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Dr Ablassé Ouédraogo aux populations de la Sissili : « Jusque-là, le développement a été une conception du sommet à la base … »

Publié le mercredi 22 mai 2019 à 22h55min

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Dr Ablassé Ouédraogo aux populations de la Sissili : « Jusque-là, le développement a été une conception du sommet à la base … »

À la tête d’une délégation de son parti, Le Faso autrement, Dr Ablassé Ouédraogo a effectué une tournée dans la province de la Sissili. Ce périple, qui a eu lieu le samedi 18 mai 2019, s’inscrit dans la dynamique du parti d’aller au contact des populations et surtout d’asseoir une feuille de route pour les échéances électorales de 2020.

Cette démarche a permis d’échanger avec les militants et sympathisants des sept communes de la province de la Sissili. C’est par le village de Toebila, dans la commune de To, à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de Léo, chef-lieu de la province de la Sissili, qu’a démarré la visite de la délégation de Le Faso autrement.

« C’est une marque de confiance que le président se soit déplacé jusqu’ici, ce qu’aucun responsable de parti n’a d’abord fait », ont déclaré des intervenants. Venus des villages de la commune, les participants à la rencontre ont exprimé leur point de vue sur la marche du pays avant d’égrener les difficultés qu’ils vivent au quotidien. Ces préoccupations sont relatives à la santé, à l’éducation, aux infrastructures routières et à l’eau.

« On nous a fait des promesses à chaque fois, mais une fois passée la campagne, on nous oublie. C’est terminé, nous ne nous laisserons plus rouler dans la farine. Voilà pourquoi nous apprécions votre visite qui s’inscrit hors campagne. Vous pouvez compter sur nous, car désormais, vous êtes notre homme », ont adressé des intervenants à leur hôte.

Après cette étape, cap a été mis sur la ville de Léo où se sont réunis des responsables du parti dans les six autres communes. Autre endroit, mêmes messages et préoccupations.

« C’est nous qui avons sollicité le président Ablassé Ouédraogo, afin qu’il puisse venir échanger avec les populations. Aujourd’hui, on s’est rendu compte que c’est un homme de vision et de vérité. Il y a longtemps qu’il est sur le chemin de la vérité. Avec la situation que le pays traverse, on se rend effectivement compte que seules la vérité et l’entente entre Burkinabè peuvent nous sortir de la situation difficile. Le président Ablassé Ouédraogo est toujours resté constat sur ses analyses. Il était donc utile pour nous de l’écouter de vive voix et qu’il puisse échanger avec les populations, donner son analyse sur la vie de la nation. Nous sommes heureux qu’il ait accepté notre invitation. Non seulement il est venu, mais est également descendu dans des villages pour vivre les réalités. C’est un acte qui montre qu’il est un grand homme et cela nous touche beaucoup », a manifesté le responsable du parti dans la Sissili, Oumarou Barry.

Le président du parti, Dr Ablassé Ouédraogo, a saisi l’opportunité pour réaffirmer son attachement aux vertus de la gouvernance. Mais, il a tenu à préciser à ses militants et sympathisants : « Nous ne sommes pas encore en campagne électorale ; quand viendra le moment, on aura aussi la démarche qui sied, avec en mains un projet de société ». Puis, il rappelle que sa visite poursuit deux objectifs.

Le premier, c’est d’obtenir les sentiments des militants et sympathisants (voire des populations) sur la vie de la nation et leur apporter des informations y relatives. Le deuxième objectif, c’est d’avoir leur vision sur la question du développement. « Jusque-là, le développement a été une conception du sommet à la base. Au parti Le Faso autrement, nous disons que pour réussir le développement (et c’est notre expérience professionnelle qui nous l’impose), il faut aller dans les villages, discuter avec les principaux concernés et leur demander les préoccupations qu’ils vivent, s’ils veulent assurer leur développement… », souligne-t-il, précisant que cette démarche est capitale pour le parti dans la perspective 2020.

« Ablassé Ouédraogo est un homme de vérité… »

« Il faut se préparer pour aller gérer le pouvoir. Ceux qui nous gouvernent aujourd’hui, j’ai nommé Roch Kaboré et son équipe, se sont battus pour conquérir le pouvoir, mais malheureusement, ils ne se sont pas préparer pour le gérer. D’où la situation difficile dans laquelle ils ont plongé le Burkina. Le Burkina Faso est tombé. C’est malheureux à dire, mais nous avons reculé. Notre pays enregistre une période de décroissance économique et malgré tout l’optimiste de son excellence le Premier ministre Dabiré dans son discours sur la situation de la nation, disons les choses cruellement, le Burkina Faso va très mal. Et ce n’est pas dans un seul domaine. Prenez tous les secteurs qui concernent la vie au quotidien, rien ne va », relève l’ancien directeur général adjoint de l’Organisation mondiale du commerce.

L’occasion fut également belle pour le président de Le Faso autrement de revenir sur la vie des institutions nationales, d’expliquer leur fonctionnement et rôle avant de s’attarder sur les missions des conseils municipaux dans la gouvernance décentralisée ; système dans lequel le Burkina s’est engagé, il y a une décennie.

Pour Ablassé Ouédraogo, la première richesse du Burkina, c’est son peuple. Mais cela ne saurait être une force que lorsque les Burkinabè sont en bonne santé, bénéficient d’une éducation de qualité et s’auto-suffisent alimentairement. « Celui qui est éduqué est tolérant », convainc l’ancien patron de la diplomatie burkinabè pour qui, la gestion du Burkina d’aujourd’hui doit différer de celle d’il y a 60 ans.

« Il faut quitter les bureaux climatisés pour aller sur le terrain auprès des populations. Sans cette conscience, nos dirigeants seront toujours en déphasage avec les populations. (…). Aujourd’hui, même ceux qui gèrent le pays savent que ça ne va pas. Chaque jour a son lot de malheurs : du sang se verse, des vies sont arrachées à notre affection. Il faut s’asseoir pour s’interroger sur ce que nous vivons, consulter nos valeurs. Il faut créer la cohésion entre nous Burkinabè, se parler… », rétère-t-il.

Boureima Ouédraogo

Les participants ont été prolixes en réactions. Elles ont concerné tous les compartiments de la vie nationale. Pour l’enseignant Boureima Ouédraogo, le président de Le Faso autrement mérite sa confiance. « Je l’ai connu depuis qu’il était au gouvernement. J’ai suivi beaucoup de ses interventions et j’avoue que j’ai admiré sa politique, sa diplomatie de développement, qui a permis à notre pays d’être visible à l’extérieur, et d’organiser des rencontres internationales. C’est un homme de vérité, je l’admire pour son franc-parler et pour son esprit d’humanisme, de pardon, de tolérance. Ce sont ces qualités-là qui m’ont convaincu à adhérer au parti, Le Faso autrement. C’est un homme de vérité, qui ne tourne pas. Or, de nos jours, les gens aiment qu’on les caresse dans le sens des poils. La vérité, tout le monde la connaît, mais personne n’ose la dire. C’est ce que, lui, ose faire, à chaque fois qu’il a l’occasion d’intervenir sur un sujet national ou international. Pour certains, on peut dire que c’est un manque de compréhension de leur part, mais on peut aussi constater que les mentalités sont en train de changer. Tôt ou tard, les gens comprendront que c’est l’homme qu’il faut », a confié l’enseignant, exprimant en outre son souhait de voir Ablassé Ouédraogo se présenter à la présidentielle de 2020.

Dr Abassé Ouédraogo et la présidentielle de 2020 !

La présentielle de 2020, pour laquelle cinq candidats se sont déjà annoncés (Roch Kaboré, Kadré Désiré Ouédraogo, Tahirou Barry, Gilbert Noël Ouédraogo et Pr Abdoulaye Soma) n’a pas été occultée au cours de la visite. Pour cet ancien candidat à la présidentielle de novembre 2015, cette échéance mérite plus d’attention dans les étapes à observer.

Fanta Konaté...

« On ne se déclare pas candidat parce qu’on veut être candidat. Si je dis que je suis candidat, c’est parce que je pense réussir. Nous, au parti Le Faso autrement, après moult réflexions (et après notre expérience de 2015), nous nous sommes donné une feuille de route pour aller à la candidature. On peut penser que c’est simple, mais non, il faut franchir des étapes. Les étapes-clés, j’en vois cinq. Il faut pouvoir dire que je suis Burkinabè, j’ai la nationalité, il n’y a pas de débat sur ce que je suis. Ensuite, jouir de ses droits civiques et moraux (vous avez des gens qui se déclarent candidats, alors que pertinemment, ils savent qu’ils ont des dossiers en instance en justice, et quand vous êtes condamnés, vous ne pouvez pas être candidat ; donc, il faut s’assurer que vous êtes blanc comme neige). Et puis, il faut se préparer pour aller à la conquête du pouvoir, à sa gestion (disposer d’un projet et d’un programme de société, vous ne pouvez pas arriver du jour au lendemain et commencer à travailler au hasard comme ceux que nous voyons aujourd’hui. Roch Kaboré a envoyé son Plan national de développement économique et social, PNDES, mais aujourd’hui on n’en parle plus. En son temps, j’avais dit, quand ils étaient encore à Paris en décembre 2016, que le PNDES, tel qu’il est organisé, était un pur leurre. Les gens m’avaient traité de tous les noms d’oiseaux. Aujourd’hui, avec le départ du Premier ministre Paul Kaba Thiéba et du ministre Rosine Coulibaly, plus personne ne parle du PNDES : le Burkina Faso a perdu son temps). Une fois vous avez tout cela, il faut vous assurer que vous avez la caution de 25 millions pour pouvoir garantir votre candidature (ce qui n’est pas donné à tout le monde au Burkina). Une fois tout cela est rempli, il faut avoir une organisation qui va vous supporter, vous soutenir pendant l’organisation des élections (parti, coalition, amis, etc.). Tout cela se prépare. Donc, nous disons que l’élection à la présidence du Faso n’est pas une course de vitesse, c’est une course de fond. D’ailleurs, une fois vous avez dit que vous êtes candidat, plus personne ne s’intéresse à vous. Vous devenez banal. Aujourd’hui, vous avez cinq candidats et de ceux-ci, ce qu’on peut dire, c’est de leur souhaiter bon vent. Nous, au parti Le Faso autrement, nous avons tout notre temps et on se prononcera en temps opportun », s’est-il étalé.

Oumarou Barry

Créé en septembre 2011, Le Faso autrement compte, à ce jour, 87 conseillers (contre une trentaine en décembre 2012), une mairie (commune de Sapouy) et un député.

OHL
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Vos commentaires

  • Le 23 mai 2019 à 08:36, par dosso En réponse à : Dr Ablassé Ouédraogo aux populations de la Sissili : « Jusque-là, le développement a été une conception du sommet à la base … »

    Qu’est ce que ce mossi du plateau central part chercher chez les gourounsis ?

  • Le 23 mai 2019 à 11:10, par KARIM En réponse à : Dr Ablassé Ouédraogo aux populations de la Sissili : « Jusque-là, le développement a été une conception du sommet à la base … »

    Concernant l’affaire Djibrill BASSOLET ce mossi du plateau central voudrait en fait récolter des dividendes politiques avec cette affaire mais lui et toute la classe politique passée et actuelle surtout ceux qui ont géré le pouvoir avec Blaise COMPAORE ont oublié que durant ces 27 ans ils n’ont pas été capables d’édifier des hôpitaux de référence pouvant traiter ces genres de pathologies au Burkina Faso. Maintenant devant la cruauté de la réalité ils se rendent compte qu’ils n ’ont rien foutu durant tout ce temps et tant pis pour eux.
    Actuellement le système sanitaire du Burkina est en panne sèche et la le mossi du plateau central n’en parle pas mais il oublie que ce n’est pas Djibrill BASSOLET et sa famille qui peuvent l’élire lui Ablassé OUEDRAOGO à un simple poste de conseiller mais cette masse silencieuse qui se cache pour mourir qui peut l’amener à gagner un poste électif.
    D’ailleurs ce sont ces mêmes ablasseries qui l’ont amené à n’avoir qu’un seul député à l’assemblée nationale.
    Pour son info à Ouagadougou on appelle l’EFO(club de football) du nom de son parti Faso Autrement.

  • Le 23 mai 2019 à 11:51, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Dr Ablassé Ouédraogo aux populations de la Sissili : « Jusque-là, le développement a été une conception du sommet à la base … »

    - Aujourd’hui s’agissant du cas de Djibril Bassolet, je donne raison au Dr Ablassé. Pas parce qu’il est politicien, mais c’est pour une raison humanitaire à l’endroit du Général Djibril BASSOLET qui a vraiment besoin de compassion et de pitié aujourd’hui vu l’état dans lequel il se trouve. Et si le MPP pense instrumentaliser sa santé pour se redorer le blason ou mettre de l’ordre dans la pagaille qu’il a créé à cause de sa gouvernance scabreuse, il se trompe et ses acteurs répondront de leurs forfaits avec RMCK en tête suivi de Simon Compaoré  ! Je vous le garanti ! Les méthodes du temps de Blaise Compaoré sont obsolètes de nos jours et ne passent plus !

    - Quand au Général BASSOLET, il doit aujourd’hui, avec le recul, regretter tout ce qu’il a fait comme mal à certains burkinabé surtout en piétinant la raison de ces burkinabè pour que Blaise Compaoré son mentor d’antan trouve la quiétude depuis l’affaire de l’or de Niangoloko. Son cas doit être une école et une très grande école pour tous ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui !! Djibril BASOLET était tout puissant sous le régime de Blaise COMPAORÉ au point de faire enjamber le mur de l’Ambassade des USA par le vieux baobab Moustapha Laabli THIOMBIANO qui a retrouvé à l’occasion la vélocité de ses 20 ans pour sauver son nez, en encerclant sa Radio HFM par des gendarmes puissamment armés et en déclarant personae non grata Robert MENARD, un grand responsable de journal. Que le général se rappelle ses ’’services rendus’’ à la Famille COMPAORÉ lors de l’assassinat du pauvre Norbert ZONGO pendant que sa famille et ses amis pleuraient ici à chaudes larmes ! Le Général a aujourd’hui su et si c’était à recommencer il aurait agi autrement et dans le temps il était le tout-puissant bardé de ses galons et de ses costumes. Eh bien ! Que ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui se le tiennent pour dit : ’’Chacun à son tour chez le coiffeur’’ et on les verra tous ici, et il ne s’agit pas aujourd’hui de se moquer des gens et de rigoler à gorges déployées devant du champagne frais et croire que tout s’arrête là ! Non, car demain arrive !

    Conclusion et leçon  : Quand Dieu te donne le pouvoir ou les moyens, ne traumatise pas les autres, surtout les innocents, sur leurs droits ! Voilà que Blaise Compaoré auquel il rendait ces grandes ‘’services’’ ne peut rien pour lui de nos jours. Dans tout leur groupe toxique d’antan, le seul courageux et moins lâche est mort et il s’agit de Salif Diallo alias ‘’El Diablo’’ le Diable à la longue fourchette.

    Par Kôrô Yamyélé

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