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Afflux de déplacés à Ouagadougou : « Se définir enfin »

Publié le jeudi 13 juin 2019 à 19h09min

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Afflux de déplacés à Ouagadougou : « Se définir enfin »

Il est quasiment impossible de voir un débat au Burkina sans les mêmes litanies, les mêmes biais, le même tropisme anti occidental.

Les entreprises françaises pillent l’Afrique (francophone).

Ce n’est pas tout à fait faux. Mais elles ne sont pas les seules. C’est tout le monde qui pille l’Afrique, à commencer par les oligarchies politico-affairistes africaines !
Ces multinationales sont présentes sur tous les continents. Comment se fait-il que c’est uniquement en Afrique qu’elles pillent ?
L’Afrique représente par exemple 20% du CA du groupe Bolloré, mais 80% de ses bénéfices ! Pareille Loi de Pareto n’existe nulle part ailleurs dans le monde !
Mais la France ne représente plus que 17% des échanges commerciaux de l’Afrique...

Quant aux entreprises chinoises, leurs contrats sont tellement opaques qu’on n’a pratiquement aucun élément d’appréciation !
Toutefois, l’appétit des dirigeants africains pour les financements chinois est une piste...
De plus, les Chinois ont le bon goût de ne jamais se mêler de vos affaires intérieures, de vous laisser voler et réprimer en paix !

Avec 4 000 hommes et les moyens technologiques dont dispose Barkhane, la France devrait éradiquer fissa nos terroristes si elle le voulait !

Ce raisonnement est tout simplement hallucinant.
D’abord, que ce soit pour l’opération Serval ou l’opération Barkhane, la France a besoin de l’appui américain pour ses OPEX (Opérations extérieures). Ne serait-ce que pour le renseignement satellitaire, les drones de surveillance, le ravitaillement en vol, etc.
Ensuite, 4 000 hommes pour surveiller un territoire plus vaste que l’UE, c’est très peu.

Pour rappel, le bilan de 16 ans de guerre antiterroriste de l’OTAN et des USA en Afghanistan, c’est :

- 100 000 hommes envoyés sur place au plus fort du conflit,
- 2 400 GI morts,
- 20 000 GI blessés,
- 840 milliards de dollars...
L’OTAN a déjà « « fraya depuis longtemps. Et les américains s’apprêtent à quitter le navire avec leurs 8 400 hommes encore sur place, en disant au gouvernement afghan de négocier avec les Talibans !!!
Bref, démerdez-vous !

Les Français, et avec eux l’UE savent parfaitement qu’ils sont incapables d’éradiquer les narco-djihadistes au Sahel. Leur seule ambition, c’est le containment. Circonscrire le problème chez nous afin qu’ils ne puissent pas un jour, à l’image d’Al-Qaïda ou de Daesh, commanditer des attentats terroristes chez eux depuis leur base arrière du Sahel !

On peut débattre encore pendant des siècles sur le rôle et les responsabilités des occidentaux dans nos malheurs. Mais cela ne répondra jamais à la seule question qui vaille : Sommes-nous toujours réduits en esclavage ou avons-nous décidé nous-mêmes de le demeurer ?

Les médias de propagande occidentale (RFI, France24)

De fait, aucun média n’est neutre. Et surtout pas des médias ouvertement d’influence comme ceux de l’audiovisuel extérieur de la France.
L’audiovisuel extérieur, c’est la voix de la France dans le monde. La France, qui n’est jamais en reste en matière d’affichage d’ambition dont elle ne se donne pas vraiment les moyens, entend faire bonne figure en face des poids lourds de l’information mondiale. Avec cet objectif qui se décline comme un cliché : créer une CNN « à la française ».

Pour bien faire, on a créé un holding unique regroupant la télévision francophone TV5Monde, la Radio internationale RFI -la seule radio mondiale francophone diffusant en 19 langues-, et à présent France 24. Ce holding n’était d’ailleurs pas tout à fait du goût des partenaires de TV5, la Belgique, la Suisse, et le Canada, qui se sont alarmés de voir leur chaîne se perdre « dans une usine à gaz franco-française ».

Cependant, force est de constater que lorsque quelque chose de grave se passe dans l’un de nos pays, ce sont ces chaînes qui permettent d’avoir l’information en temps quasi réel et non nos médias locaux !

Or selon la théorie du « mort kilométrique », que l’on enseignait autrefois dans les écoles de journalisme, « … pour déterminer l’intérêt que les médias peuvent porter à un événement, en fonction de la proximité du lieu où il survient. Et le « mort kilométrique » s’apprécie par rapport à l’aire géographique que couvre le média pour lequel travaille le journaliste qui écrit ou s’exprime. Ainsi, si une personne décède dans la maison voisine de votre domicile, vous vous sentirez forcément plus concerné que si cinq personnes venaient à mourir dans une maison située à l’autre bout de la ville. Cela ne signifie pas que la vie de votre voisin valait mieux que celles des cinq personnes du bout de la ville. »(Jean-Baptiste Placca, « Notre-Dame de Paris veille sur le lac Kivu », 20 avril 2019, RFI).

Ces médias font donc ce qu’ils ont à faire. Aux nôtres de faire le leur au lieu de servir de chambre d’écho de règlements de comptes politiciens et de diffuseurs de faits divers !

A propos des réfugiés intérieurs

« Nous ne pouvons juste pas sommer les autres de pleurer avec nous, ni de pleurer à notre place nos propres morts que nous pleurons parfois à peine.
Vouloir forcer la compassion pour les nôtres est un sentiment quelque peu malsain, qui avoisine l’envie.

Un drame vous frappe, faites-y face, et laissez les autres décider de la façon dont, éventuellement, ils pourraient s’associer à votre malheur.
Mais leur rappeler qu’ils ne peuvent vous ignorer, sous prétexte que vous avez vu combien ils ont versé de larmes pour Paris, manque de décence. Et d’élégance. »
Jean-Baptiste Placca
« Notre-Dame de Paris veille sur le lac Kivu » 20 avril 2019, RFI.

A combien de kilomètres de votre cœur se trouvent les déplacés du Soum et du Sahel en général ?

L’État doit-il être le seul à leur montrer que nous sommes ensemble ? Qu’ils font partie de la famille Burkina ?
Nous avons là l’occasion de montrer que charité bien ordonnée commence par soi-même, que nous sommes capables de faire ce que nous exigeons des autres.
Occupons-nous de nos frères et sœurs déplacés. L’État fera sa part. Nos amis aussi.

De fait, toutes les puissances, tous les pays développent leur pensée stratégique, leur doctrine. Mieux, ils ont même tous leur “Politique africaine” !
L’Algérie, le Maroc et l’Afrique du Sud par exemple ont leur doctrine et leur “Politique africaine”...

Et nous ? Quelle est notre doctrine stratégique ? Notre politique africaine ? Notre politique internationale ? Notre politique de la France, de l’Europe, de l’Amérique, de la Chine, des monarchies du Golf ?

Maix.

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Vos commentaires

  • Le 14 juin 2019 à 04:46, par Coq En réponse à : Afflux de déplacés à Ouagadougou : « Se définir enfin »

    Du coq l’ane. Completement decousu et avec beaucoup d’affirmations non fondées. Parle pour toi et surtout ne generalisons pas.

  • Le 14 juin 2019 à 11:11, par STANLEY En réponse à : Afflux de déplacés à Ouagadougou : « Se définir enfin »

    J’ai jamais apprécié un article comme celui ci. Les analyses sont pertinentes surtout celles concernant le terrorisme. Il faut qu’on dise merde à ces occidentaux. S’il veulent nous aider, qu’il nous donnent seulement les équipements et/ou les moyens financiers. Sinon venir combattre a notre place , c’est du pilli-panbé.

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