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Rétablissement des relations sino-burkinabè : Un séminaire pour dresser le bilan du premier anniversaire

Publié le mardi 14 mai 2019 à 20h22min

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  Rétablissement des relations sino-burkinabè : Un séminaire pour dresser le bilan du premier anniversaire

Dans le cadre de la célébration du premier anniversaire du rétablissement des relations entre la Chine et le Burkina, l’Université Ouaga II et l’ambassade de Chine ont organisé, ce mardi 14 mai 2019, un séminaire international sur la coopération bilatérale et sino-africaine. La cérémonie d’ouverture a été présidée par Alkassoum Maïga, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation.

Le 24 mai 2018, le Burkina Faso rompait ses relations diplomatiques avec Taïwan pour renouer avec Pékin. Un an après le rétablissement des relations entre la Chine populaire et le Burkina, l’Université Ouaga II et l’ambassade de Chine ont initié un séminaire international en vue de mener la réflexion sur la coopération bilatérale entre les deux pays et la coopération sino-africaine.

Une vue des participants au séminaire

Au menu de ce séminaire, trois panels qui seront animés par d’éminentes personnalités et des universitaires. Le premier panel, intitulé « Une année après le rétablissement des relations diplomatiques entre le Burkina et la Chine : quel bilan ? quelles perspectives ? », est animé par Mélégué Traoré, ancien diplomate ; Ambroise Kafando, directeur général de la coopération ; Karim Démé, ancien point focal de la Chine au Burkina et Xu Fei, conseiller politique de l’ambassade de Chine.

« Les relations Chine-Afrique : enjeux politiques et diplomatiques », le deuxième panel, est animé par le Pr Basile Guissou, ancien ministre ; Daouda Bitié, diplomate ; Zhang Guoqing, ancien ambassadeur de la Chine au Mali et en Côte d’Ivoire et Xu Weizhong, directeur de l’Institut des études de l’Asie de l’Ouest et de l’Afrique à l’Académie des relations internationales contemporaines.

Adjima Thiobiano, président de l’Université Ouaga 2

Le panel 3, « La nouvelle initiative chinoise ‘‘Ceinture et route de la soie’’ : opportunités et défis pour l’Afrique », est quant à lui animé par le Pr Idrissa Ouédraogo, professeur en économie à l’Université Ouaga 2 ; le Pr Clément Kouakou, professeur en économie à l’Université Félix-Houphouët-Boigny et Li Dan, directeur de l’Institut des études africaines à l’Institut de diplomatie.
Ce séminaire devrait permettre, selon Alkassoum Maïga, ministre en charge de l’Enseignement supérieur, de dégager des pistes de réflexion afin de densifier la coopération entre les deux pays.

Un an et déjà 318 millions de dollars d’échanges commerciaux

Une coopération au beau fixe, si l’on en croit les chiffres donnés par l’ambassadeur de la République de Chine au Burkina Faso, Li Jian. En effet, selon le diplomate, rien qu’en 2018, les échanges commerciaux entre son pays et le Burkina ont atteint 318 millions de dollars, soit une hausse de 56%. L’exportation des produits burkinabè vers les marchés chinois est en hausse de 365%, soit plus de 100 millions de dollars.

En outre, son pays s’investit dans le secteur de l’agriculture, des infrastructures, de l’énergie, de l’éducation avec la construction d’écoles, l’octroi de bourses aux étudiants et dans le secteur de la santé avec la construction prochaine de l’hôpital de Bobo-Dioulasso et les missions de médecins chinois au Burkina Faso.

Li Jian, Ambassadeur de la République populaire de Chine au Burkina Faso

Au regard de ces réalisations en à peine une année, la coopération entre les deux pays mérite donc d’être approfondie, selon l’ambassadeur. Et c’est ce à quoi devrait contribuer ce séminaire. « Les pays africains et la Chine, nous sommes tous des pays en voie de développement. Tous les deux, nous faisons face à des défis communs tels que l’injustice et l’inégalité de l’ordre politique et économique international, le protectionnisme et l’unilatéralisme. Nous avons aussi des obstacles à surmonter pour consolider la communauté de destin sino-africaine. Sur la base de cette conviction, la Chine s’engage à ouvrir davantage ses portes pour partager la croissance chinoise avec le reste du monde (…) En 70 ans, la Chine est passée de pays pauvre à pays industrialisé qui ambitionne d’éradiquer complètement la pauvreté à l’horizon 2020. Notre prouesse, c’est d’avoir trouvé notre propre voie de développement. Nous sommes prêts à partager, sans aucune réserve, toutes nos expériences et nos connaissances avec nos amis Burkinabè en particulier, et nos amis africains en général », a indiqué l’ambassadeur Li Jian à l’ouverture du séminaire.

Pr Alkassoum Maïga, ministre des enseignements supérieurs, de la recherche scientifique et de l’innovation

Le Pr Alkassoum Maïga a, pour sa part, rappelé que le Burkina et la Chine ont fait partie du bloc des Non-alignés pendant la Guerre froide. L’amitié renouvelée avec la Chine sonne donc le retour aux sources, à en croire le ministre, qui ne manque pas de saluer les actions posées par l’Empire du milieu au Burkina Faso, notamment dans le domaine de l’éducation, en si peu de temps.

« Notre ministère est très heureux du fait que l’amitié soit renouvelée entre les deux pays. Je profite pour demander aux enseignants qui sont là -puisque les experts se caractérisent par leur autonomie et leur indépendance d’esprit- que sans trop de retenue, dans l’objectivité, ils fassent un diagnostic de la situation afin de nous permettre d’avoir les tremplins nécessaires pour lancer de façon optimale cette coopération », a-t-il souligné.

Comme lui, l’ambassadeur Li Jian a émis le souhait que des réflexions qui seront menées au séminaire, sortent des recommandations fortes qui vont renforcer l’amitié entre les deux pays.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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