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Examens scolaires : « Nous ferons l’état des lieux pour déterminer ceux qui verront leur année scolaire blanchie », informe le ministre Stanislas Ouaro

Publié le jeudi 23 mai 2019 à 23h15min

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Examens scolaires : « Nous ferons l’état des lieux pour déterminer ceux qui verront leur année scolaire blanchie », informe le ministre Stanislas Ouaro

Deux ministres étaient face à la presse ce jeudi, 23 mai 2019 autour des questions d’actualité dans leur département. Il s’agit du ministre de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, Pr Stanislas Ouaro et du ministre de la Santé, Léonie Claudine Lougué.

Le ministre Stanislas Ouaro a fait le point de la mise en œuvre des instructions du conseil des ministres du 30 avril 2019, suite au mot d’ordre de boycott des syndicats de l’éducation (Coordination nationale des syndicats de l’éducation). Il s’agit de la finalisation de la rédaction du statut valorisant dont le projet de décret finalisé sera transmis dans les jours à venir au Conseil des ministres pour adoption. En ce qui concerne le traitement des indemnités de logement et spécifique, le ministre a rappelé que leur traitement a débuté en septembre 2018 uniquement au niveau central et ce, jusqu’en avril 2019.

Pr Stanislas Ouaro

« Les certificats administratifs avaient été par la suite renvoyés au niveau régional en vue de la poursuite du traitement. Dans le cadre de l’opération spéciale de traitement, toutes les directions régionales du ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales et du ministère de l’Economie, des finances et du développement y ont été associées, à l’exception de celles de la région du Centre. Il s’agit donc des 24 directions régionales du ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, des douze directions régionales du budget et des douze trésoreries régionales. Cette mobilisation a permis de réaliser des résultats fort appréciables, allant au-delà des taux de réalisation attendus », a soutenu Pr Ouaro.

Sur le dossier relatif à la bonification d’échelon, le ministre a également confié que la prise des actes et la première constatation financière ont débuté au mois de mars 2019. Une opération spéciale de traitement a été organisée, mais le processus a été perturbé par le mouvement d’humeur du syndicat national des gestionnaires des ressources humaines (la prise de cet acte relevant du ministère de la Fonction publique). Professeur Ouaro note néanmoins que d’intéressants résultats ont été engrangés (avec à ce jour, plus de la moitié des actes pris et signés).

Le dossier des agents des ex-garderies a également été communiqué au cours de cette sortie. A ce niveau, le ministre apprend que la liste des bénéficiaires et l’évaluation financière sont stabilisées et le dossier sera introduit en Conseil des ministres.

Pour les mesures envisagées pour la suite concernant le traitement des dossiers sur la bonification d’échelon et des indemnités, le gouvernement compte, au cours du mois de juin, y concentrer ses efforts avant que les techniciens du ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale ne soient pris pour le traitement des dossiers des sortants des écoles à partir de juillet. L’allocation de la part des indemnités au titre de 2019 pourrait intervenir à partir de septembre 2019 et ce, dans le souci de respecter le délai de fin décembre 2019 pour l’allocation de la deuxième moitié du taux revalorisé prévu par le protocole d’accord.

1933 écoles et établissements post-primaires fermés, 326 152 élèves affectés…

Les préparatifs des examens ont constitué le deuxième grand point d’intervention du ministre Ouaro et sur ce point, il a informé qu’à ce jour, tous les jurys ont été constitués. Ainsi, le calendrier des examens prévoit le déroulement des épreuves écrites du 6 au 20 juin 2019 ; le BEPC, les BEP et CAP commencent le 6 juin et le CEP débute le 11 juin (l’épreuve d’éducation physique et sportive du BEPC, BEP et du CAP s’étant déroulée du 6 au 20 mai).

Au niveau du CEP (Certificat d’Etudes primaires), la session 2019 enregistre 419 260 candidats (dont 223 529 filles) répartis dans 1907 centres d’examen, soient 29 751 candidats de plus par rapport à la session de 2018. « C’est seulement dans la région de l’Est qu’il y a moins d’inscrits à cette session par rapport à l’année dernière », expose le ministre, précisant qu’on y enregistre une baisse de 1031 candidats par rapport à l’année précédente. Cette situation est liée au contexte sécuritaire qui prévaut dans cette région, estime-t-il.

Au niveau du BEPC (Brevet d’Etudes du premier cycle), le nombre de candidats est de 304 096 contre 314 387 la session dernière, soit une régression de 3, 27%. Pour le ministre, cette baisse pourrait s’expliquer par la situation sécuritaire qui prévaut dans les régions du Sahel (moins 1254 candidats), le Nord (1154 candidats de moins que l’an dernier) et l’Est (moins 1122 candidats). « La deuxième raison est que la session de 2018 a enregistré 131 212 admis, soit 42, 94% de ceux qui se sont présentés (contre un taux de succès de 28, 83% l’année précédente).

Il y a donc beaucoup moins de redoublants qui se présentent cette année à cet examen. Cela est relativement bien illustré dans les régions du Centre et des Hauts-Bassins qui ne connaissent pas de fermeture d’établissement, mais où le nombre d’inscrits a respectivement baissé de 2769 et 1485 », ajoute Pr Ouaro.

Quant aux examens de BEP et CAP (enseignement et formation technique et professionnels), ils enregistrent 12 082candidats contre 11 307 candidats à la session de 2018.
« Au regard de la situation sécuritaire, une session spéciale à l’endroit des élèves en classe d’examens dont l’année scolaire a été fortement perturbée sera organisée. Nous ferons à partir de la fin de ce mois de mai, l’état des lieux pour déterminer ceux qui verront leur année scolaire blanchie et ceux qui pourront par un réaménagement du calendrier scolaire achever leur année scolaire », annonce Pr Ouaro.

La communication du ministre fait, par ailleurs, ressortir qu’à la date du 17 mai 2019, ce sont au total 1933 écoles et établissements post-primaires qui sont fermés, avec 326 152 élèves affectés. De même, 9 042 enseignants seraient hors des classes.

Lire aussi : Grève dans le secteur de la santé : Le dialogue n’est pas rompu avec les partenaires sociaux, selon le ministre de la santé

Dans ce contexte, le gouvernement a élaboré une stratégie de scolarisation des élèves des zones à forts défis sécuritaires qui sont entre autres, l’évaluation rapide des besoins des structures éducatives ouvertes, le réaménagement du calendrier scolaire, la réinscription des élèves déplacés dans les structures éducatives hôtes.

La crise à la santé, une situation qui interpelle tout le monde

Le ministre Ouaro a été succédé au pupitre par celui de la Santé, Léonie Claudine Lougué. Depuis quelques jours, son département vit au rythme d’un mouvement de grève lancée par cinq organisations syndicales à savoir, le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), le Syndicat des médecins du Burkina (SYMEB), le Syndicat des sages-femmes et maïeuticiens d’Etat du Burkina (SYSFMAB), le Syndicat national des travailleurs de l’administration hospitalière et des services de santé (SYNTAHSS) et le Syndicat autonome des infirmiers du Burkina (SAIB).

Le ministre de la santé, Dr Léonie Claudine Lougué

Après avoir situé le contexte du déclenchement de ces mouvements, le ministre de la Santé s’est appesanti sur les actions entreprises par le gouvernement dans l’optique de trouver des solutions aux revendications posées par les partenaires sociaux. Ainsi, sur le point des carrières, Dr Léonie Claudine Lougué a indiqué que le gouvernement travaille à respecter ses engagements. Sur la mise en œuvre de la Fonction publique hospitalière, elle a confié que son opérationnalisation se poursuit avec l’adoption récente de certains textes (création le 30 avril 2019 de l’Agence nationale de gestion des soins de santé, mise en place d’un chronogramme).

Au chapitre des équipements des formations sanitaires, Dr Lougué a déclaré que le gouvernement a déjà investi plus de 30 milliards afin de doter les formations sanitaires en matériel médico-technique. Le gouvernement préconise, poursuit-elle, un diagnostic en collaboration avec tous les partenaires sociaux en vue d’apporter des correctifs à court, moyen et long termes.

Sur le point relatif aux libertés syndicales et démocratiques, elle rassure les partenaires sociaux que le gouvernement respecte les droits reconnus aux citoyens par les textes en vigueur et demande, dans le même esprit, aux partenaires sociaux d’observer la même diligence.

Quant au sujet sur le relèvement du niveau de recrutement de certains emplois du secteur de la santé, le ministre de la Santé a précisé que le gouvernement a déjà pris en compte cet aspect pour les recrutements au titre de l’année 2018.
Sur la grève en cours, elle rassure que des mesures sont entreprises pour garantir la disponibilité des soins spécialement dans les « services vitaux et névralgiques ». Pour le ministre, cette crise « nous interpelle tous ».

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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