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Opposition politique : « La situation de crise sécuritaire appelle au renforcement de la tolérance et du vivre-ensemble »

Publié le mardi 14 mai 2019 à 14h29min

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Opposition politique : « La situation de crise sécuritaire appelle au renforcement de la tolérance et du vivre-ensemble »

Les attaques contre les différentes communautés religieuses (musulmanes, catholiques, protestantes et coutumières), la relance du dialogue politique, l’expulsion du directeur général de La Poste Burkina Faso et le déclassement d’une partie de la forêt de Kua (à Bobo-Dioulasso) sont les principaux points de la conférence de presse hebdomadaire de ce mardi, 14 mai 2019 du Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF).

« Le dimanche passé (12 mai, ndlr), nous avons appris avec consternation qu’un prêtre et cinq fidèles catholiques de Dablo, dans le Sanmatenga, ont été assassinés en pleine messe par des individus armés non identifiés. Le 28 avril 2019, c’était le pasteur de Sirgadji, dans le Soum, et cinq de ses fidèles qui ont été abattus dans leur église. Ces tueries viennent s’ajouter aux assassinats de nombreux leaders musulmans et coutumiers », ont rappelé les conférenciers, Jean-Hubert Bazié, président de L’Espoir et Amadou Diemdioda Dicko, 4ème vice-président de l’UPC, présentant les condoléances de l’opposition aux familles éplorées et aux communautés religieuses concernées.

« De toute évidence, ces actes criminels visent à créer un affrontement entre les différentes couches socioreligieuses de notre pays. La situation de crise sécuritaire que nous vivons nous appelle à la vigilance, au maintien et au renforcement de la tolérance ainsi que du vivre-ensemble », ont-ils analysé avant d’inviter les Burkinabè à travailler à sauvegarder la République et ses valeurs. De leur avis, les terroristes veulent surfer sur l’ethnie et la religion pour créer une situation en leur faveur, comme ils l’ont réussi dans d’autres contrées du monde. C’est pourquoi, pensent-ils, les efforts doivent être canalisés aujourd’hui sur la question de la sécurité pour éviter au pays de s’enfoncer davantage.

Sur le dialogue politique, l’opposition observe que le rendez-vous du 28 avril n’a pas eu lieu, comme prévu. « Cependant, par lettre datée du 08 mai 2019, le président du Faso a accepté le principe d’un Comité préparatoire présidé par le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale et composé de quatre membres répartis paritairement entre l’Opposition et la Majorité. Le CFOP-BF a donc transmis la liste de ses représentants au ministre d’Etat. Ce Comité aura pour mission de proposer une feuille de route pour le dialogue », apprend-on de la déclaration liminaire. Les conférenciers réitèrent la volonté de l’opposition de dialoguer de manière sincère autour des préoccupations majeures du peuple burkinabè, telles que transmises au président du Faso.

La crise à la Poste Burkina Faso n’a pas échappé au scanner du CFOP-BF. Sur ce point, l’opposition a, tout en rappelant la thèse en présence, condamné les agissements dont ont fait montre les agents. « De prime abord, sans rentrer dans la polémique sur les explications des différentes parties, l’Opposition politique ne peut cautionner un acte, quel qu’il soit, qui procède de l’incivisme ou de la violence. Notre pays est régi par des lois, et ces lois indiquent les voies et procédures pour résoudre les conflits nés des relations de travail.

Ces lois garantissent aussi la sécurité des uns et des autres sur les lieux de travail. Il est important que ces lois soient scrupuleusement respectées. Partant de cela, l’opposition politique condamne toute attitude qui aurait pour conséquence d’empêcher un citoyen d’accéder à son lieu de travail. De tels comportements, quelles que puissent être les justifications, sont aux antipodes des valeurs qui doivent régir le vivre et le travailler ensemble dans notre pays », ont soutenu ces responsables politiques.

Qu’à cela ne tienne, l’opposition fait remarquer que ce n’est pas la première fois que l’autorité a été bafouée sous le régime du président Kaboré (Office national d’identification (ONI), Conseil Supérieur de la communication...).

« Le premier coupable de ce cercle de violences, c’est le gouvernement. C’est le gouvernement qui doit faire preuve de fermeté et, surtout, d’exemplarité. Le gouvernement est lui-même à l’origine de ces situations, parce qu’il a politisé à outrance les postes de direction. Le pouvoir du MPP cultive ‘’l’amicalisme’’ et le népotisme, et excelle dans le parachutage de ‘’copains’’ et de ‘’parents’’ qui n’ont pas toujours le profil professionnel requis, à la tête des institutions et des sociétés d’Etat jugées ‘’juteuses’’. C’est cette manière de gouverner qui alimente parfois les frustrations et les révoltes », charge l’opposition politique.

Quant au déclassement de la forêt de Kua, l’Opposition politique indique que, si elle soutient la construction de l’infrastructure hospitalière qui viendra soulager les braves populations, elle estime cependant que le déclassement d’une partie du lieu est un très mauvais choix.

« Notre pays, à l’image des autres pays, est menacé par les effets du changement climatique et la dégradation continue de l’environnement. Il a même mis en œuvre, avec plus ou moins de réussite, ‘’les trois luttes’’ pour faire face aux défis environnementaux. Dans un tel contexte, le moindre mètre carré de plantes est précieux, et détruire des hectares de forêt est un crime écologique, quelle qu’en soit la motivation. Cette forêt, classée depuis 1936, est, en elle-même, un trésor, en plus d’être une pharmacie naturelle. Manque-t-il dans toute la cité de Sya un lieu pour construire l’hôpital ? Que se cache-t-il derrière l’obstination du maire et du gouvernement à construire le CHU dans cette forêt de Kua, malgré la forte opposition des citoyens ? », scrute le CFOP-BF.

« Plus grave, dans leur forcing, les autorités en charge du dossier se sont mises en tête d’opposer les leaders d’opinion », relèvent les conférenciers, invitant le président du Faso à sonner « la fin de la récréation, en empêchant que l’hôpital soit construit dans cette forêt quasi-séculaire aux ressources vitales ».

O.L
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 mai 2019 à 14:52, par Marcel En réponse à : Opposition politique : « La situation de crise sécuritaire appelle au maintien, au renforcement de la tolérance et du vivre-ensemble »

    Mr de l’opposition ,là ou je ne suis pas d’accord avec vos critiques c’est le manque de propositions concrètes. Ces critiques sont faciles Dites -nous quelles alternatives proposez vous afin que nous puissions juger de la pertinence de vos idées et cela pourrait nous donner à faire des projections sur votre gouvernance future au cas ou vous serez aux affaires. s’abstenir de le faire n’est pas tactique ni constructif mais facteur de polémiques

  • Le 14 mai 2019 à 15:06, par Le Boss En réponse à : Opposition politique : « La situation de crise sécuritaire appelle au maintien, au renforcement de la tolérance et du vivre-ensemble »

    Je pense qu’il ne faut pas parler de parachutage d’amis ou de parents dans les poste de directeur d’institution comme si cela était uniquement du ressort du MPP.
    Sous Blaise c’était même pire que maintenant et je sais que vous(opposition) n’allez pas faire mieux surtout qu’il y a beaucoup de pauvres parmi vous qui souhaiteraient voir améliorer leurs conditions de vie. Donc épargnez nous de ces critiques unitiles.

    Le Boss

  • Le 14 mai 2019 à 18:08, par nei En réponse à : Opposition politique : « La situation de crise sécuritaire appelle au renforcement de la tolérance et du vivre-ensemble »

    Mr l’opposition merci de votre attention particulière sur la situation à la poste BF, mais vous aurez dut allez un peu en profondeur. Je recommande au gouvernement de poser une action forte à ce comportement ignoble qui salie l’image de tous les postiers burkinabés. Face à cette situation le ministère de l’administration territorial doit pour laver la face de tous les burkinabés suspendre les activités de ces syndicats voyous , délinquants au minimum une année. Ils ont versé la face de tous les syndicalistes à terre. S’ils ne connaissent pas les textes c’est pas la force ; ils n’ont qu’à s’y rendre à l’école du syndicalisme ; C’est pas la honte de se ré saisir à temps. Je demande à la direction générale de poser une plainte à la Gendarmerie pour séquestration et une enquête qui va démasquer tous ces bandits qui existent dans les honnêtes agents de la poste. Le mensonge à beau couru mais la vérité finit par le rattraper. Que le DG sache que le burkinabé d’aujourd’hui qui est sale cherche à tout prix que son collaborateur ou son collègue soit salle aussi comme lui.
    Donc un cri de coeur qu’il reste vigilant. Écouter beaucoup ses proches car quoi qu’on dise qui veux aller loin ménage sa monture, car les postiers ont crier haut et fort que quelqu’un qui n’est pas de la poste ne peut pas venir les commander.
    Que dieu bénisse se Jeune DG .L’avenir nous dira la vérité. Que dieu bénisse la poste BF et tous les autres entreprises burkinanés.

  • Le 14 mai 2019 à 20:02, par warzat En réponse à : Opposition politique : « La situation de crise sécuritaire appelle au renforcement de la tolérance et du vivre-ensemble »

    Les terroristes dans leur approche de division pour pouvoir régner ensuite , ont échoué et vont échouer.
    Pour l’aspect communautaire, il n’ y a pas au Burkina Faso une vraie famille élargie comme d’hab, sans une famille peulh associée connue des pères et grands pères, sans compter les mariages, les amitiés vraies et profondes acquises sur les bancs ou au cours de péripéties de la vie. Donc sur ce plan, les terroristes ont échoué sauf pour certains journalistes cancres, incultes et c’est compréhensible de Ouaga qui ne connaissent rien à la sociologie du Burkina.
    Concernant les assassinats des protestants et des catholiques, les terroristes vont encore échouer. Explication : au Burkina dans une même famille, on a toutes les confessions religieuses ; un père musulman pieux ayant fait le pèlerinage à la Mecque, un imam, une tante ayant fait les pèlerinages de Lourdes, Rome et Jérusalem, un frère protestant pur et dur, diacre de son église, un oncle qui ne jure que sur les coutumes et si tu le désobéit, tu verras et il est très humain, véridique, craint et respecté par tous les membres de la famille. Dans certaines familles, le coutumier, réveille le mort, qui s’assoit et dit qui l’a tué et pourquoi. Certaines familles ramènent au village, les morts décédés à l’étranger.
    Ces familles sont dominantes au Burkina Faso, tuer un de leur membre et vous les aurez tous vous combattre personnellement jusqu’à leur mort. Ils pardonnent mais n’oublient de génération en génération. C’est pourquoi, les communautés étrangères africaines se sentent bien chez nous.
    Pour le reste, la mise en place discrète de comités de vigilance dans nos villages permettra de tuer les terroristes étrangers et ou locaux.

  • Le 14 mai 2019 à 20:28, par Moi En réponse à : Opposition politique : « La situation de crise sécuritaire appelle au renforcement de la tolérance et du vivre-ensemble »

    Ce message à l’air conciliant si vous aviez joué cette carte dès le départ vous n’auriez pas compromis la paix au BF.
    Nos enemeis seraient découragés au vu de notre unité, maia vous avez donné l’occasion.

  • Le 14 mai 2019 à 21:12, par mninda En réponse à : Opposition politique : « La situation de crise sécuritaire appelle au renforcement de la tolérance et du vivre-ensemble »

    La meilleure solution la plus équitable dans la crise de la Poste Burkina est de commanditer une mission d’investigation de la gestion du DG COULIBALY par l’ ASCELC comme le demande le synficat. Cest la meilleure solution que le.gouvernement doit instruire C’ est dommage que même l’opposition soit tombée dans une analyse simpliste de cette crise en se laissant guidée par l’émotion de l’expulsion du DG. Dans la vie quand des femmes et des hommes adultes en arrivent à poser des actes de ce genre à priori condamnables, c’est qu’il ya des causes très profondes qu’il faut chercher à identifier et à comprendre avant toute prise de position.

  • Le 14 mai 2019 à 22:05, par La vérité En réponse à : Opposition politique : « La situation de crise sécuritaire appelle au renforcement de la tolérance et du vivre-ensemble »

    Je salue cette déclaration de l’opposition qui est appropriée. Sur le cas de la poste, mêmes
    si les revendications sont légitimes, la methode frise indiscipline. Dans une structure privée digne de ce nom , on ne peut pas voir de tels comportements. Il faut avoir de la maîtrise de soi, sinon on perd sa raison. Chère opposition continuez dans cette vision et je vous assure que vous aurez le perchoir.
    Excusez moi sur mon intervention sur la poste si j’ai vexé des gens mais disons nous la vérité. Je suis dans le privé et j’ai vu des crises graves qui ont été gérées en interne sans qu’aucun journal n’en parle. Notre fond de commerce en dépend. Si les gens de la poste continuent dans cette attitude, ils vont mettre leur structure à genoux et n’auront que leurs yeux pour pleurer. On ne scie pas l’arbre sur lequel on est assis. Trouver d’autres méthodes pour obtenir gain de cause sans mettre à risque votre maison commune.
    Un citoyen sans parti politique.

  • Le 15 mai 2019 à 08:18, par HUG En réponse à : Opposition politique : « La situation de crise sécuritaire appelle au renforcement de la tolérance et du vivre-ensemble »

    (Le pouvoir du MPP cultive ‘’l’amicalisme’’ et le népotisme, et excelle dans le parachutage de ‘’copains’’ et de ‘’parents’’ qui n’ont pas toujours le profil professionnel requis, à la tête des institutions et des sociétés d’Etat jugées ‘’juteuses’’. C’est cette manière de gouverner qui alimente parfois les frustrations et les révoltes », charge l’opposition politique.) Opposition pour avez tout dit

  • Le 15 mai 2019 à 09:10, par Ka En réponse à : Opposition politique : « La situation de crise sécuritaire appelle au renforcement de la tolérance et du vivre-ensemble »

    Comme je le dis très souvent, ‘’’dénoncer les choses qui ne vont pas n’est ni une offense ni une atteinte à la sécurité nationale. Bien au contraire, c’est une aide vers la perfection qui, quoi qu’il en soit, n’est pas de ce monde.’’’ Ici je cautionne ce qu’avance l’opposition. Surtout la lutte des classes comme à la poste dont le régime doit revoir sa copie avec les nominations des personnes non responsables dans des entreprises stratégiques de notre pays. Ici notre opposition persiste et signe pour une rectification de la part du régime de ce qui ne va pas pour l’intérêt de tout le monde. Et l’écoute du régime aux dénonciations de l’opposition seront nécessaires pour faire avancer ensemble le pays. Car, l’opposition est là pour rectifier les imparfaits du régime qui se croit tout permis. Je tire ma vérité sur tout ce qui ne va pas pour faire avancer le pays. Ce que je ne cautionne pas de notre opposition, c’est quand elle se permette de vouloir imposer une réconciliation de fiction au peuple avec leur réconciliation sans la justice pour sauver leurs amis et parents.

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