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Youssouf Ouedraogo : « L’avenir de l’Union africaine est avec le Maroc »

Publié le mercredi 10 août 2005 à 10h27min

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L’Union africaine doit travailler à ce que le Maroc réintègre ses rangs, car « l’Afrique de demain ne peut pas se faire sans le Maroc », les regroupements économiques sont une chance pour l’Afrique mais à condition « qu’on leur donne un contenu précis et que l’on continue à réfléchir sur leur place relative dans l’ensemble africain ».

Ce sont là quelques-unes des idées abordées dans cet entretien par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale du Burkina Fasso, Youssouf Ouedraogo

Le Matin : Vous avez participé au colloque sur l’Afrique, quelle leçon tirez-vous des débats ?

Youssouf Ouedraogo : D’abord, la volonté inébranlable du ministre marocain des Affaires étrangères Mohamed Benaïssa de continuer de chercher à réunir les Africains et les autres amis de l’Afrique et du Maroc, dans cette ville, pour réfléchir sur le destin du continent, les problématiques de l’Afrique et sur la manière avec laquelle elle peut se développer et s’émanciper dans l’économie mondiale.

Cette édition de 2005 a été particulière, parce qu’elle a permis à la fois une rencontre avec les Africains, mais également d’éminentes personnalités de l’Asie du Sud-est et de l’Europe. Cela, à mon avis, a donné une nouvelle tonalité à la rencontre. L’hospitalité du Maroc, née de la volonté incarnée par S.M. le Roi Mohammed VI de faire en sorte le Maroc soit le pays qui sert de point d’appui au continent est une constante.

S.M. le Roi fait l’effort de tournées dans les pays africains pour ressouder les liens et montrer que l’Afrique est un continent viable qui doit pouvoir s’amarrer à l’Europe, à L’Amérique, à l’Asie et au monde. Ce que je retiens aujourd’hui de ce colloque c’est que de nouvelles volontés et disponibilités se dégagent. Ce débat, franc et sincère, montre que l’Afrique avance certes avec des difficultés, mais l’Afrique doit se remobiliser davantage pour avancer.

L’appel a été fait dans ce colloque à un projet politique pour le continent et par conséquent à une refonte des structures de l’Union africaine pour l’habiliter à porter ce projet. Comment pourrait-elle s’opérer ? Et comment réparer l’erreur commise, comme le soulignait certains ministres des affaires étrangères, qui consistait à permettre l’accès à l’organisation de la RASD ?

Comme je l’ai dit moi-même plusieurs fois, l’avenir de l’UA est avec le Maroc. C’est une donnée de plus en plus incontournable et urgente à résoudre. C’set la raison pour laquelle nous allons tous travailler au sein des structures pour que le retour du Maroc à l’UA advienne le plus rapidement possible. Lorsqu’on regarde le chemin du partenariat euro-africain aujourd’hui, le Maroc est incontournable.

Lorsqu’on fait des schémas au niveau global à l’ONU, le Maroc est également incontournable. Il nous revient donc tous ensemble de travailler pour que le Maroc retrouve sa place au sein de l’UA. Car, l’Afrique de demain ne peut pas se faire sans le Maroc.

Une seule condition permettra le retour du Maroc à l’UA, notamment le gel de la participation de la RASD, les pays africains sont-ils aujourd’hui disposés à œuvrer dans ce sens ?

De plus en plus de pays africains ont retiré leur soutien à la RASD. C’est un indicateur significatif. Il y a, par ailleurs, un mouvement de convergence qui est en train de se former. Il faut, à mon avis, laisser le temps à ce mouvement de se solidifier, se cristalliser et la fusion va se faire. C’est un travail politique qui est en train de se faire et il se fera, c’est incontournable.

Certains pays africains donnent pourtant l’impression d’adopter une dualité de langage et de positions ?

Je crois que la dynamique dont je viens de parler est inévitable, mais elle a besoin d’une construction patiente et consolidé. Car, il faut travailler sur le terrain et en tenant compte des réalités. Ce que nous voulons faire, nous devons y parvenir de manière unanime et cohérente, en ressoudant tous les morceaux pour que l’Afrique aille de l’avant et dans le même sens.

Il y a eu divergences, lors des débats, sur le rôle et l’importance des regroupements économiques régionaux. Quel est votre avis sur cette question ?

Pensez-vous que ces regroupements sont une option stratégique, sachant que des pays les appuient plus que d’autres ?

Je crois que les sous-ensembles, par définition, ne nuisent pas à un ensemble global. Le tout est de gérer les cohérences, car lorsqu’on prend un continent comme l’Afrique, il est inévitable qu’il lui faut des partenariats, pas cloisonnés, mais dans une logique d’intégration ouverte.

C’est ce qui peut permettre aux sous-ensembles de régler les problèmes de proximités, mais aussi de convergences particulières. Lorsqu’on raisonne en termes de développement, de construction d’infrastructures, de résolution des problèmes de santé et d’éducation, de lutte contre le VIH (Sida), mais aussi de règlement des conflits qui continuent de miner le continent, les sous-ensembles ont leur place.

Ces derniers peuvent régler des problèmes qui sont liés à des processus de gestion du pouvoir d’Etat, de renforcement des démocraties, mais aussi de contrôle du respect universel des droits de l’Homme. Ces ensembles doivent donc demeurer, mais comme je l’ai souligné dans ma communication, il faut une coordination beaucoup plus resserrée entre eux.

Aujourd’hui, les passerelles de communication entre ces différents sous-ensembles sont insuffisantes, lorsqu’elles n’existent pas. Parfois, on répète les mêmes choses sans pouvoir tirer les expériences des autres. Entre l’UMA, la CDEAO, la SADC..., il faut qu’il ait une recherche de convergences, pour que l’on puisse tirer profit des expériences et pour éviter de rechercher des solutions qui existent déjà quelque part, mais aussi pour construire des mouvements politiques convergent qui servent à consolider le grand ensemble que l’on veut faire en Afrique.

En définitive, je pense que ces ensembles sont nécessaires, mais à condition qu’on leur donne un contenu précis et que l’on continue à réfléchir sur leur place relative dans l’ensemble africain.

Cela a été dit que l’unité africaine ne pourra se faire que dans le cadre d’un projet politique, basé sur la cohérence des points de vues. Or, on continue de voir en Afrique à une course aux leaderships, qui le plus souvent n’ont d’objectif que de servir des intérêts propres. Cela ne risque-t-il pas d’entraver le grand dessein qui se trace pour une Afrique unie et forte dépassant ses handicaps ?

L’évolution récente que j’observe personnellement au sein de l’Union africaine, indique l’émergence de nouveaux leaderships qui ne soient pas liés à ces zones ou à ces pays d’influence. C’est ce qui est notable aujourd’hui.

Le débat que nous menons aujourd’hui au sujet du Conseil de sécurité de l’ONU, sur un certain nombre de reconfiguration des données mondiales montre que tous les pays sont capables d’apporter une contribution sans obéir à aucune pression possible.

C’est ce qu’il faut renforcer. L’Afrique aujourd’hui est une Afrique ouverte avec des leaderships. Tous les pays peuvent aujourd’hui afficher leur leadership qui se traduit par une contribution positive à la construction de l’Afrique et à la volonté d’avoir une position africaine commune sur le plan international.

... Donc le leadership doit servir l’intérêt général du continent ?

Tous les leaderships qui sont repliés sur eux-mêmes ou qui ne servent que des intérêts particuliers sont de plus en plus rejetés en Afrique. Nous venons de le vivre à Addis-Abeba, nous avons eu un sommet où nous avons voulu préserver les intérêts vitaux des peuples africains, plutôt que les intérêts particuliers des Etats.

Quel regard portez-vous sur la situation en Mauritanie ?

C’est une situation, à mon avis, qui est advenue à la suite de difficultés internes à ce pays. Il revient aux nouveaux dirigeants, comme ils l’ont promis, de faire en sorte que la situation démocratique revient à s’accorder.

La dynamique qui a été prise au sein de l’UA est les régimes issus de coup d’Etat ne peuvent plus siéger au sein de l’organisation.

De ce point de vue, c’est un processus qui souligne que même s’il y a eu un décalage à un moment donné, la règle est de revenir à la démocratie. Il y a donc la responsabilité des nouveaux dirigeants de travailler à rétablir la démocratie dans le pays.

Cela veut-il dire que si la nouvelle direction remette les choses à l’ordre, les autres pays africains seront disposés à collaborer avec elle ?

Absolument et c’est la règle. Le Conseil de paix et de sécurité qui s’est réuni à Addis-Abeba, le août dernier, a fait la déclaration qui appelle la responsabilité des nouvelles autorités mauritaniennes à restaurer l’ordre démocratique.

Car, c’est le point de passage obligé pour montrer que l’Afrique ne peut plus reculer et qu’elle doit avancer vers le droit chemin de la démocratie et du respect des droits humains.

Il y a au moins cinq ou six foyers de tension en Afrique. Cela ne conclut-il pas à l’échec de la mission politique de l’UA de contribuer à la paix dans le continent ?

Ce qui est important de souligner, c’est que l’Afrique passe aujourd’hui à de nouveaux types de problèmes. Il s’agit de problèmes de transition démocratique.

Les peuples africains aspirent à la liberté, à la démocratie ouverte, c’est-à-dire à leur propre aptitude de choisir des gouvernements et de faire en sorte qu’il y ait vraiment la liberté et la transparence dans la gestion des affaires de l’Etat et également une sorte de décentralisation de la démocratie qui se traduit en terme de citoyenneté.

C’est un mouvement émergent, ascendant et irréversible. Mais, c’est un mouvement qui montre qu’il faut aussi aborder patiemment, cas par cas, les différentes difficultés.

Entretien réalisé par K.R.
Le Matin (http://www.lematin.ma/mailing/article.asp?an=&id=natio&ida=50949)

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Vos commentaires

  • Le 25 février 2007 à 10:37, par beni touffout En réponse à : > Youssouf Ouedraogo : « L’avenir de l’Union africaine est avec le Maroc »

    l’avenir de L O U A et de l’U M A est avec le respect des droits de l’homme et le respect de la charte de l’O N U et le principe de décolonisation et le respect des peuples à disposer d’eux même et le respect du droit à l’autodétermination tel que le stipule le conseil de sécurité de l’ O N U Mr Youssouf ouedraogo le Maroc ne remplit pas ces conditions.
    *il colonise le peuple sahraoui
    *il persécute et viole le peuple sahraoui
    *il n’aplique les résolutions du conseil de sécurité en faveur des sahraouis
    *il pille les richesses du sous sol sahraoui
    *il ne respect pas les droits de l’homme

    Comment vous les vous rejeter le peuple sahraouis de l’O U A ET DE L’ U M A et au nom de quel principe d’éontologique réintégrrez vous le maroc

  • Le 6 juillet 2007 à 16:48, par lembarki jamel En réponse à : > Youssouf Ouedraogo : « L’avenir de l’Union africaine est avec le Maroc »

    l’union africaine doit avant tout travailler au respect de la légalité internationale au respect des droits de l’homme et du multipartisme et au respect de la charte de l’unité africaine et défendre le droit du peuple sahraoui à son référendum d’autodétermination se droit est spolié par le maroc le maroc qui ne reconnait pas les décisions du conseil de l’ ONU ne peut siéger au sein de la famille africaine se serait un dénit de droit et de justice envers les sahraouis qui sont nos fréres

    • Le 1er février 2011 à 01:09, par MOMOSOF En réponse à : > Youssouf Ouedraogo : « L’avenir de l’Union africaine est avec le Maroc »

      tes freres tu nous fait rire les sahraouis marocains sont nous freres quant au terroreste armer par l algerie et entrainer par cuba se sont tes freres et sa les exemples ne manque pas en afrique le maroc est dans son droit et les africains qui connaissent la valeur du maroc te le diront tot au tard nous sommes dans notre sahara est tout les sahraouis qui ont soif de liberte son le bievenue ,les assassins de tindouf non pas d avenir chez nous.UA doit aussi entigrer l akmi et d autre groupe roubelle bref le maroc regrette OUA .

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