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Education au Burkina : L’avenir se trouve dans l’enseignement bilingue, selon des chercheurs

Publié le jeudi 23 mai 2019 à 16h40min

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Education au Burkina : L’avenir se trouve dans l’enseignement bilingue, selon des chercheurs

Dans le cadre de la promotion des langues nationales dans le système éducatif burkinabè, un atelier de restitution et de validation des études scientifiques sur le Continuum de l’éducation multilingue (CEM) s’est ouvert ce jeudi 23 mai 2019 à Ouagadougou. Ces études ont été commanditées par l’ONG Solidar Suisse, en partenariat avec l’Atelier de recherche sur l’éducation au Burkina Faso (AREB). La cérémonie d’ouverture a été présidée par Rémy Abou, conseiller technique du ministre en charge de la Promotion des langues nationales.

Produire un document de base pour servir d’outil de plaidoyer pour la prise en compte des langues nationales dans le système éducatif national, c’est le but visé par ces deux études scientifiques commanditées par l’ONG Solidar Suisse et l’Atelier de recherche sur l’éducation au Burkina (AREB) dont la session de restitution et de validation est intervenue ce jeudi 23 mai 2019. Ces différentes études ont en effet porté, l’une, sur « le cadre juridique et institutionnel de la mise en œuvre de l’éducation bilingue au Burkina Faso » et, l’autre, sur « l’étude des cas des écoles bilingues situées dans trois zones linguistiques différentes ».

Des études qui, selon le conseiller technique du ministre en charge de l’Éducation nationale, Rémy Abou, guideront la volonté du gouvernement de mettre en œuvre la promotion des langues nationales tout en poursuivant la quête d’une éducation de qualité qui soit en adéquation avec les tables des valeurs et d’une vision d’un développement durable.

Pour le président de l’AREB, Maxime Compaoré, les deux études commanditées consolideront les arguments et démontreront l’efficience de l’enseignement bilingue au Burkina Faso. « Et les articles scientifiques qui en découleront devront, dans une large mesure, servir de base de réflexion aux partenaires de l’éducation afin qu’ils y trouvent les raisons objectives de leur soutien à l’enseignement bilingue par une meilleure place des langues nationales dans notre système éducatif », a-t-il affirmé.

Chercheurs et acteurs du terrain valident les études sur le continuum de l’éducation multilingue

Et le représentant résident de Solidar Suisse, Dieudonné Zaongo, de préciser que ces études s’inscrivent dans un programme bilingue que son ONG développe depuis plus de deux décennies avec le ministère en charge de l’Éducation nationale et qui touche dix langues nationales (bwamu, bissa, fulfuldé, dagara, dioula, gourmantcéma, kassem, lyélé, nuni et mooré) dans plus de 200 écoles à travers le Burkina Faso.

Un programme qui a atteint un niveau où il fallait maintenant réfléchir à une formule efficace pour les acteurs engagés dans la promotion des langues nationales. Après donc plusieurs évaluations, il a été question de se pencher sur le cadre juridique et institutionnel de l’éducation bilingue mais aussi de mener une étude de cas de trois écoles bilingues situées dans trois zones linguistiques différentes. « Ce qui nous aidera à mettre à la disposition du gouvernement des documents scientifiques qui lui permettent d’agir en connaissance de cause », a expliqué Dieudonné Zaongo.

L’éducation bilingue, un système d’avenir pour le Burkina

En s’appuyant sur des expériences menées sur le terrain, le Burkina a beaucoup d’acquis en matière d’enseignement bilingue, a révélé Mamadou Lamine Sanogo, directeur de recherche principal des études commanditées. Il ajoutera qu’à la fin des deux études, il a été relevé que le système éducatif bilingue rencontre quelques difficultés mais qui ne sont pas au-dessus des moyens de l’État. « Il suffit de s’organiser de façon institutionnelle, à savoir doter les différents services au niveau du ministère en charge de l’Éducation pour bien piloter l’éducation bilingue qui est une offre d’un système d’éducation d’avenir pour un pays comme le Burkina », a-t-il recommandé.

Pour cela, il s’agit, entre autres, dit-il, d’harmoniser ce qui est dit et les actions sur le terrain, former les acteurs du terrain, mobiliser et sensibiliser les populations à l’importance dudit système. « Pour résumer, nous pouvons dire qu’il faut que l’État s’engage davantage dans la promotion de l’enseignement bilingue. Et il ne s’agit pas de faire de ce système, un système éducatif de seconde zone, mais d’en faire une partie intégrante du système éducatif du pays car c’est un système porteur et d’avenir, » a conclu M. Sanogo.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 23 mai 2019 à 20:06, par lily En réponse à : Education au Burkina : L’avenir se trouve dans l’enseignement bilingue, selon des chercheurs

    Croyez moi, l enseignement bilingue tel que pense actuellement au Faso, ne nous menera nul part. Ceux qui comme moi ont ete a l avant garde de la mise en oeuvre du projet savent de quoi je parle. Il faut repenser le bilinguisme. Tel que montre actuellement, ce sera toujours un echec comme la premiere promotion au Bepc a Loumbila. Ces experts la ne font que valider leur perdiems, ce sont descexperts en rien.

  • Le 24 mai 2019 à 16:19, par L’Africain curieux En réponse à : Education au Burkina : L’avenir se trouve dans l’enseignement bilingue, selon des chercheurs

    A défaut de les aider personnellement et concrètement, il faut féliciter toutes ces personnes qui se battent pour que nous ayons un système éducatif "endogène", efficace et orienté sur les besoins pratiques du développement.
    Je ne suis pas un spécialiste des sciences et politique de l’éducation ; juste un parent d’élèves, qui a été lui-même fait ses armes dans le système éducatif Burkinabè.
    En m’insurgeant contre la faiblesse du niveau de nos enfants, contre l’inadéquation ou l’inefficacité du contenu de nos enseignements en rapport avec les besoins de développement du pays et ses potentiels naturels, je suis tombé à la fois sur le continuum d’éducation multilingue, sur le site internet de l’AREB (ensemble la documentation qui y est publié), sur les rapports de Solidar Suisse, l’œuvre de Tin Tua, de la FDC y afférent et je me suis révolté...de voir que des privés ont réfléchi à la place des gouvernants, ont expérimenté avec des moyens qu’ils ont eux-mêmes recherchés, avant de servir à l’Etat un système pour performer l’éducation nationale... et de voir que l’Etat tarde à s’en approprier de façon opérationnelle et généraliser, mettant en péril la pérennité même de CEM dont les artisans (apprenants, enseignants, bailleurs et population) peuvent se lasser d’attendre la "révolution".
    Ce système peut permettre d’élargir la base des apprenants (des enfants aux vieux adultes) et, en ayant le courage de toucher au contenu des enseignements, les bénéficiaires instruits seront en même temps des producteurs (dans tous les domaines du secteur primaire notamment).
    S’il était seulement possible de raccourcir les temps de l’enseignement fondamentale entre 3 et 4 ans maximum tout en redéfinissant le contenu des programmes pour sortir du personnel pouvant officier dans le secteur primaire, ce serait un début. qu’au delà de ce niveau, le système produise des transformateurs de matières premières et des personnes à même de les commercialiser. Que le niveau supérieur serve à la conception et à l’enseignement/encadrement et à la recherche. il faut courageusement se prendre en main et arrêter de faire de l’école un lieu d’acculturation et de production de citoyens complexés mais surtout incompétents !
    Peut-être en finira-t-on un jour avec frénésie de suivre un enseignement théorique, étranger, éculé, linéaire, stéréotypé, voire "abrutissant" jusqu’au supérieur éventuellement aux fins de se faire employer.... par les capitaux étrangers, généralement "hostiles" à notre propre véritable développement.
    Enfin, il faut bien commencer quelque part...

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