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Sécurité alimentaire : Orange Burkina et la SNV présentent le MODHEM

Publié le jeudi 18 avril 2019 à 22h18min

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Sécurité alimentaire : Orange Burkina et la SNV présentent le MODHEM

L’opérateur de téléphonie Orange Burkina et le Service néerlandais de développement (SNV) unissent leurs forces pour la sécurité alimentaire des ménages (agro-)pastoraux à travers un meilleur accès aux données géo-satellitaires. Ils ont présenté leur partenariat à travers le projet MODHEM. C’était ce jeudi 18 avril 2019, à Ouagadougou, en marge de la clôture de la conférence régionale sur les services informatiques et de données géo-spatiales dans les domaines de l’agriculture et de l’eau.

Ouvert la veille à Ouagadougou, la conférence régionale sur les services informatiques et de données géo-spatiales dans les domaines de l’agriculture et de l’eau s’est achevée, ce jeudi 18 avril 2019 à Ouagadougou. Elle s’est tenue sous le thème « Les services informatiques et de données géo-spatiales dans le domaine de l’agriculture intelligente face au climat : le numérique pour accroître les opportunités d’affaires et l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes ».

Plusieurs actes ont ponctué la cérémonie de clôture de cet événement organisé par le Comité permanent inter-États pour la lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), l’organisation spatiale néerlandaise et le ministère néerlandais des affaires étrangères, sous les auspices de la CEDEAO et de l’UEMOA. Il s’agit de la présentation du partenariat entre la SNV et Orange Burkina Faso dans le cadre d’un projet pour les agropasteurs et d’un panel sur la digitalisation de l’agriculture.

Financé à 70% par l’Agence spatiale néerlandaise à plus de 2 590 000 000 francs CFA, le MODHEM est un projet qui vise à améliorer la mobilité du bétail et des revenus des agropasteurs par l’utilisation de la téléphonie mobile et de l’imagerie satellitaire. Lancé en 2016 pour une durée de trois ans, il est mis en œuvre par le service néerlandais de développement dans le cadre d’un partenariat public-privé impliquant Orange Burkina Faso, le ministère des ressources animales et halieutiques (MRAH), le Centre régional AGRHYMET et la société néerlandaise SATTELIGENCE. Les agro-pasteurs devraient voir, au terme du projet, leurs revenus augmenter respectivement de 15 % et de 10 %

Orange, qui a rejoint le consortium, a mis en place un centre d’appel qui va fonctionner à partir d’une plateforme de messagerie et d’une interface web pour permettre aux populations d’avoir des informations sur leur téléphone mobile. Il s’agit notamment d’informations sur la disponibilité des points d’eau et de la biomasse fourragère, les itinéraires à emprunter pour éviter les conflits agriculteurs/éleveurs, la pluviométrie et autres phénomènes agro-météorologiques, la disponibilité et la position des infrastructures pastorales, les prix du bétail, des produits agricoles et autres produits agro- sylvo-pastoraux sur les marchés. En somme Orange Burkina Faso aura pour rôle de traiter les informations envoyées par SATELLIGENCE et AGRHYMET et assurer leur diffusion.

Rappelons que la présentation du projet MODHEM s’est tenu concomitamment au panel sur La digitalisation de l’agriculture animée par plusieurs experts parmi lesquels le directeur de l’agriculture de la CEDEAO, Alain Sy Traoré, et le secrétaire exécutif du CILSS, Dr Djimé ADOUM. 

Pour M. Traoré, les technologies de l’information et de la communication sont incontournables dans le secteur agricole et doivent être orientés sur l’aide à la décision aussi bien pour les décideurs publics que pour les producteurs. A l’en croire, le smartphone sera le premier conseil de l’agriculteur avant toute intervention d’un agent conseiller. Grâce à son terminal qui lui servira d’outil d’alerte précoce, l’agriculteur pourra anticiper sur les questions météorologiques. Aussi, il n’aura plus besoin d’aller, selon M. Alain Sy Traoré, dans une école spécialisée pour apprendre par exemple la culture de l’oignon.

Pour le secrétaire exécutif du CILSS, la digitalisation de l’agriculture est une aubaine pour la création d’emploi pour une jeunesse dans les différents segments de la production, la transformation, la communication, la gestion, la commercialisation. « Il fut un moment où on avait un vulgarisateur pour 300, 400 producteurs alors qu’avec ces jeunes diplômés sans emploi, on peut créer des plateformes pour permettre aux jeunes de développer des applications pour les producteurs », a soutenu Dr Djimé ADOUM.

Qu’à cela ne tienne, les participants à cette conférence régionale sur les services informatiques et de données géo-spatiales dans les domaines de l’agriculture et de l’eau estiment que les outils n’auront d’intérêt que s’ils sont adoptés par les petits producteurs. D’où l’appel aux gouvernements à s’investir à la base en formant des « champions », les jeunes issus de ces communautés.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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