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Organisation ouest-africaine de la santé : Vers la mise en place d’un observatoire régional sur la résistance antimicrobienne

Publié le jeudi 16 mai 2019 à 22h41min

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Organisation ouest-africaine de la santé : Vers la mise en place d’un observatoire régional sur la résistance antimicrobienne

Ce jeudi 16 mai 2019 s’est ouverte à Ouagadougou la première réunion du groupe technique de travail sur la résistance antimicrobienne en Afrique de l’Ouest. Un atelier initié par l’Organisation ouest-africaine de la santé OOAS.

La résistance antimicrobienne est la capacité des bactéries, des champignons, des virus et des parasites à devenir résistants aux antimicrobiens. Elle touche aussi bien les humains, les animaux, les aliments que l’environnement. « Le monde en général a appris que les infections sont traitées avec les antibiotiques. Ils sont efficaces. Mais dans ce monde d’équilibre, quelquefois les changements que nous apportons peuvent faire en sorte que les microbes soient résistants aux antimicrobiens que nous avons, de façon à ce que ces médicaments ne soient plus efficaces. », explique Dr Carlos Pedro Faria de Brito, représentant le directeur général de l’Organisation ouest- africaine de la santé (OOAS).

Dr Carlos Pedro Faria de Brito, représentant le directeur général de l’OOAS

La résistance antimicrobienne (RAM) cause ainsi la mort de plus de 700 000 personnes dans le monde. Et si rien n’est fait, à l’horizon 2050, ce sont 10 millions de vies qui pourraient être menacées par la résistance antimicrobienne. L’augmentation de la RAM est donc une menace pour la santé, car elle réduit l’efficacité du traitement antimicrobien, entrainant de ce fait une augmentation de la morbidité et de la mortalité ainsi que les dépenses de soins de santé élevées.

En effet, la résistance antimicrobienne a des répercussions sur l’économie en raison des pertes économiques liées à la baisse de productivité causée par la maladie et à l’augmentation du coût du traitement. Selon une étude de la Banque mondiale publiée en 2016, la RAM pourrait entrainer une chute de plus de 5% du PIB dans les pays à faible revenu d’ici à 2050, entrainer la pauvreté chez 28 millions de personnes et augmenter les dépenses de santé de l’ordre de 300 milliards de dollars à 1000 milliards de dollars.

Au regard de la situation, il s’avère donc nécessaire que des actions communes soient menées par les pays pour réduire l’émergence et la propagation de la résistance antimicrobienne. C’est ainsi que l’Organisation mondiale de la santé a lancé en 2015 le système mondial de surveillance de la résistance antimicrobienne dénommé GLASS. Mais en Afrique de l’Ouest, la faible capacité des laboratoires, l’inadéquation des infrastructures et la mauvaise gestion des données entravent l’efficacité de la surveillance de la RAM.

C’est pour y remédier donc, que l’Organisation ouest- africaine de la santé (OOAS) souhaite mettre en place un observatoire régional sur la surveillance de la résistance antimicrobienne en appuyant les pays membres de la CEDEAO dans l’harmonisation des méthodes de collecte, d’analyse et de transmission de données validées, comparables et normalisées sur la RAM pouvant orienter le processus de prise de décisions, les actions locales, nationales et régionales et permettre de mettre en place la base de données sur laquelle bâtir les actions de sensibilisation et les interventions.

Dr Dabiré Dembélé Estelle, représentant la ministre de la santé

Et c’est ce à quoi répond cette réunion de Ouagadougou qui s’étalera sur trois jours. Elle permettra d’élaborer la feuille de route pour la mise en place d’un observatoire régional fonctionnel sur la résistance antimicrobienne au sein du réseau des laboratoires régionaux des Etats membres de la CEDEAO. Elle fait suite à l’atelier tenu en décembre 2018 et qui avait permis de faire l’état des lieux de la surveillance de la RAM en Afrique de l’Ouest et préparer une feuille de route pour harmoniser la lutte contre la résistance antimicrobienne.

La représentante de la ministre de la Santé, Dr Dabiré/ Dembélé Estelle, a salué la tenue de cette réunion, car dit-elle, « La résistance aux médicaments antimicrobiens est devenu une vraie préoccupation pour les pays en matière de soins. Les médicaments qui étaient efficaces ne donnent plus de bons résultats parce que nous ne les utilisons pas de manière convenable et c’est de la responsabilité des praticiens de pouvoir revoir les comportements pour freiner ce fléau de la résistance aux antibiotiques. »

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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