécurité », contre-attaque l’opposition politique

    Je n’ai jamais compris pourquoi des travailleurs retraités depuis vingt ans , sont toujours à la tête d’organisations syndicales . Qu’est ce qu’ils ont à gagner dedans sachant qu’être responsable syndical , ce sont des sacrifices à fournir . Que gagne t’ils dedans ? Connaissent ils mieux les problèmes des travailleurs en activités ? Si c’est aussi de la politique déguisée , il est temps qu’ils créent leurs partis politiques conformément aux lois régissant à cet effet . Ou en conclusion , ils utilisent les travailleurs pour faire chanter les régimes places pour se faire soudoyer .

  • Le 19 septembre 2019 à 00:37, par 1+1 En réponse à : Burkina Faso : « Le MPP, lui-même, mène quotidiennement des activités politiques, malgré l’insécurité », contre-attaque l’opposition politique

    CFOP,je vous comprends pas.C est parce que la majorité fait ,que vous aussi vous le faites ...YOU MUST STAY TRUE TO THE VISION..

  • Le 20 septembre 2019 à 11:15, par Siébou En réponse à : Burkina Faso : « Le MPP, lui-même, mène quotidiennement des activités politiques, malgré l’insécurité », contre-attaque l’opposition politique

    Pour ce qui concerne Bassolé je crois que le CFOP devrait commencer à se désolidariser des positions qui ne respectent pas les institutions de la Republique. La politique n’est certainement pas du syndicalisme. il faut se préoccuper pour les nombreux cas qui ont besoin d’évacuation sanitaire, les nombreux cas de prisonniers malades qui ont besoin de soin, Certains ont peut-être besoin d’être évacuer à Yalgado.
    Sans oublier que ce Bassolé n’a pas daigné manifesté le moindre respect pour l’institution judiciaire en ne coopérant pas à la manifestation de la vérité sur le Putsch.

  • Le 21 septembre 2019 à 21:08, par jeunedame seret En réponse à : Burkina Faso : « Le MPP, lui-même, mène quotidiennement des activités politiques, malgré l’insécurité », contre-attaque l’opposition politique

    « Dans un contexte de profonde crise sociale, si le pire advenait à monsieur Bassolé, parce qu’on l’empêche d’aller se soigner, le tissu social s’en trouverait davantage fragilisé », arguent Dr Aristide Ouédraogo et Adama Séré. » ohooo… c’est pour dire que ce Bassolé décide de l’atmosphère de notre tissu social. Donc la vie de multiples Burkinabè est bien conditionnée par la survie de Bassolé. Et pourquoi ne remédie-t-il pas à tout avant de solliciter les égards de Rocks ? Pourquoi avoir ce plaisir de créer ce piège pour exiger la permission de Rock ? Voilà un nouveau coup d’État en perspective.

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