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Défenseurs des droits humains : « On demande seulement l’application des textes », plaide Florance Ouattara

Publié le mercredi 22 mai 2019 à 15h14min

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Défenseurs des droits humains : « On demande seulement l’application des textes », plaide Florance Ouattara

Lancée le 28 mars 2018, la phase pilote du programme « la campagne de renforcement de la protection des défenseurs des droits humains les plus vulnérables » est arrivée à échéance. Mis en œuvre par la Coalition burkinabè des défenseurs des droits humains (CBDDH), ce programme permettra de renforcer les droits humains des couches les plus vulnérables de la population. La CBDDH a dressé le bilan de ladite campagne ce mercredi 22 mai 2019.

Au Burkina, la volonté politique en matière de protection des défenseurs des droits humains semble manifeste. Le pays est le deuxième après la Côte d’ivoire à se doter d’une loi des défenseurs des droits humains. Toutefois, déplore la coordonnatrice nationale de la CBDDH, Florance Ouattara, des catégories, notamment ceux qui militent pour la protection des travailleuses domestiques, des femmes vivant avec un handicap, des femmes défenseures des droits humains, des travailleuses du sexe, des femmes journalistes , des minorités sexuelles, des droits civils et politiques et ceux travaillant sur les droits de l’homme en rapport avec les entreprises sont victimes de discrimination.

Figurant parmi les couches les plus vulnérables des défenseurs des droits humains, ces derniers, selon Florance Ouattara, méritent un accompagnement spécifique de l’Etat burkinabè. D’où cet appel à la mise en place d’un mécanisme pouvant assurer l’effectivité des lois relatives à la protection des défenseurs des droits humains ( loi CNT 2015 relative à la répression des violences faites aux femmes et la loi de protection des défenseurs adoptée en juin 2017).

Dans la pratique, cette campagne sur les défenseurs des droits humains les plus vulnérables a permis d’identifier les discriminations et violations des droits humains spécifiques à chaque groupe. A ce sujet, au titre des défenseurs des droits humains du domaine des travailleurs domestiques, la CBDH recommande entre autres, une traduction des textes en langues nationales et le respect du code du travail au Burkina Faso. Pour les acteurs militant dans le secteur des travailleurs du sexe, la prise en compte de leur projet d’assurance maladie universelle en cours d’élaboration serait nécessaire.

S’agissant des minorités sexuelles, la CBDH suggère une relecture de la loi 064 sur la liberté d’expression (qui exclut au nom de l’éthique et de la morale) et la sensibilisation des leaders religieux sur les enjeux de la discrimination et de la stigmatisation envers des citoyens burkinabè vulnérables. La Coalition burkinabè des droits humains souhaite également une relecture de la loi portant protection des défenseurs des droits humains adoptée le 25 juin 2017 au profit des femmes défenseures des droits humains.

Au-delà du plaidoyer et des recommandations, la CBDH ne compte pas en rester en là. « Nous voulons faire avancer les choses(…). Nous avons l’ambition d’accompagner les victimes en justice ; nous avons lié des partenariats avec l’association des jeunes avocats et le syndicat des avocats, le fonds d’assistance judiciaire », a relevé Mme Ouattara.

Pour un leadership féminin dans le monde des médias

Sur une étude réalisée dans 116 médias burkinabè, il s’avère qu’un peu plus de 5% des femmes occupent des postes de responsabilité. « Même promues, elles n’occupent que des positions d’arrière-plan. Elles sont souvent adjointes aux hommes, ou nommées à des postes subalternes qui les empêchent d’assumer ou prendre des décisions », peut-on lire dans l’enquête sur la situation des femmes journalistes et leurs structures associatives commanditée par la CBDH.

Quasi absentes des grands reportages (discours de fin d’année du chef de l’Etat, décryptage de l’actualité, déclaration de politique nationale du chef du gouvernement, etc.), la CBDH plaide pour une prise en compte de l’aspect genre dans la gestion des ressources humaines des organes de presse. La coalition estime que des actions de protection spécifique des OSC des femmes, notamment l’Association des professionnelles africaines de la communication (APAC) et le Réseau des journalistes et communication pour la promotion du genre /RJPG, en rapport avec les nouveaux défis sécuritaires doivent être initiées.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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