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CAMES : Les candidatures du Benin seront-elles validées à la 41e Session

Publié le lundi 8 juillet 2019 à 23h00min

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CAMES : Les candidatures du Benin seront-elles validées à la 41e Session

Le lundi 08 juillet 2019, s’ouvre à Bangui, la 41ème session des Comités Consultatifs Interafricains (CCI) du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche (CAMES) qui doit statuer sur l’inscription des enseignants-chercheurs sur les différentes listes d’aptitude. Le Bénin, l’un des pays membres, est en proie à un conflit interne qui risque d’impacter négativement les bases de l’institution communautaire ou même de compromettre son avenir.

En effet, alors que la soumission des candidatures est close depuis le 15 février 2019 et que les candidats ont reçu l’accusé de réception du CAMES certifiant que les Universités ont régulièrement transmis les dossiers conformément aux critères contenus dans le guide d’évaluation des enseignants-chercheurs, le Ministre de l’enseignement supérieur du Bénin prend le 29 avril 2019, une note circulaire rendue publique le 13 mai 2019, n°1541/MESRS/DC/SGM/DAF/SRHDS/DGCPER pour obliger les candidats à payer 400 000 F CFA pour les uns, et 1 400 000 F CFA pour les autres. Rappelons que, comme pour tous les pays membres, le Gouvernement du Bénin a toujours payé les frais relatifs à la participation de ses candidats sans que ceux-ci soient mis à contribution.

L’Intersyndicale des universités nationales du Bénin a élevé une vive protestation contre cette nouvelle condition contraire à la pratique et imposée aux candidats après coup. Elle a jugé cette pratique exceptionnelle et inédite, illégale, et en totale contradiction avec les textes fondamentaux de l’Institution qui fait porter la charge financière des sessions par les États membres du CAMES, rappelant que la facture, pour frais d’étude de dossiers des candidats est adressée au Bénin et non aux candidats. Pour l’Intersyndicale la décision prise par les autorités du Bénin est guidée par des motifs et des considérations politiques et traduit la démission d’un État membre qui refuse d’assumer ses responsabilités d’intendance.

Malgré ces protestations, le Ministère de l’enseignement supérieur du Bénin a persisté et aurait menacé les candidats de retrait de leurs dossiers lors de l’évaluation à Bangui à travers des instructions données au Secrétaire Général du CAMES. Ce qui a bien entendu été considéré par l’Intersyndicale des universités nationales du Bénin comme une entorse au code d’éthique et de déontologie du CAMES qui stipule en son article 10 : ‘’ Tout Membre du CAMES ou participant à ses programmes est tenu, de manière stricte, à une obligation de réserve et d’indépendance à l’égard des Gouvernements des États Membres. Il s’abstient de tout acte incompatible avec sa situation et ne sollicite, ni n’accepte aucune instruction d’aucune autorité, gouvernementale ou autre’’.

Les deux parties n’ont pu accorder leurs violons jusqu’à l’ouverture de la session de Bangui, certains candidats du Bénin ont dû payer les frais qui leur ont été imposés et d’autres par respect de la décision de l’Intersyndicale se sont abstenus de le faire.
C’est dans ce contexte explosif que l’Intersyndicale des universités nationales du Bénin a adressé au Secrétaire Général du CAMES, aux Recteurs et Présidents des Universités de l’espace CAMES et membres des différents CTS pour la session du CCI 2019, une correspondance pour dénoncer cette situation qu’elle juge, injuste pour les candidats, et qui constitue une grave atteinte au code d’éthique et de déontologie de l’Institution dont elle menace l’existence et le devenir. Elle leur a demandé par ailleurs, de ne guère pénaliser les candidats dont les dossiers ont été régulièrement reçus et instruits.

La question essentielle qui se pose est la décision que prendra le CAMES, pour les dossiers dont les candidats n’auraient pas payé les frais imposés. L’institution va-t-elle suivre les injonctions des autorités du Bénin et retirer les dossiers ou va-t-elle rester fidèle à l’accusé de réception qu’elle a envoyé aux candidats et respecter ainsi le code d’éthique et de déontologie qu’elle a librement adopté ?
Aux dernières nouvelles, il est prévu l’étude de 1821 dossiers de candidatures répartis dans 8 disciplines sans que l’on sache, si les dossiers objets du conflit interne au Bénin seront étudiés.

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