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Union africaine : Des forums pour renforcer le leadership des femmes et leur participation aux processus de paix

Publié le mercredi 29 mai 2019 à 19h00min

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Union africaine : Des forums pour renforcer le leadership des femmes et leur participation aux processus de paix

Débutés le mercredi 29 mai 2019, sous la présidence de la ministre en charge de la femme, Marie Laurence Ilboudo/Marshall, les travaux de la première réunion consultative des forums régionaux des « femmes pour la paix et la sécurité » se poursuivent jusqu’au 30 mai, à Ouagadougou.

« Créer un espace de dialogue permettant de partager les expériences, les histoires de succès, les enseignements tirés et les défis, de renforcer le leadership des femmes et leur participation au processus de paix, de faire progresser la mise en œuvre du programme femme, paix et sécurité (WPS) Afrique et contribuer à réduire au silence les armes à feu sur le continent pour la paix durable et le développement ». C’est tout le sens de la première réunion consultative des forums régionaux des femmes pour la paix et la sécurité voulue par le Bureau de l’envoyée spéciale du président de la Commission de l’Union africaine (CUA). Plusieurs personnalités prennent part à cette réunion dont la commissaire aux affaires politique de la CUA, Minata Samate Cessouma ; la conseillère du président de la CUA pour la paix, la sécurité et la gouvernance, Hadiza Mustafa.

La présente réunion se tient à un moment charnière, car l’Afrique a commencé le compte à rebours de son projet phare intitulé « Faire taire les armes à l’horizon 2020 ». L’année 2020 marque également le 20e anniversaire de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui constitue le fondement du programme pour les femmes, la paix et la sécurité.

Dans son intervention, la ministre en charge de la femme a indiqué que ces différentes situations appellent à une prise de mesures urgentes afin d’instaurer une paix sociale, gage d’un développement inclusif et durable, selon elle. Consciente de cette situation, Marie Laurence Ilboudo/Marshall a confié que le Burkina Faso a élaboré et met en œuvre des stratégies et des politiques au profit de la femme, tout en affirmant qu’il en a fait de la lutte contre les violences basées sur le genre de façon générale et spécifiquement des MGF, son cheval de bataille. Pour cet engagement, le président Roch Kaboré a été élu Champion sur l’élimination des MGF par ses pairs à l’occasion du 32e Sommet des chefs d’Etats et de gouvernement de l’Union africaine. Mais ce n’est pas tout.

La ministre a rappelé que le pays a élaboré le premier Plan d’actions de mise en œuvre des résolutions 1325 et 1820 en 2012. Dans la dynamique de prendre en compte aussi bien des dispositions politiques et la résolution 2242 du 13 octobre 2015, ce plan a été relu en 2018. La ministre ne jure que sur la contribution de la femme dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix. « Les femmes ne doivent plus être des observatrices. Elles doivent être des actrices dynamiques du développement et de la paix », a-t-elle clamé.

Et pour ce faire, poursuit-elle, « nous avons besoin que les femmes s’enrôlent pour aider à taire les armes. Quand les femmes sont en tenue dans un espace, c’est un espace plus pacifique, parce qu’on ne voit pas les armes. On voit les règles à respecter ». Au titre des facteurs favorisant les conflits armés, la ministre en charge de la femme a cité l’extrême pauvreté, le chômage des jeunes, et le manque d’accès à la justice par les femmes.

La question humanitaire est chère aux yeux de la CUA. « Nous descendons sur le terrain pour voir comment faire en sorte que les politiques qui sont prises au niveau du continent soient appliquées à la base. Les femmes souffrent ; elles sont victimes mais aussi des survivantes. Nous avons été récemment à Oslo avec notre partenaire norvégien pour examiner le cas de ces survivantes. Le Sahel est en train de souffrir plus que d’autres régions. C’est le moment de voir quelles sont les actions et les solutions que nous pouvons proposer », a, de son côté, déclaré, l’envoyée spéciale femme, paix et sécurité de la CUA, Bineta Diop.

Mais pour l’instant, « les victimes » ont formulé des doléances. « Les femmes disent : « Nous avons besoin des centres pour être protégées ; des centres de formation et des centres où nous pouvons communiquer entre nous. La violence est partout, mais avec ces centres, nous pourrons également avoir l’appui juridique, le conseil qu’il faut, mais également aller en justice », relate Mme Diop. Sensible à leur cri ducœur, elle s’engage, avec le concours des partenaires, à mener le plaidoyer auprès du gouvernement.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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