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Trêve d’euphémismes, halte aux préjugés entourant les menstruations

Publié le lundi 27 mai 2019 à 08h00min

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Trêve d’euphémismes, halte aux préjugés entourant les menstruations

WaterAid invite toutes les personnes à travers le monde, quel que soit leur sexe ou leur âge, à s’élever contre les préjugés entourant les menstruations, en renonçant aux euphémismes et en adoptant un discours sans équivoque autour des menstruations.

Dans de nombreuses parties du monde, la pudeur exacerbée autour de la question des menstruations empêche les femmes et les filles d’exprimer leurs besoins en matière de soutien et d’installations sanitaires adaptées – notamment l’accès à des toilettes privées et décentes, disposant d’eau et de savon leur garantissant la dignité et le confort en période de menstruation.

Les euphémismes utilisés pour désigner les menstruations dans certaines cultures du monde, témoignent des tabous et de la honte entourant ce phénomène physiologique et naturel dont les femmes et les filles font l’expérience chaque mois, tout au long de leur vie.

Par exemple au Népal des termes comme « Padkinu » – « tu as explosé », ou « Maharani » – « te voilà Reine », sont utilisées pour contourner l’emploi des mots « règles » ou « menstruations ». En Suède, de « lingonveckan » – « la semaine des airelles ». Alors qu’au Royaume-Uni, des expressions ayant un sens caché comme « les peintres sont au travail » ou « Arsenal joue à domicile » sont utilisés pour désigner les menstruations. Au Burkina Faso, le terme « je suis indisposée » est utilisé couramment.

Thérèse Mahon, spécialiste de l’hygiène menstruelle au sein de WaterAid, explique :

« Si certains euphémismes utilisés à travers le monde pour qualifier les menstruations peuvent prêter à sourire, d’autres en revanche confortent l’idée selon laquelle les menstruations sont une chose sale et honteuse. Plus les gens emploient ces euphémismes au lieu de parler ouvertement des menstruations, plus ils sont convaincus que ce phénomène entièrement naturel, est déshonorant et doit être « caché » .

Nous nous devons de mettre un terme à cet excès de pudeur autour des menstruations, car cette attitude ne fait qu’alimenter la gêne qui empêche les femmes et les filles de vivre pleinement leur période de menstruation.
Si elles ne sont pas bien informées sur les menstruations, si elles ont honte de demander des produits d’hygiène ou si elles ne peuvent pas accéder à des toilettes décentes leur garantissant une intimité, alors leur inquiétude quant à leur capacité à vivre dignement leurs cycles menstruels, peut les conduire à renoncer aux activités quotidiennes, comme aller à l’école ou même sortir de chez elle.

C’est pour ces multiples raisons que WaterAid invite tout le monde – frères et pères, sœurs et mères, enseignants, médecins, gouvernement – à briser les tabous autour des menstruations. Nous devons faire en sorte que toutes les femmes et les filles en période de menstruation, aient accès aux informations, au soutien, aux produits d’hygiène, aux toilettes et aux installations sanitaires dont elles ont besoin pour vivre dignement et sereinement leur cycle menstruel. »

Selon Dr Halidou KOANDA, Directeur Pays de WaterAid Burkina Faso
« Il est temps d’agir pour mettre un terme à la pudeur autour des menstruations pour que les jeunes filles en période de menstruation vivent pleinement. Pour l’édition 2019 de la journée internationale de l’hygiène menstruelle, WaterAid Burkina Faso sera avec le gouvernement et les partenaires techniques et financiers pour la célébration nationale le 30 Mai à Ouahigouya. Cette journée se veut une halte pour réfléchir, plaider et sensibiliser sur la nécessité de briser le tabou autour des menstrues ».

Les filles se confient souvent à leurs mères, à leurs amies ou à leurs enseignantes au sujet des menstruations, mais si celles-ci sont elles-mêmes mal informées ou bien en manque d’assurance ou de compétence pour en parler ouvertement, alors elles ne feront que renforcer les tabous et les restrictions relatives aux menstruations. Il est donc essentiel de briser ce cercle vicieux en encourageant des conversations ouvertes et sans tabous, de telle sorte qu’il soit aussi naturel de parler des menstruations que du temps qu’il fait.

Pour la Journée Mondiale de l’Hygiène Menstruelle (le 28 mai), WaterAid a réalisé un film, intitulé « Peaky Bleeders », afin d’inciter tout un chacun à parler plus ouvertement des menstruations et à contribuer à mettre fin à la stigmatisation.

Ce film est une parodie de la série policière britannique « Peaky Blinders », mettant en scène l’actrice et présentatrice britannique Nadia Sawalha dans le rôle de chef du Gang des Menstruations, qui tente de débarrasser la ville de ses euphémismes notoires au sujet des menstruations.

Les membres du Gang des Menstruations, armés de bazookas à tampons, de ceintures à munitions-tampons et de nunchakus à tampons s’attaquent aux « peintres », à « Arsenal jouant à domicile », au « ketchup », au « requin » et à d’autres expressions utilisées dans différents pays du monde pour évoquer les menstruations.

La Journée Mondiale de l’Hygiène Menstruelle a été lancée par WASH United en 2014 afin de sensibiliser la communauté internationale sur le rôle fondamental d’une bonne gestion de l’hygiène menstruelle.

Pour en savoir plus, veuillez contacter :
Roch W. OUEDRAOGO, Manager Communication, rochouedraogo@wateraid.org,
Tel (+226) 25 37 41 70

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