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Eau et assainissement : Le SPONG expose les résultats d’un projet mis en œuvre à Dédougou et Nouna

Publié le vendredi 13 septembre 2019 à 15h00min

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Eau et assainissement : Le SPONG expose les résultats d’un projet mis en œuvre à Dédougou et Nouna

Dans le cadre de la Mission Fas’Eau, le Secrétariat permanent des organisations non-gouvernementales (SPONG), en collaboration avec son partenaire l’ONG Salaki, a mis en œuvre un projet d’appui à l’émergence d’une veille et d’un contrôle citoyen pour le droit à l’eau et à l’assainissement dans la Boucle du Mouhoun, particulièrement dans les communes de Dédougou et de Nouna. Un an après, place au partage des résultats et au plaidoyer, ce vendredi 13 septembre 2019 à Ouagadougou.

Ils ont tenu le pari. Celui de susciter chez les OSC à la base, de nouvelles manières de conduire des actions de plaidoyer et d’amener les autorités à apporter des réponses aux interpellations. Depuis 2018, telle a été l’ambition du Secrétariat permanent des ONG, en collaboration avec l’ONG Salaki, à travers le micro-projet d’appui à l’émergence d’une veille et d’un contrôle citoyen pour le droit à l’eau et à l’assainissement dans les communes de Dédougou et de Nouna.

Arnauld Adjagodo, coordonnateur de la Mission Fas’Eau

Les résultats de ce travail ont été présentés, ce vendredi, au cours d’un atelier qui a réuni les représentants des comités de veille et de contrôle citoyen (CVCC), les services techniques du ministère de l’Eau et de l’assainissement et des membres du consortium Fas’Eau avec à leur tête le coordonnateur, Arnauld Adjagodo.


Cliquez ici pour lire aussi Village de Kari (Mouhoun) : Les populations manquent d’eau potable


Bientôt la fin du calvaire pour des élèves et enseignants

Dans la présentation des résultats, faite par Mme Sawadogo Clotilde, coordonnatrice de l’association Salaki, il ressort que le projet a engrangé plusieurs acquis après la mise en place des deux comités, constitués chacun de 15 membres. Grâce au plaidoyer du CVCC de Nouna, les latrines du lycée provincial de la ville (dont certaines ne sont pas fonctionnelles avec des portes manquantes) ne seront plus qu’un vieux souvenir pour les 2 000 élèves et 80 enseignants. Ce plaidoyer a touché aussi bien les autorités locales et administratives que l’association des parents d’élèves et indirectement l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA), dont l’expertise a été sollicitée pour la construction de nouvelles latrines.

Mme Sawadogo Clotilde de l’ONG SALAKI pendant la restitution des résultats du projet

Kari et la réalité du terrain

Quant aux acquis engrangés par le comité de veille et de contrôle citoyen de Dédougou, Mme Sawadogo est revenue sur l’expérience du village de Kari dont les difficultés d’accès à l’eau et à l’assainissement ont été révélées par votre journal lefaso.net. Le reportage avait fait réagir le ministère de l’Eau et de l’assainissement notamment sur les investissements effectués en 2014 dans ladite localité. Dans sa démarche, qui s’est voulue impartiale, le CCVC a effectué une sortie de terrain pour visiter des ouvrages et réalisé des interviews. Et il ressort de ce travail d’enquête que sur les treize ménages bénéficiaires des dalles en 2014 identifiés sur le terrain, cinq ont achevé le processus de construction, cinq l’ont entamé et trois n’ont rien fait.

Une vue des participants

L’action du comité a consisté également à conscientiser les communautés sur leurs devoirs en matière d’assainissement. Face à la situation, la direction régionale de l’eau et de l’assainissement de la Boucle du Mouhoun s’est engagée à tenir compte des besoins du village dans les prochaines programmations.

A côté de tout cela, il y a eu des actions d’interpellation sur les coupures d’eau à Dédougou et le suivi du programme de rationalisation de la distribution mise en œuvre par l’ONEA.

Au début était la méfiance

« C’est avec beaucoup de joie que nous avons fait ce travail. C’est un exercice qui nous convainc d’avantage que les organisations de la société civile peuvent contribuer au changement », a soutenu Mme Sawadogo, avant de souligner que la collaboration avec les services techniques a été déterminante pour la réussite du projet. Toutefois, elle a laissé entendre que les débuts étaient difficiles lors de la première rencontre avec les services techniques. « On nous demandait de quel droit on allait sur le terrain pour récolter des informations. On nous a même demandé quelle formation on a reçue. Nous avons répondu qu’il est plutôt question d’observation que de compétences. Mais après ils se sont rendu compte qu’on leur rendait service et à la communauté », a déclaré Mme Sawadogo Clotilde.

La route est encore longue et les acteurs entendent poursuivre le suivi des engagements pris lors de la nuit de l’assainissement qui s’est tenue en novembre 2018.

Sylvestre Tiemtoré, coordonnateur du SPONG (à gauche)

Plus d’un millier d’acteurs formés

Le micro-projet du SPONG entre dans le cadre de la Mission Fas’Eau, un consortium d’OSC et de médias engagés pour la défense et la promotion des droits humains liés à l’eau et l’assainissement. Coordonnée par IRC, elle est financée par le guichet 4 du Fonds DANIDA d’appui aux organisations de la société civile de l’Ambassade royale du Danemark et gérée par OXFAM IBIS.

Selon le coordonnateur, Arnauld Adjagodo, au titre du renforcement des capacités, plus d’un millier d’acteurs du secteur ont été formés sur l’approche fondée sur les droits humains et qui ont pris des engagements. « Un processus d’appui technique du ministère en charge de l’eau et de l’assainissement a été fait et permet progressivement d’avoir des listes d’indicateurs AFDH qui seront testées cette année », a renchéri M. Adjagodo.

Koudakidiga Habdoulaye, conseiller technique du ministre de l’eau et de l’assainissement

Représentant le secrétaire général, le conseiller technique du ministère de l’Eau et de l’assainissement, Koudakidiga Habdoulaye, a salué le rôle joué par la société civile pour l’atteinte de ces résultats. A l’en croire, son département prendra en compte les insuffisances notées pour l’amélioration des droits des populations.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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