La rencontre a finalement permis l’installation d’un nouveau bureau qui conforte Mme Bana Ouandaogo dans son fauteuil de présidente de la Croix-Rouge burkinabè. Avant la cérémonie d’ouverture, le ton était déjà donné : une bonne dizaine de gendarmes pour assurer la sécurité des lieux. Et ce n’est pas tout : pendant la cérémonie d’ouverture, un membre des comités provinciaux, dans une déclaration solennelle et fustigeant au passage « les attaques médiatiques insoutenables dont est victime notre chère société nationale », mettait en garde le vice-président : « Notre message est une condamnation sans appel des dérives extrêmement dangereuses et contraires aux principes fondamentaux de la Croix- Rouge internationale, entretenues par le vice-président et ses coéquipiers ». Ironie du sort, ce dernier était assis au présidium, à côté de la présidente, Bana Ouandaogo.

En effet, depuis quelques mois, le linge sale de la Croix-Rouge burkinabè ne se lavait plus en famille. L’affaire qui avait surtout défrayé la chronique, et dont les médias avaient fait leurs choux gras, était celle relative au Centre une Vie meilleure, qui opérait gratuitement les pieds bots et les becs-de-lièvre. L’affaire semblait être allée loin et avait même dépassé les frontières de la Croix-Rouge de notre pays. (Lire la version de Mme Bana Ouandaogo).

Pour certains, c’était une affaire de gros sous, pour d’autres, de leadership. Et cette assemblée générale programmée était une bonne occasion pour les uns et les autres de faire prévaloir leurs idées. Le suspense et l’imprévu pouvaient donc être au rendez-vous.

Est-ce l’éventualité du pire qui a poussé les responsables de la Croix-Rouge à appeler en renfort les gendarmes ? Sur cette question, la présidente de la Croix-Rouge est formelle : « Oui, nous craignions d’être débordés. Certains avaient laissé entendre qu’ils allaient amener des loubards pour tout casser à l’intérieur ». Certainement que les actes de ces loubards auraient donné du travail aux secouristes que sont les membres de la Croix-Rouge, mais de loubards, il n’y en a pas eu. Pendant tout le temps qu’a duré cette assemblée générale, l’observateur qui arrivait au siège ne remarquait que le va-et-vient de l’adjudant de gendarmerie qui commandait sa troupe.

A l’issue des votes, le vice-président sortant, M. Joseph Tiendrébéogo, agent de banque, perdra son poste au profit de celui qui était naguère le trésorier, M. Lompo Abel, ingénieur agronome et député (voir encadré). Pour Bana Ouandaogo, confirmée à son poste, le bilan est positif : « Nous avions été, dès les premiers instants, surpris par la déclaration des comités provinciaux, pour soutenir notre action. Cela a favorisé une tenue sans problème ». Issa K. Barry

Observateur Paalga