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Parcs W-Arly-Pendjari : Le Burkina Faso et le Niger signent un accord de cogestion

Publié le lundi 20 mai 2019 à 23h29min

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Parcs W-Arly-Pendjari : Le Burkina Faso et le Niger signent un accord de cogestion

Le Burkina Faso et le Niger ont signé, lundi 13 mai 2019, à Bruxelles, un accord pour la cogestion des parcs W-Arly-Pendjari qu’ils partagent ensemble avec le Bénin.

L’accord signé ce lundi 13 mai 2019, à l’ambassade du Burkina Faso à Bruxelles entre le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Burkina Faso, M. Alpha Barry, et son collègue ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Nigériens de l’extérieur, M. Kalla Ankouraou vise notamment à une gestion concertée de ces trois parcs que partagent le Bénin, le Burkina Faso et le Niger le long de leurs frontières communes.

Ces deux signatures viennent compléter celle du Bénin (qui a déjà signé) et permettra aux trois pays d’entreprendre des actions de développement sans encombres.

Selon les signataires, les trois pays veulent non seulement par cet accord assurer la sécurité de ces patrimoines naturels communs mais aussi permettre aux populations riveraines de mieux profiter des richesses qu’ils génèrent.

« C’est un accord tripartite (…) qui porte sur le développement des parcs W, de la Pendjari et d’Arly partagés entre trois pays voisins : le Bénin, le Burkina Faso et le Niger. Il vise à préserver l’écosystème et à développer le tourisme », a indiqué le chef de la diplomatie burkinabè, M. Alpha Barry.

L’enlèvement de deux touristes français dans le parc de la Pendjari en territoire béninois le 1er mai dernier a accéléré la signature de cet accord qui vise aussi à mieux sécurisé ces parcs qui constituent le plus grand et le plus important continuum d’écosystèmes terrestres, semi-aquatiques et aquatiques de la ceinture de savanes d’Afrique de l’Ouest.

« Ces parcs sont sous la pression des terroristes et l’objectif de nos chefs d’Etat est de faire en sorte que les terroristes ne s’incrustent pas dans cette zone que nous partageons entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger. Nous allons donc investir non seulement dans le domaine du développement touristique mais aussi de la sécurité afin que ces parcs soient des lieux viables pour nos propres populations, notre écosystème et les touristes que nous pouvons recevoir », a détaillé le ministre burkinabè.

« Nous avons su prendre de l’avance sur les événements (liés à l’enlèvement des touristes français, ndrl) car, cela faisait déjà quelques années que cet accord est en négociation. Il embrasse l’essentiel des domaines qui concernent la vie des populations dans ces parcs limitrophes de ces trois pays », a ajouté le ministre nigérien des Affaires étrangères, M. Ankouraou à l’issue de la signature.

Il a dit que l’accord permettra aux trois pays d’aménager les espaces protégés, d’améliorer les conditions (de séjour) des touristes et de protéger l’écosystème.
« Tout est conçu afin que ces trois parcs puissent devenir de vrais modèles de développement économique tout en préservant la sécurité parce qu’aujourd’hui, les terroristes cherchent partout où il y a des forêts pour se protéger », a souligné le chef de la diplomatie nigérienne.

Le Niger comme le Burkina Faso enregistrent depuis quelques années des attaques terroristes permanentes meurtrières sur leurs territoires liées notamment aux effets de la crise malienne elle-même tributaire de la chute du régime libyen et de la grave crise sécuritaire qui s’est depuis installée.

« Le fait que nous nous entendions à trois pour prendre en charge totalement en charge ces trois parcs révèle que nous avons conscience qu’il faut toujours mettre en commun les moyens pour réussir », a ajouté M. Akouraou.

Le Niger et le Burkina Faso appartiennent au G5Sahel, un regroupement de cinq pays sahéliens avec le Mali, la Mauritanie et Tchad dont le but est de faire face au terrorisme, à la criminalité organisée et transfrontalière et d’assurer le développement des territoires les plus fragiles de ces pays qui comptent parmi les plus pauvres de la planète.

Le Complexe W-Arly-Pendjari est un bien transnational et une mosaïque contiguë de neuf aires protégées d’une superficie de 1.714 831 hectares. Il comprend le complexe trinational du Parc régional du W (que se partagent le Bénin, le Burkina Faso et le Niger), le Parc national d’Arly (qui se trouve au Burkina Faso), le Parc national de la Pendjari (au Bénin) et les zones cynégétiques de Koakrana et Kourtiagou (au Burkina Faso) et de Konkombri et Mékrou (au Bénin).

Ce complexe est situé dans la zone de transition entre les savanes de la région soudanaise et de la région forestière guinéenne. En termes de richesses, ce patrimoine couvre une vaste étendue de savane soudano-sahélienne intacte, avec des types de végétation comme les prairies, les brousses arbustives, les savanes boisées ou les vastes forêts-galeries.

Il sert de refuge à des espèces animales qui ont disparu ailleurs en Afrique de l’Ouest ou sont très menacées. Il accueille notamment la plus grande population d’éléphants d’Afrique de l’Ouest et la plupart des grands mammifères typiques de la région, comme le lamantin d’Afrique, le guépard, le lion ou le léopard. Il abrite aussi la seule population viable de lions de la région. Ce qui fait dire aux spécialistes que ce complexe des parcs W-Arly-Pendjari est le plus grand et le plus important continuum d’écosystèmes terrestres, semi-aquatiques et aquatiques de la ceinture de savanes d’Afrique de l’Ouest.

L’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNCESCO) a inscrit les parcs W-Arly-Pendjari sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité en 1996.

Romaric OLLO HIEN
Ambassade du Burkina Faso à Bruxelles

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Vos commentaires

  • Le 21 mai 2019 à 13:20, par caca En réponse à : Parcs W-Arly-Pendjari : Le Burkina Faso et le Niger signent un accord de cogestion

    La signature de cet accord est une bonne à sa juste valeur. J’espère que chaque pays donnera des moyens pour le développement de ces parcs. Quelque chose qu’on devait faire au lendemain des indépendances, mais c’est mieux maintenant. Souvent quand les dirigeants africains parlent de l’intégration africaine, je ris simplement, il suffit de rendre dans un pays voisin et se rendre compte que cette intégration est politique et les peuples frontaliers ne profitent de rien.

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