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Verdict du procès du putsch du CND : Des Burkinabè apprécient les sentences

Publié le lundi 2 septembre 2019 à 11h50min

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Verdict du procès du putsch du CND : Des Burkinabè apprécient les sentences

Ce lundi 2 septembre 2019, le tribunal militaire a livré le verdict du procès du putsch du Conseil national de la démocratie (CND). Ce verdict du tribunal suscite des commentaires au sein de la population. Pour avoir les sentiments des Burkinabè sur ce procès du putsch, nous sommes allés à la rencontre de certains d’entre eux après le verdict. Des leaders d’organisations de la société civile en passant par des citoyens, chacun donne son avis après ce verdict.

Dramane Ouédraogo, président de l’Association des blessés de l’insurrection populaire :

« Ce verdict est une leçon pour tout le monde et c’est un acquis pour le Burkina de vivre et d’avoir une justice militaire qui s’impose désormais à tous ceux qui sont militaires et civils qui ont été au centre de cette affaire. J’estime qu’avec ce procès le Burkina a tout à gagner avec ce verdict qui a eu lieu. Déjà, nous savons qu’il y aura des mécontents et des satisfaits de part et d’autre, mais il ne faut pas oublier qu’ il y a eu plus d’une vingtaine de morts pour l’insurrection et quatorze pour le coup d’Etat. Nous estimons que ce verdict est quelque chose qui élève le Burkina parce que c’est du jamais vu. Je suis content du procès et de ce qui a été dit par les juges car c’est légal. »

Cliquez ici pour lire aussi Procès du putsch du CND : Le verdict du tribunal militaire

Aziz Dabo de la NAFA :

« Ce qui est sûr, il (Djibril Bassolé, ndlr) n’est pas du tout coupable curieusement de trahison, il est coupable. Comment quelqu’un qui n’a ni été auteur ni complice de ce coup d’Etat peut avoir trahi ? Je me demande qui il a trahi, à quel moment. Donc je reste sur ma faim et ma soif. Je suis assez surpris que ce verdict ait été rendu car nous avons expliqué, démontré qu’il n’avait rien à avoir avec ce coup d’état. Des choses qui semblent lui être reprochées semblent être les écoutes téléphoniques qui n’ont jamais pu être authentifiées par qui que ce soit. Il y a eu des experts qui ont été commis à la tâche mais n’ont pas pu démontrer que c’est Djibril ou que c’est Guillaume Soro. Il n’y a pas eu de possibilité pour le tribunal de montrer qu’avant le coup d’Etat, il a contacté quelqu’un pour donner des instructions, pour donner des ordres, qu’il a financé quoi que ce soit. Alors moi je suis surpris, étonné au rendu de ce verdict, qu’il soit reconnu coupable des faits de trahison ».

Oscibi Johann, artiste musicien :

« Huit mois que nous sommes venus ici juste pour savoir la vérité, je crois que ce procès est un procès pédagogique, ce n’est pas un procès de vengeance. A partir d’aujourd’hui, chacun doit savoir qu’un pays se construit dans la justice et dans la tolérance. Donc nous acceptons le verdict même si ce verdict ne va pas ressusciter quelqu’un. Néanmoins il va servir de leçon pour tout le monde : le pouvoir s’acquiert par les urnes et non par les armes. C’est tout ce que je retiens et que le Burkinabè nettoient leur cœur pour qu’ensemble nous construisions notre pays dans la paix, dans la solidarité et surtout le pardon ».

Nassourou Guiro :

« Avec ce verdict, c’est la justice et le peuple qui ont gagné. Nous avons toujours dit aux Burkinabè d’éviter la violence. Dans un Etat de droit, on ne peut pas permettre à un groupe de faire un coup d’Etat pour prendre un pays en otage. Aujourd’hui, nous allons tirer des leçons de ce qui nous est arrivé et j’espère que les uns et les autres vont comprendre qu’il faut éviter de prendre les armes pour tirer sur la population. Les mêmes armes appartiennent à la population donc il faut l’éviter. Aujourd’hui, ceux qui veulent tenter de rééditer de tels actes vont comprendre que celui qui ose faire une chose pareille ne sera pas épargné par la loi et pire il sera sanctionné à la hauteur de ses actes. Aujourd’hui nous sommes très content pas par la condamnation mais la leçon qu’on leur a donnée. »

Noel Yaméogo, communicateur :

« C’est bien qu’il y ait eu procès mais je me dis qu’on aurait dû économiser du temps et de l’argent en allant directement à un conseil disciplinaire de l’armée comme l’avait recommandé le président Jean Baptiste Ouédraogo. Je ne sais pas si ce procès va grandir l’armée ou l’affaiblir. En effet, la haute hiérarchie de l’armée a été mêlée de près à ce putsch ».

Issa Dama :

« C’est ce que le peuple voulait et avec ce verdict du tribunal militaire, c’est un ouf de soulagement. Les juges ont apaisé la sentence. C’est le jugement que nous voulions et nous sommes satisfaits. Maintenant, on peut parler de réconciliation sinon avant non. J’apprécie sincèrement le jugement ».

Marc Belemwissogo :

« Je suis venu pour assister au verdict du tribunal militaire. Je constate que par rapport au parquet, le tribunal a essayé de baisser le niveau des sanctions. Ce qui va permettre aux gens de tirer des leçons. Mais quand on pense à ceux qui sont blessés ou qui sont morts, on peut dire que dans la vie, il faut souvent agir avec prudence ».

Propos recueillis par Issoufou Ouédraogo
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