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Présidentielle 2005 : Blaise Compaoré candidat

Publié le jeudi 11 août 2005 à 08h59min

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Le président sortant du Faso, M. Blaise Compaoré, a accepté le 10 août 2005, en fin d’après-midi à Ziniaré, d’être candidat à sa propre succession. A la demande de plusieurs partis politiques burkinabè et de mouvements et associations de la société civile, M. Compaoré est candidat à la présidentielle du 13 novembre prochain.

Son projet de société s’articule autour de six axes majeurs, pour l’approfondissement du développement solidaire national d’un Burkina Faso « rayonnant » à l’échelle sous-régional et international.

Ultima ratio regum : « Dernier argument des rois... ». C’est la devise que Louis XIV avait fait graver sur ses canons. Autre temps, autre sagesse. Aujourd’hui, ce qui fait trembler même les puissants, est moins imposant que des canons. Ce sont les urnes. Hier, en fin d’après-midi, Blaise Compaoré, président sortant du Burkina Faso, a dit « Oui », aux urnes pour le meilleur du Burkina...
C’était à Ziniaré, capitale de l’Oubritenga, en présence de nombreux témoins : partisans politiques, amis et connaissances, presse nationale et internationale...

Et cela, sous une pluie, ô combien battante, qui n’a rien enlevé dans l’ardeur des partisans de Blaise Compaoré, président-candidat qui deviendra bientôt, un candidat-président. 1200 délégués environ, ils sont venus de toutes les provinces du Burkina Faso. Sous fanion CDP, ADF-RDA et autres AMP ou ABC... Avec, selon le directeur de la campagne présidentielle de Blaise Compaoré, pour 2005, M. Salif Diallo, de fermes ambitions : Dire notamment, à Blaise Compaoré, que pour la paix, la stabilité et le progrès social des Burkinabè d’en haut comme d’en bas, ils ont décidé de le soutenir activement, pour qu’il soit réélu, « dès le premier tour de la présidentielle du 13 novembre prochain ».

D’autant plus que, selon M. Diallo, tous ces délégués, qui représentent un vaste champ du corps social burkinabè, veulent que « l’homme (Blaise Compaoré) qui a su imposer un Etat de droit responsable au Burkina Faso et un modèle de développement économique et social solidaire, continue à présider aux destinées du Faso, pour le quinquennat 2005-2010 ».

Là n’est pas la révélation que certains analystes attendaient... Ce qui restait à savoir, c’est quel est le message fort, cet espoir aussi puissant que les canons de Louis XIV, que le candidat Blaise Compaoré a à donner à ses compatriotes.

Car reconnaissent bien de politistes, « l’ennemi du pouvoir, c’est le pouvoir et plus il s’enracine ou dure, il faut alors avoir l’âme d’un sportif pour déjouer utilement sa puissance corrosive ». Face à cette donne et pour permettre aux Burkinabè de croire un peu plus à leur destin demain qu’hier, M. Compaoré répondant à l’invite de ses partisans leur a traduit ses nouveaux rêves pour le Burkina, avec le soutien de tous les Burkinabè, en attendant la campagne présidentielle... « ... J’accepte de relever avec vous, ce défi, en me portant candidat à l’élection présidentielle du 13 novembre 2005. Je l’accepte pour répondre aussi à la volonté des nombreuses personnes, femmes et hommes, jeunes et anciens, qui veulent être artisans de l’œuvre d’édification sereine de la nation sous le leadership de la majorité politique actuelle.

Je l’accepte également, parce qu’au-delà du bilan satisfaisant de notre action commune, j’ai encore à proposer à notre pays, une vision prospective et un projet de société. Celui de la valorisation du capital humain, de l’élargissement des opportunités de création de richesses, de la construction de nouvelles infrastructures économiques, de l’accélération des réformes, du rayonnement de notre culture, de l’affermissement de la puissance relationnelle du Burkina Faso »... Dont acte.

El Hadj Ibrahiman SAKANDE (ibra.sak@caramail.com)
Sidwaya


La pluie, invitée surprise

Emile Zola a eu son « J’accuse » dans l’affaire Dreyfus au 19e siècle. Le « oui, j’accepte » de Blaise Compaoré en cette après-midi pluvieuse du 10 août 2005 à Ziniaré est venu comme un baume libérateur. C’est donc en toute logique que les 1200 délégués, venus des quatre coins du Faso et représentant, qui une formation politique, qui une structure associative, ont applaudi à tout rompre.

Le « bruit » soulevé juste après cette « petite phrase » avec l’acceuil triomphal traduit au moins une chose. Les partisans de Blaise Compaoré attendaient qu’il les délivre d’une attente qui commençait à devenir longue.

La cérémonie devait débuter à 17 heures sonnantes. A l’évidence tout était disposé de sorte qu’à l’heure dite tout se mette en branle. Tout avait donc été au millimètre près arrêté. Les militants dès le début de la soirée en pagnes CDP, ou tee-shirts frappés du slogan « Blaise Compaoré notre candidat », convergeaient vers Ziniaré. A 16 h, les ensembles musicaux conviés répétaient pour la nième fois leurs notes.
Dans cette ambiance, une invitée surprise, la pluie. Oui, dame pluie n’a pas voulu qu’on lui conte ce qui s’est passé à Ziniaré. Au grand dam des militants CDP, des Formations de l’alliance pour la majorité présidentielle, de l’ADF/RDA, des associations de soutien, timidement d’abord, puis avec force la pluie déverse ses trombes d’eau sur la capitale régionale du Plateau central.

Les militants « surpris » et convaincus que c’est juste passager, s’abritent sous les hangars, pour ceux qui ne sont pas dans les tribunes montées pour l’occasion. Et là il fallait réellement attendre 18h40 pour voir « s’éloigner » la pluie. Les militants, vaille que vaille, décident de ne plus jouer à cache-cache avec elle. Ils vont la braver. A 18h45, le directeur national de la campagne présidentielle, M. Salif Diallo demande de « commencer » la cérémonie.

L’animateur moréphone, Ambroise Tapsoba, fait appel à Paco Gnama Drabo pour lire le déroulement du programme de la soirée. A ce qui est, tout a été chamboulé. « Il faut comprimer les messages », lance un journaliste ; ce à quoi un autre répond qu’il « faut plutôt supprimer » des interventions. Des slogans, en vérité deux galvanisent les militants. Le président de l’Assemblée nationale, le Premier ministre font leur entrée dans l’espace réservé à la cérémonie.

A 18h55, le président du Faso et son épouse sont annoncés. C’est la liesse. Les militants debout répondent aux slogans. Avant les discours, l’orchestre du Groupe musical des Amis balance ses premières mélodies. Une chanson en lyélé. Le temps, qui semblait vouloir estomper les gouttes de pluie, se fait menaçant. Des gouttes d’eau tombent sur les militants. Jacob Daboué et son groupe n’auront pas le loisir d’égrener leurs notes musicales dans l’entièreté et les militants le plaisir de partager cette composition réservée exclusivement à la rencontre de cette après-midi.

Ils seront donc écourtés. Le directeur national de la campagne présidentielle, Salif Diallo, délivre le premier discours de la soirée. En tout sept discours étaient prévus. Mais pour cause de pluie, seuls les discours du Président du Faso Blaise Compaoré et du directeur national de campagne sont lus. L’une des belles images de cette soirée est cette communion entre tous les militants décidés à rester sur place quelle qu’en soit la « puissance » de la pluie. Et ils y sont restés sans s’en préoccuper. « Comment voulez-vous que nous fils de pays, avec un candidat lui-même paysan, nous ayons peur de la pluie ? » S’est interrogé le speaker moréphone, Ambroise Tapsoba.

Les personnes âgées, les jeunes, les femmes, tout ce monde de militants avait certainement « marre » de courir s’abriter sous les hangars. La pluie en « invitée surprise » n’était pas une « indésirée », à entendre les militants. Au contraire. Pour tous, « c’est un très bon signe », car ont-ils soutenu « quand une cérémonie est précédée de la pluie, c’est la marque que les mânes et les dieux l’accompagnent et bénissent son œuvre ». Telle était la grande conviction des 1200 délégués réunis en cette après-midi à Ziniaré.

C’est donc tout naturellement qu’après le « oui, j’accepte d’être votre candidat » les applaudissements nourris ont poussé le président du Faso à interrompre pour quelques instants son discours. A la fin de son intervention, la foule « délivrée » et « ravie » de voir Blaise Compaoré répondre à son attente, se met debout pour l’accompagner. Les militants laissent éclater leur joie, la « fanfare » des AJCBC anime en même temps que l’orchestre du Groupe musical les Amis. C’est donc tout heureux que certains ont avoué « qu’on a eu peur avec cette pluie. Mais tout est bien qui finit bien ».

Jean-Philippe TOUGOUMA (jphilt@hotmail.com)


Réactions de responsables de partis politiques et d’associations

Satisfaction, émotion, victoire...

Depuis le mois de février 2005, des partis politiques et des associations n’ont cessé de réclamer la candidature de Blaise Compaoré. Par des marches-meetings, des déclarations dans la presse, ils ont souhaité que le président rebelotte pour les cinq ans à venir.

C’est désormais chose faite. Et pour ces responsables de partis politiques et d’associations, le « Oui » de Blaise Compaoré est la résultante de leurs efforts inlassables.

* Me Gilbert Ouédraogo, président de l’ADF/RDA

Nous apprécions très positivement le « Oui » du président Blaise Compaoré dans la mesure où l’ADF/RDA a décidé lors de son 13e congrès ordinaire, d’apporter son soutien au chef de l’Etat.

Aujourd’hui, nous sommes heureux qu’il ait accepté de déclarer sa candidature et nous sommes là pour lui manifester notre soutien.

Ce n’est pas un soutien du bout des lèvres, c’est un soutien réel, car, nous irons sur le terrain pour qu’au soir du 13 novembre, la victoire de Blaise Compaoré soit éclatante.

Salif Dolbzanga, président des Amis de Blaise Compaoré (ABC)

J’étais très ému d’entendre Son Excellence Blaise Compaoré dire qu’il sera candidat pour l’élection présidentielle. Cela résulte des différents meetings et marches que nous avons organisés depuis le 27 février 2005.

Ce soir, j’avais chaud au cœur d’entendre le président dire « Oui ».

Maintenant, la balle est dans notre camp. Nous allons répartir dans les provinces, les départements pour mobiliser les populations à voter réellement pour Blaise Compaoré.

C’est maintenant que le travail commence.

Salif Kaboré, coordonnateur de l’Action des jeunes pour la candidature de Blaise Compaoré (AJCBC)

La déclaration du Président du Faso de se porter candidat pour l’élection présidentielle de 2005 est une victoire pour la jeunesse du Burkina Faso, dans la mesure où ce sont les jeunes qui ont été les premiers à susciter la candidature du président en créant l’Action pour la candidature de Blaise Compaoré le 17 avril 2004. Nous sommes allés sur le terrain, nous avons convaincu les populations.

Aujourd’hui, le Président du Faso a accepté d’être candidat et nous ne pouvons qu’être fiers. Ce choix du président, nous allons l’accompagner pour que le Burkina Faso gagne et triomphe sur tous les plans. Après cette déclaration, nous allons redoubler d’efforts, bien sûr, avec toutes les composantes, nous allons travailler pour une victoire éclatante le 13 novembre. Le travail reste à faire et nous sommes prêts pour aller sur le terrain, défendre l’image du président. Nous sommes convaincus que c’est un président qui veut bâtir une nation propre, nous n’allons donc pas baisser les bras, mais nous allons l’accompagner pour que la victoire soit digne de ce nom.

Blaise Compaoré, Président du Faso, candidat à l’élection présidentielle de 2005
En démocratie, le pouvoir n’est jamais solitaire. Cette décision est l’aboutissement d’un processus de mobilisation et d’expression massives de soutien à ma candidature. Ce qui d’ailleurs me rassure parce que des jeunes, des vieux, des femmes, des hommes se sont engagés avec moi pour le développement du Burkina avec des résultats que nous souhaitons encore plus grands.

Nous allons, dans les jours à venir, dégager une orientation sur la base d’actes majeurs afin d’éclairer les Burkinabè sur l’ambition que j’aurai pour les cinq (5) années à venir pour mon pays. Nous essayons de faire comprendre que dans tout processus de développement d’une nation, les forces politiques, les ressources humaines doivent être au centre des préoccupations des dirigeants comme des populations.

Il faut donc nécessairement agir sur le renforcement des capacités humaines de notre population.

Pour ce qui est de mon bilan, je ne peux pas dire que je ne suis pas satisfait dans la mesure où des forces politiques importantes du pays ont fait des analyses positives dans leurs différents congrès. Le Bukina Faso aujourd’hui a des capacités relationnelles très grandes et à travers les avis des partenaires extérieurs, nous savons que nous sommes sur une voie de développement.

En politique, on n’est jamais sûr de gagner. Nous avons des projets, des ambitions que nous allons vendre. Le reste, qu’il y ait trois ou quatre candidats, cela n’est pas notre préoccupation. Ce qui importe pour nous, c’est de gagner et assurer les progrès continus du Burkina Faso.

* Dicko Amadou Diomdioda, Convention des forces démocratiques (CFD)

C’est avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai accueilli cette annonce de candidature du président Blaise Compaoré parce que je me suis battu pour cela avec mes camarades. Je suis très heureux qu’il ait enfin accepté de se présenter. Nous avons déjà appelé les électeurs à s’inscrire sur les listes électorales. Nous allons maintenant les inviter à sortir pour voter notre candidat Blaise Compaoré le 13 décembre 2005.

* Salvador Yaméogo

J’approuve une réelle satisfaction par rapport à cette annonce de candidature du président.

On avait quand même espoir qu’il accepte.

C’est chose faite dans une ambiance assez conviviale. On a même été arrosé par la pluie.

C’est un signe de bénédiction. On va unir nos efforts dans le cadre de l’AMP pour qu’ensemble, nous puissions parvenir à la victoire. Nous sommes du reste confiants.

Zénabo Drabo, maire de Bogodogo

C’est avec joie que j’ai accueilli l’acceptation de candidature du président. J’ai même sauté de joie parce que vraiment nous attendions cela.

Nous attendions cette annonce. Nous nous sommes battus sur le terrain et les militants attendaient sa réponse. C’est chose faite. Nous sommes contents. Nous allons nous mettre au travail pour lui prouver que c’est du fond du cœur que nous l’appelions à être candidat.

Il faut qu’il sache que nous avions toujours besoin de lui comme Président du Faso.

Député Adèle Tiemtoré

La balle est dans notre camp maintenant. On s’est apprêté depuis longtemps. On attendait telle une naissance. La femme était en grossesse. Elle a accouché. C’est la joie dans la grande famille.

Avec la pluie qui est venue, cela rajoute à la conviction de remporter l’élection.

Nous allons nous y mettre avec nos sœurs qui constituent la majorité de la population burkinabè.

Le 13 au soir, au premier tour, vous verrez de quoi sont capables les femmes.

P. Pauline YAMEOGO
et Victorien A. SAWADOGO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 12 août 2005 à 01:10, par sababou En réponse à : > Présidentielle 2005 : Blaise Compaoré candidat

    Le président Compaoré, candidat à l’élection du 13/11/05 ! Ce n’est là qu’un secret de polichinelle. Tout comme le candidat B.Compaoré "élu au 1er tour" de l’élection présidentielle, ne serait que pléonastique. Il faut arrêter de se complaire dans une hypocritie primaire : le palais présidentiel flambant neuf (ouaga 2000), n’aura d’autres locataires que son concepteur et actuel résident.
    Pour le 13/11, je dis bonne chance au Burkina. Car cette connerie de démocratie, avec son cortège de malheurs, de contestations, et de manifestations souvent violentes ; est une véritable gangraine pour l’Afrique : RCI, Togo, Congo etc... en sont la preuve. Vivement que notre cher Burkina, ne fasse pas partie de telles statistiques.
    Chers acteurs de cette campagne politique, soyez moins égocentriques et plus patriotiques en plaçant l’intérêt supérieur du pays au-dessus des votres bassement matérialistes. Afin que la paix continue de régner sur cette terre qui nous est chère à tous. C’est le plus important, le résultat est secondaire ; meme s’il y a peu de chance d’assister à une surprise. Ne dit-on pas que "seuls les imbéciles perdent une élection qu’ils organisent ."
    D’avance, je veux être le 1er à dire mes félicitations à Mr B.Compaoré. Puisse sa réelection, jeter les germes d’une paix sociale durable.Par les temps qui courent, c’est un critère de developpement. Et forcément son contraire (la guerre et l’instabilité) celui de la régression.

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