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Habitats spontanés de Garghin : Les résidents refusent la solution des 500 parcelles pour 1 550 familles recensées

Publié le dimanche 14 juillet 2019 à 22h46min

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Habitats spontanés de Garghin : Les résidents refusent la solution des 500 parcelles pour 1 550 familles recensées

Les résidents de la zone à habitats spontanés de Garghin, dans l’arrondissement 12 de Ouagadougou, ont animé un point de presse, le vendredi 12 juillet 2019, pour exprimer leur désarroi sur la solution proposée pour leur relogement, soit l’octroi des 500 parcelles pour 1 550 familles recensées.

Les résidents de la zone à habitats spontanés de Garghin étaient face à la presse le vendredi 12 juillet 2019 pour exprimer leur désarroi concernant leur relogement. La décision prise par les autorités, en l’occurrence par le ministre en charge de l’Habitat pour les reloger dans le village de Sabtoana, dans la commune rurale de Komsilga est à leurs yeux inadaptée. Ils ne comprennent pas que le ministère en charge de l’Habitat leur octroie 500 parcelles pour 1 550 familles recensées.

Les résidents estiment qu’une telle option vient anéantir l’espoir des familles depuis 2017 et ils trouvent que le remède du ministre est pire que le mal. « Il veut nous déshabiller de l’unique habit que nous portions (l’unique habitation) sans possibilité de rechange et aller garnir la garde-robe d’un riche et nous laisser marcher nus avec nos familles. A ses yeux, ce seul riche a plus de valeur que les milliers d’âmes que nous sommes qui ne demandons qu’à vivre », a martelé Albert Soubeiga , un résident de Garghin.

Albert Soubeiga, un résident de Garghin

C’est depuis février 2016, que les multiples sommations de déguerpir ont débuté. Suite à cette sommation donnée par la société BTM aux résidents, le ministre en charge de l’habitat, Maurice Dieudonné Bonanet, a effectué un déplacement sur les lieux pour les informer qu’une solution définitive sera trouvée. Cette démarche a permis de faire le recensement en avril 2017 avec comme résultat 1 550 résidents et 375 non-résidents.

C’est dans cette attente que les résidents de la zone à habitats spontanés de Garghin ont appris que 500 parcelles leur ont été cédées. Pour confirmer cette nouvelle, les responsables ont pu toucher le maire de l’arrondissement 12, Rasmata Compaoré. Elle leur a dit « qu’elle a eu verbalement l’information au ministère de l’habitat lors de la poursuite de la requête de l’état d’avancement des travaux de bornage du site d’accueil. Et cela ne lui permet donc pas d’informer les concernés par manque d’écrit », disent les résidents.

Des journalistes lors de ce point de presse

Les résidents pensent que cette solution n’est pas la bienvenue car elle crée plus de problèmes qu’elle n’en résoud. Pour le porte-parole des résidents, Lassané Sigué , « 500 parcelles en 2019 pour 1 550 familles dénombrées en 2017, c’est très insuffisant ». Il poursuit en disant que malgré les multiples rencontres avec le ministère, les choses n’ont pas évolué.

Lassané Sigué porte-parole des résidents

En rappel, l’installation des premiers habitants de la zone à habitats spontanés remonte à 2004. A leur installation, ils ont trouvé cinq maisonnettes avec des gardiens délimitant la zone de la société BTM. Et les propriétaires terriens les ont assurés quand ils achetaient que la limite de BTM s’arrête au niveau des maisonnettes donc hors de leur zone. Mais pour les résidents, leurs déboires ont commencé depuis 2009, date à laquelle la société a détruit des maisons inhabitées de la zone sans la moindre communication.

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 juillet 2019 à 05:50, par Eric de KOURIA En réponse à : Habitats spontanés de Garghin : Les résidents refusent la solution des 500 parcelles pour 1 550 familles recensées

    Au Burkina on vient découvrir de "nouvelles règles arithmétiques" ! Bien, voyons 500 Parcelles que l´on divise par 1.550 Familles... donne bel et bien une Parcelle par Famille ! Bravo, ainsi on a rétabli la justice sociale, en inventant une nouvelle méthode de partage. Et tant pis pour ceux qui ne sont pas contents ! Pauvre Burkina, où allons-nous ! ? Dire que nous avons connu une insurrection en octobre 2014. Hé bien on prépare maintenant la révolution !

  • Le 14 juillet 2019 à 08:25, par le pays va mieux En réponse à : Habitats spontanés de Garghin : Les résidents refusent la solution des 500 parcelles pour 1 550 familles recensées

    Moi je crois que l’état mérite ce comportement. Il est temps d’appliquer la loi. Revoyez bien. Si j’ai bonne souvenance la loi dit que sauf les résidents d’un village administratif qui fait l’objet d’un lotissement qui ont droit à des parcelles. Autrement dit les habitants spontanés postulent à égalité de chance après le lotissement. Il n’y a plus de résident et de non résident. Aussi par exemple face à un célibataire si je suis marié et père d’un enfant je suis prioritaire. Cette loi à été votée sous Blaise et je ne sais pas pourquoi ne pas l’appliquer et régler l’affaire une pour toute.

  • Le 14 juillet 2019 à 08:35, par Sidbéwendé Zoungrana En réponse à : Habitats spontanés de Garghin : Les résidents refusent la solution des 500 parcelles pour 1 550 familles recensées

    C’est difficile, mais osons. La situation des habitants de Garghin se justifie bien nous en convenons. Mais ce qu’il y a, c’est que la LOGIQUE DES CHOSES soit comprise et bien comprise par tous et plus particulièrement par les demandeurs potentiels.
    1)-Il y a les limitations du pouvoir Communal et pourquoi pas National de pouvoir dégager suffisamment d’espace pour lotir et octroyer des parcelles à tout le monde, n’en déplaise aux sentiments des uns et des autres. Surtout quand on sait que derrière ceux-là qui ont vraiment besoin de parcelles pour s’abriter, se trouvent des personnes véreuses tels les Commerçants spéculateurs qui utilisent à des fins d’enrichissement, de pauvres personnes qui en raison de leur pauvreté n’hésitent pas de leur céder ce qu’ils obtiendront, même s’ils estiment pouvoir se retrouver plus loin en construisant des bicoques/cases pour dormir ;
    2)-Il y a l’insuffisance d’espaces pour toujours et toujours lotir pour ne faire qu’étendre la ville de Ouagadougou au risque de compromettre les avantages prévus par le PLAN DIRECTEUR de la ville pour les habitants. Et oui ! une ville tracée sans possibilité aucune de viabilisation minimale ne saurait être profitable à ceux qui y habiteront ;
    3)-Les conséquences ont été, sont et resteront liées aux comportements irréfléchis des Politiques qui d’hier à ce jour sont restés les mêmes et qui avaient pour but d’instrumentaliser les populations à des fins électorales. Des noms des quartiers Mr l’ex-Maire avec ses camarades se sont autorisés à diviser la ville en Secteurs, puis, ont re-dénombré et requalifié ces Secteurs en fonction de nombre d’habitants par Secteur pour augmenter les nombres d’Arrondissements, de Conseillers Municipaux, de Maires, puis de Députés pour ratisser large afin de bloquer les autres Tendances politiques à eux adversaires ou ennemis. Mais voilà qu’arrivés au Pouvoir, ils se retrouvent le boulet dans la gueule qu’ils ont des problèmes pour avaler.

    Plus simplement exprimé, nous disons que ce que vivent les habitants de Garghin et que vivrons les habitants des autres quartiers non-lotis de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et d’ailleurs sont des faits des Politiques concepteurs qui, eux, restent confrontés aus réalités des choses. D’ailleurs c’est bien fait pour leur gueule.

  • Le 14 juillet 2019 à 09:52, par garkou En réponse à : Habitats spontanés de Garghin : Les résidents refusent la solution des 500 parcelles pour 1 550 familles recensées

    Le Burkinabé est vraiment compliqué. Quand quelqu’un a son petit terrain en zone lotie, il la revend a plusieurs personnes et chacun construit, et tout devient serré. Si on veut lotir, il faut faire comment ? La terre n’augmente pas comme le riz qu’on prepare. Meme si il y a tirage au sort, beaucoup de revendeurs des parcelles non loties, n’auront plus rien,
    C’est dur dur dans ce pays. Que peut faire un Ministre avec ces problèmes de parcelles ?

  • Le 14 juillet 2019 à 15:34, par jeunedame seret En réponse à : Habitats spontanés de Garghin : Les résidents refusent la solution des 500 parcelles pour 1 550 familles recensées

    Tout ça parce qu’on n’impose pas des types de maisons aux habitants des zones loties au risque de se voir retirer une parcelle. Si cette dernière est toujours considérée comme un abri, il y aura toujours woba woba. Quelle politique d’urbanisation imbécile !

  • Le 14 juillet 2019 à 17:06, par sanou paul En réponse à : Habitats spontanés de Garghin : Les résidents refusent la solution des 500 parcelles pour 1 550 familles recensées

    Bonjour
    je demande aux differents internautes d’analyser avant de répondre.
    Le recensement avait été fait mais en son temps on avait meme pas 500 résidents. Les 1000 autres sont venus construire après le recensement.
    SOYONS LOGIQUE, CES 1000 AUTRES S’INSTALLER APRES LE RECENSEMENT

  • Le 15 juillet 2019 à 09:05, par Un Burkinabê En réponse à : Habitats spontanés de Garghin : Les résidents refusent la solution des 500 parcelles pour 1 550 familles recensées

    Solution simple :
    1- Informatiser le cadastre.
    2- Voter une nouvelle loi qui remplacera le mot "circonscription" par "ville" car la loi actuelle n’est plus adaptée aux réalités d’aujourd’hui. La loi stipule qu’une même personne ne peut pas bénéficier de plus d’une parcelle dans la même circonscription. Il faudrai plutôt dire "dans la même ville".

  • Le 15 juillet 2019 à 10:26, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Habitats spontanés de Garghin : Les résidents refusent la solution des 500 parcelles pour 1 550 familles recensées

    - Tout ceci est du brouhaha inutile ! Retournez dans vos villages au lieu de remplir la ville rendant insuffisante la bouffe pour les citadins, sans oublier que vous remplissez les W.C. là-bas et on ne compte même pas les cas sociaux que vous êtes et les charges que vous occasionnez pour les ouagavillois.

    Rentrez dans vos villes et cultivez et élevez les chèvres qui se multiplient vite et vous rendrez service à la nation et au pouvoir qui ne sait plus où mettre la tête !!!

    Par Kôrô Yamyélé

    • Le 15 juillet 2019 à 14:42, par Kiriki En réponse à : Habitats spontanés de Garghin : Les résidents refusent la solution des 500 parcelles pour 1 550 familles recensées

      Vraiment KORO YAMYELE merci. Mais est ce que vous pouvez leur dire ça en mooré sur toutes les radios ? Des gens qui demandent parcelles de 250 m2 mais il n’a pas 1 000 000 pour payer la mairie afin de permettre la viabilisation. Il prend couteau et machette et après il vend la parcelle parce qu’il ne peut même pas reconstruire maison en terre sur la parcelle. Et ainsi de suite, ils sinstallent sur dautres zone pour créer encore dautres problèmes.
      Allez y en COTE D IVOIRE. le peys est en chantier. Y a caterpilar sur tout ce qui doit etre demoli. Il faut prendre ta machette, ton couteau, ta fusil. ... C Est caterpillar qui viendra raser ta bicoque parce que l état veut reconstruire les quartiers pourris a limage des bidonvilles.
      Toute cette pagaille que vous voyez c’est que y a l etat. Ce sont des zones de non droit.

      On fait un recensement. Tu n’as pas de numeros. On n’a pas réglé le problème des gens repensés. Ceux qui n’avaient pas été recensés parce quils n’étaient pas là se levent pour faire la casse. Et c’est ceux dont parle le KIRO YAMYELE.

  • Le 15 juillet 2019 à 12:49, par HUG En réponse à : Habitats spontanés de Garghin : Les résidents refusent la solution des 500 parcelles pour 1 550 familles recensées

    Bonjour monsieur kôrô yamyélé. Je ne suis d’accord avec vous car ces gens ont droit à la ville.

  • Le 15 juillet 2019 à 14:40, par Le réaliste En réponse à : Habitats spontanés de Garghin : Les résidents refusent la solution des 500 parcelles pour 1 550 familles recensées

    En réalité, comme le disait un cacique du CDP en son temps et au MPP aujourd’hui, on est pas obligé de vivre à Ouagadougou. Malheureusement, ce sont ces mêmes caciques qui ont très mal géré les municipalités et grâce à leur gourmandise, ils ont fini par former les populations en voyous irréalistes. De ce fait, lorsqu’il y a un projet de lotissement, chaque habitant se dit propriétaire terrien et réclame un certain nombre de parcelles pour lui-même, ses femmes, ses enfants et même ses futurs enfants en refusant la logique d’une parcelle par famille qui beaucoup plus réaliste. Jusqu’à ce jour, les services domaniaux de certaines mairies sont gérés par des délinquants depuis des dizaines d’années, à la solde de maires lui-même pire. C’est vraiment dommage car ceux-ci ont fabriqué des bombes qui couvent actuellement dans certains arrondissements et mairies au Burkina.

  • Le 15 juillet 2019 à 21:11, par Patarbtallé En réponse à : Habitats spontanés de Garghin : Les résidents refusent la solution des 500 parcelles pour 1 550 familles recensées

    Pour une fois, je recommence à reconnaître Koro Yamyélé : Que l’on se souvienne, "la ville n’est pas faite pour toute le monde". C’est une triste réalité.

    Et pire encore, Prenons garde pour qu’un jour, le vrai tumulte au Burkina Faso ne soit celui des terres. Où allons-nous avec tous ces lotissements ? A cette allure, il n’y aura même plus de terres cultivables. D’aucuns me diront qu’il ne pleut plus. Mais c’est très faux. Il ya des cultivateurs et des entrepreneurs agricoles qui 1000 fois vivent mieux que des citadins. C’est juste une mentalité. Encore une fois certains petits esprits me diront d’y retourner moi aussi. Mais ce n’est pas ça le raisonnement. Ouagadougou s’est étendue très vite en une décennie et mais en réalité reste une ville- village. Disons un gros village. Un gros village pas dans le sens de la mondialisation mais dans le sens qu’elle est toujours chaque année dépassée dans ses plans d’urbanisation justement à cause de ces installations spontanées qui poussent chaque jour. Nous n’oublions pas les seigneurs marchands de terres qui en font un business sinon un emploi.
    A ce que je vois, pour finir, à cette allure, tellement nous n’aurons plus de terres pour cultiver : La nourriture au Faso risque d’être comme des comprimés que nous avalerons pour survivre. Lotissez et re-lotissez tout ce que vous voulez, lotissez même le ciel et bien sur nous avalerons des comprimés. Et la aussi, le Burkina n’ayant pas d’industrie pharmaceutique à ce que je sache, et pour un pays agricole, ce sera la fin.

  • Le 16 juillet 2019 à 07:24, par Ancien En réponse à : Habitats spontanés de Garghin : Les résidents refusent la solution des 500 parcelles pour 1 550 familles recensées

    A l’instant ou je écris la zone non lotie est en extension par son coté Est juste après le canal. Les mêmes propriétaires terriens(autochtones de garghin) sont venus morceler la zone de servitude de la haute tension et vendent au vu et au su de tous le monde. Même les maires(de komsilga et Arrondissement 12) et la SONABEL sont au courant. Des villas,des magasins, maquis, chambres de passe, etc poussent personne ne dit mot.
    pourquoi vouloir résoudre un problème et a 100 m le même problème est entrain de naitre et personne ne réagit. Il y’a de la complicité au quelque part.
    Ministre,maire, SONABEL prenez vos responsabilités sinon....

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