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Sécurité alimentaire : La SNV apporte des solutions pour booster les rendements agricoles

Publié le dimanche 9 juin 2019 à 12h21min

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Sécurité alimentaire : La SNV apporte des solutions pour booster les rendements agricoles

Dans le but de contribuer à accroître les rendements pour garantir la sécurité alimentaire et stimuler le développement économique de la population, l’Organisation néerlandaise de développement, SNV, a organisé, ce vendredi 7 juin 2019 à Koudougou, un atelier national de restitution de l’étude sur les politiques et systèmes d’approvisionnement en intrants et équipements agricoles au Burkina Faso. Cette étude commanditée par la SNV vise à chercher des pistes de solution pour booster les rendements agricoles. Les résultats de cette étude permettront d’accompagner les acteurs du secteur et aideront à influencer les décisions politiques concernant le secteur.

Contribuer à accroître la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population, c’est la mission que se sont assigné l’Organisation néerlandaise de développement (SNV) et ses partenaires. Cela passe par le développement des nombreuses innovations en matière d’agriculture climato-intelligente et de l’accès au financement dans le secteur agricole.

La restitution de cette étude sur l’analyse des politiques et systèmes d’approvisionnement en intrants et équipements agricoles au Burkina Faso entre dans le cadre de l’engagement pris par le gouvernement burkinabè lors la crise alimentaire de 2007-2008, de subventionner l’approvisionnement des intrants et des équipements agricoles aux producteurs. Mais depuis, malgré l’intervention de plusieurs structures dans le domaine, on note toujours des mécanismes d’approche controversés.

En effet, plusieurs insuffisances ont été révélées dans la politique d’approvisionnement des producteurs au niveau du ciblage des bénéficiaires, l’implication des parties prenantes dans la chaîne d’acquisition et de distribution. Il y a aussi l’absence de plan de sortie des bénéficiaires du programme et de suivi-évaluation des opérations.

Le cordonnateur du programme DRYDEV de la SNV Stéphane Tuina

Ainsi, la restitution de cette étude commanditée par la SNV vise à proposer des options de réformes pour améliorer l’accès des producteurs à ces intrants et équipements. Ce qui permettra aux autorités d’adopter une nouvelle vision dans le secteur pour booster les rendements agricoles. « C’est un rapport très important pour le monde agricole qui a été présenté et les résultats vont permettre aux décideurs d’améliorer la politique, l’environnement des filières agro-agricoles afin que les ménages agricoles qui vivent de ces activités puissent vraiment tirer le meilleur parti de la production agricole », a souligné Stéphane Tuina, coordonnateur du programme DRYDEV de la SNV.

L’étude a porté sur des données principalement issues de l’enquête permanente agricole, d’une collecte de données auprès de structures intervenant dans le domaine et auprès des producteurs des villages d’intervention de DREYDEV (Kyon, Sogoré et Kiembara). L’analyse des données a été faite selon une approche multicritères et selon les composantes des systèmes d’approvisionnement en intrants et équipements agricoles de la CEDEAO.

Le responsable agriculture de la SNV au Burkina Mahamadi Badiel

Les résultats montrent que malgré les efforts du gouvernement et de ses partenaires dans le secteur agricole, le niveau d’accès des producteurs aux intrants et équipements agricoles est faible. Ainsi, l’étude révèle que le taux d’utilisation de l’engrais chimique était de 35% en 2017. Le taux d’utilisation de la fumure organique était de 46,6% et celui du « Burkina Phosphate » de 0,8%. Le taux de possession du matériel agricole par les producteurs était de 28,9% en 2015 et la proportion des producteurs possédant au moins un animal de trait de 28,1%. La proportion ayant utilisé des équipements agricoles en 2015 est de 74,8%.

Le gap à combler en matière de respect de la cible de la Déclaration de Dakar (50 kg/ha de nutriments) est estimé à environ 395 698 tonnes d’engrais. Par ailleurs, la subvention de l’État ne couvre qu’à peine entre 5 et 17% des engrais chimiques utilisés par les producteurs. Pour le responsable agriculture de la SNV Burkina Faso, Mahamadou Badiel, le but de cette étude est d’influencer les responsables chargés du secteur agricole afin qu’ils facilitent l’accès des petits producteurs aux intrants.

Le répresentant du S.G du minsitère de l’Agriculture Sylvain Kaboré

Cette étude a permis de faire des propositions de réformes. Il s’agit du maintien de la subvention étatique des intrants et équipements agricoles en faveur des producteurs vulnérables suivant un ciblage et une sélection rigoureuse, et un mécanisme d’approvisionnement en intrants et équipements agricoles auto-entretenu auquel tous les intervenants doivent se conformer. Pour Sylvain Kaboré, le représentant du secrétaire général du ministère de l’Agriculture, « la restitution de cette étude a permis de diagnostiquer des insuffisances et permettra de prendre des dispositions plus appropriées pour les futures interventions du département ».

En rappel, la SNV est une organisation néerlandaise de développement fondée en 1965 aux Pays-Bas. Elle s’apprête à fêter ses 50 ans de présence au Burkina Faso. Cette organisation œuvre, aux côtés des acteurs gouvernementaux et non-gouvernementaux, à renforcer les capacités des communautés, des entreprises et organisations locales. Au Burkina, la SNV intervient dans les questions liées à l’agriculture et l’élevage, l’énergie renouvelable et l’eau, l’hygiène et l’assainissement.

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 juin 2019 à 14:06, par agroécologiste En réponse à : Sécurité alimentaire : La SNV apporte des solutions pour booster les rendements agricoles

    L’agriculture climato-intelligente fait la part belle aux intrants chimiques issus du pétrole dont les engrais et les semences type hybrides voire OGM. Ce type d’agriculture de type révolution verte est fortement dépendante des multinationales fournisseurs d’engrais, de pesticides et des semences. Cette orientation n’est pas durable et ne répond pas aux urgences de l’heure face au réchauffement climatique. Pire, l’utilisation d’engrais chimique contribue à dégrader les sols et détruire l’environnement. La seule alternative est de pratiquer l’agroécologie. Pourquoi la SNV ne veut pas soutenir ce type d’agriculture en favorisant la création de micro-entreprises rurales pour produire les bio-intrants (biofertilisants, biopesticides) ? c’est un gisement important de créations connexes de dizaine de milliers d’emplois à l’agriculture !

  • Le 9 juin 2019 à 18:21, par Opinion plurielle En réponse à : Sécurité alimentaire : La SNV apporte des solutions pour booster les rendements agricoles

    Si depuis la nuit des temps les cerveaux ’intellectuels des voltaîques aux burkinabé" qui sont supposés avoir été formés pour résoudre les questions qui se posent aux populations burkinabé, je suis très triste de savoir que c’est à travers les exogènes et surtout quand je lis les formules magiques qu’ils vous proposent, je suis tout simplement triste.
    Je suis fils de paysan (et en tant que tel, la petite expérience que j’ai de la pratique agricole du côté des amendements des sols en vue d’obtenir d’assez bons rendements pour nourrir les bouches), je disais donc que partant de la petite expérience que j’ai pu avoir et vivre, c’est aux tas d’imondices (en jargon des sciences du sol c’est c que l’on appelle les fosses fumières ou compostières), ce sont donc ces compostières qu servaient à ’enfumer’ pour ne pas dire amender les champs.
    Donc, il faut ’quitter dans ça’ à savoir vos engrais chimiques et tous ces PAQUETS TECHNOLOGIQUES, ces gros mots voire concepts tout droit venus d’outre-atlantique et qui ne correspondent pas à nos réalités de terrain.
    Ce n’est pas parce que je suis allé à l’école du blanc que je suis tenu de SINGER ses manières de faire à lui même quand elles ne corresponedent point à mes réalités ?
    Bon sang que nous soyons (je m’adressent à ceux qui ont GROS GROS DIPLOMES COMME çà-là), gros diplômes qui ne servent point parce que loin de nos preoccupations.
    Je suis une fois encore trop TRISTE que ce sont les acteurs locaux qui servent les passerelles pour implémenter les stratégies conçues ailleurs pour nous affamer.
    AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE, autosuffisance alimentaire ; ces slogans creux concepts d’ailleurs pour ne pas remplir les ventres des africains, mais pour donner ou soutenir les emplois des autres qui fabriquent ces intrants chimiques, ces machines agricoles.
    Si vous vous concentrer sur les technologies appropriées endogènes (zaî etc.) et que sais-je, vous verrez bien que vous vous en sortirez ; mais on vous a appris à leur école à vous renier vous-mêmes d’abord, à vous rejeter et mieux à ne pas croire en vos capacités innées (parce que c’est le seul moyen de vous DOMPTER).
    Merci de croire en vos dieux et en vous mêmes ;, c’est la seule manière de vivre DIGNE ET HEUREUX.
    sans cela, vous n’êtes qu’un HYBRIDE égaré qui est à la MERCI des autres.
    SAVEZ-VOUS pourquoi le coton est subventionné à coûts de milliards par l’union européenne ?
    Tout simplement parce que c’est depuis son introduction comme culture de rente, destinée à la métropole.
    LA COTONCULTURE EST DE L’ESCLAVAGE ET A LA FOIS DESTRUCTRICE DE NOTRE ENVIRONNEMENT

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