Marcel Tankoano du M21 : « L’échec actuel du pouvoir est aussi celui d’une grande partie de la classe politique burkinabè »
La situation sécuritaire et son lot de conséquences ainsi que la gouvernance ont, de façon générale, motivé la conférence de presse du Mouvement du 21 mars (M21), ce jeudi, 11 juillet 2019 à Ouagadougou.
« La gouvernance actuelle est l’accomplissement sublime de la cacophonie malheureuse, le regain de la corruption, du népotisme oligarchique et des détournements à ciel ouvert des maigres deniers publics. Il règne plus que de l’incivisme au sommet de l’Etat. (…). Le mal semble profond, si profond que le pays est devenu une terre d’errance et de torpeur. (…). Du sahel au Centre, les populations désemparées sont devenues des réfugiés sur leur propre terre. C’est du jamais vu dans toute notre histoire. En deux semaines, nous sommes à plus de 27 000 déplacés de la commune de Barsalgho vers Ouagadougou. Pas plus tard qu’avant-hier, à Tin-Akoff, les populations recevaient l’ordre des terroristes de ne pas cultiver cette année. Et toute la population est dans la nature », décortique le président du M21, Marcel Tankoano, qui retient également que le pays « a frôlé » des affrontements inter-communautaires à Yirgou, Arbinda et dans les Cascades.
Le M21 déplore que l’Assemblée nationale « en rajoute » à la situation avec le vote de la loi sur le nouveau code pénal, qu’il qualifie d’ailleurs de « liberticide ».
« C’est le fameux code pénal de la discorde portant atteinte aux acquis majeurs de notre expérience démocratique et remettant en cause l’héritage que nous a légué Norbert Zongo : la liberté d’expression sous toutes ses formes et le droit à l’information pour nos peuples », poursuit le président de l’organisation de la société civile, Marcel Tankoano, pour qui, il y a urgence à œuvrer à une société paisible.
Il appelle donc la jeunesse à rester vigilante, à cultiver l’esprit de tolérance et à s’unir pour faire face aux défis du moment. « Faute de quoi, ils (les jeunes, ndlr) en porteront l’entière responsabilité. (…). Nous appelons le peuple à la vigilance et au discernement face aux dangers de la passion et de l’extrémisme, car l’échec actuel du pouvoir est aussi celui d’une grande partie de la classe politique burkinabè », affirme-t-il avant de souligner que c’est maintenant que le pays a besoin du soutien de chaque Burkinabè, où qu’il se trouve.
- Une minute de silence en la mémoire des responsables de l’organisation démocratique de la jeunesse (ODJ) tués dans le Sahel.
C’est en regard de cette réalité que le M21 lance un appel « à la convergence patriotique » qu’il a intitulé « Appel du 11 juillet » (date de la présente conférence de presse). Le mouvement invite les partis politiques à œuvrer à consolider la paix et l’esprit de réconciliation au détriment de la discorde et la division. C’est pourquoi, pense-t-il , il faut trouver les moyens de réconcilier la société burkinabè avec elle-même. Cette réconciliation doit être pilotée par les autorités morales (religieuses et coutumières) et doit intéresser tous les Burkinabè, soutiennent les responsables de l’organisation. Le M21 pense dans cette dynamique qu’il appartient au pouvoir de capitaliser les différentes propositions faites par les organisations dans le sens d’une société de paix.
Pour Marcel Tankoano, chaque Burkinabè doit, dans cet esprit, faire une introspection dans le sens de l’intérêt général.
OL
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 11 juillet 2019 à 18:13, par YAWOTO En réponse à : Marcel Tankoano du M21 : « L’échec actuel du pouvoir est aussi celui d’une grande partie de la classe politique burkinabè »
J’aime ce partage de la responsabilité, c’est facile de toujours accuser les autres.
Le 12 juillet 2019 à 10:33, par Timbila En réponse à : Marcel Tankoano du M21 : « L’échec actuel du pouvoir est aussi celui d’une grande partie de la classe politique burkinabè »
Je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous. Ceux qui gouvernent ont toujours demandé à ce qu’ on les laisse gérer. La moindre critique est perçue par ces derniers comme de la jalousie. Au moment où le pays avait commencé à subir des attaques sporadiques, ils n’ont rien fait pour occuper le terrain avant ces délinquants maudits. Quand tu parles on te taxe d’opposants, de jaloux étant donné qu’ ils fournissent des megats à la jeunesse sans avenir pour nous fustiger de tous les noms d’oiseaux. Aujourd’hui on se retrouve avec une horde de voyous sur une une dizaine de motos qu’on arrive même pas à éliminer. Et le comble on vote des lois pour empêcher les burkinabés de constater la réalité sur le terrain. Qu’ ils assument si le pays est entrain de sombrer. Aucune responsabilité ne sera partagée.
2. Le 13 juillet 2019 à 08:11, par sidbala En réponse à : Marcel Tankoano du M21 : « L’échec actuel du pouvoir est aussi celui d’une grande partie de la classe politique burkinabè »
Monsieurs du M21 quand vous avez ensemble décidé de participer au coup d’État du 30 et 31 octobre contre le régime légale de Compaoré,
je crois que vous aviez une suite dans les idées ?
Ce que vous dite est désolant, on ramasse pas l’eau renversée, allons seulement chacun va à un moment donné récolter ce qu’il a semé. Il n’y a rien a justifier, assumez le peuple vous observe.