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Mines et carrières : Le Fonds minier de développement local est opérationnel

Publié le vendredi 3 mai 2019 à 15h50min

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Mines et carrières : Le Fonds minier de développement local est opérationnel

Porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale les réformes entreprises par le ministère des Mines et des carrières (MMC) ainsi que le bilan et les perspectives du ministère, c’est l’objectif visé à travers la conférence de presse animée par le ministre Oumarou Idani, le vendredi 3 mai 2019, à Ouagadougou.

A la tête du département depuis le 20 février 2017, le ministre des Mines et des carrières (MMC), Oumarou Idani, estime qu’à ce poste, il n’est qu’un serviteur qui a le devoir certes d’agir mais aussi d’écouter et d’informer. C’est ainsi qu’il a organisé une conférence de presse ce vendredi 3 mai 2019, dans la salle de réunion du Bureau des mines et de la géologie du Burkina (BUMIGEB), à Ouagadougou. Conscient que le secteur des mines et des carrières est déterminant dans le processus de transformation structurelle de l’économie burkinabè, le conférencier d’un matin dira que les trois dernières années auront été pour le ministère, une période de réformes.

Des chantiers ont été ouverts au plan politique, législatif, règlementaire et institutionnel dans la perspective d’améliorer le climat des affaires en lien avec l’industrie extractive burkinabè. Il s’agit essentiellement de la modernisation du cadastre minier burkinabè avec sa mise en ligne depuis juin 2018 et la consécration du principe du « premier venu, premier servi », du renforcement de la Brigade nationale anti-fraude de l’or et de l’opérationnalisation de l’Agence nationale d’encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées pour un artisanat minier responsable et porteur de développement.

Une autre réforme institutionnelle, c’est l’opérationnalisation avancée des quatre fonds miniers qui ont été créés pour soutenir le développement du secteur et pour un meilleur partage des revenus miniers. Relativement au Fonds minier de développement local, le MMC rassure qu’il connait un niveau d’opérationnalisation très avancé. Et son alimentation est effective pour l’année 2018. « A la date du 28 mars 2019, les sociétés minières ont procédé au paiement effectif de 1 819 813 956 F CFA. Quant à l’Etat, sa contribution est de 2 000 000 000 F CFA », a-t-il indiqué. Au niveau national, la gestion du fonds incombe à un comité national présidé par le secrétaire général du MMC tandis qu’au niveau local, le comité est présidé par le haut-commissaire de la province abritant la mine. Aux dernières nouvelles, il sera procédé conformément à la règlementation, à une répartition du fonds et au versement des montants dus aux communes déjà invitées à disposer de comptes spéciaux « FMDL », dans les jours à venir.

Les quatre fonds miniers

Ainsi, le fonds de réhabilitation et de fermeture des mines industrielles est alimenté par les compagnies minières à hauteur de 34 880 000 000 F CFA, à la date du 2 mai 2019 ; le fonds dédié à la formation et à la recherche dans les sciences de la terre connait à ce jour un solde de 9 518 175 639 F CFA à répartir entre le BUMIGEB, le FONER, le Fonds d’équipements du ministère, les universités, les structures de formation et de recherche dans le domaine des géosciences et dans d’autres domaines de sciences et techniques. Quant au fonds de réhabilitation et de sécurisation des sites miniers artisanaux et de lutte contre l’usage des produits chimiques prohibés, il est en cours d’opérationnalisation.

Les résultats acquis

Les réformes et les actions entreprises par le MMC ont permis d’engranger des résultats probants. « La production d’or est en progression importante depuis ces trois dernières années : 38,5 tonnes en 2016, 45,6 tonnes en 2017 et 52,622 tonnes en 2018 », a confirmé le ministre Idani qui nourrit la grande ambition de franchir la barre symbolique des 60 tonnes en 2019. La production du zinc n’est pas en reste (elle s’établit à 165 000 tonnes et connait une légère progression de 0,5% par rapport à 2017).

Les retombées du secteur minier au plan économique et social sont perceptibles. « 266 milliards de F CFA de contribution aux recettes budgétaires, 1 540 milliards de recettes d’exportation, une contribution de 11,4% à la formation du PIB, etc. », a-t-il révélé. Selon l’étude de la Banque mondiale sur le « diagnostic du secteur privé au Burkina Faso », notre pays en 2018, se classe au 9e rang mondial et au 1er rang en Afrique en termes de budgets d’exploration aurifère. Plus de 20% des budgets d’exploration aurifère en Afrique en 2018 concernaient le Burkina Faso, et cela malgré l’impact négatif des risques élevés liés à l’insécurité.

Perspectives…

Convaincu que la poursuite des réformes peut ouvrir des perspectives beaucoup plus ambitieuses, le ministère souhaite accroitre les productions minières par l’entrée en production des mines d’or de Niankorodougou, Bouéré Dohoun, Samtenga et la construction des mines de Sanbrado et de Bomboré. Il ambitionne également la poursuite des actions de promotion à travers l’organisation de la Semaine des activités minières de l’Afrique de l’Ouest et la participation à des salons et fora miniers de référence mondiale, etc.

Par la suite, les journalistes ont voulu savoir si le MMC a pris langue avec le Réseau des maires des communes minières du Burkina Faso qui ont haussé le ton, le 12 avril dernier, pour exiger du gouvernement et des sociétés minières l’opérationnalisation du Fonds minier de développement local (FMDL). Sa réponse : « Nous sommes rentrés dans une longue phase de discussions et nous sommes parvenus à la conclusion suivante : les compagnies minières qui avaient leur convention avant le FMDL vont contribuer au taux de 1% de leur chiffre d’affaires mais à travers une convention séparée ou elles vont signer ».

Puis d’ajouter que « nous avons constaté que depuis que le fonds minier a été mis en place, il y a des sociétés minières qui ont investi, parfois qui ont beaucoup investi. Elles ont souhaité que dans le calcul de ce qu’elles doivent payer, ce qu’elles ont déjà investi en terme de financement de programme d’appui au développement local, soit pris en compte et qu’elles payent le solde. Nous avons décidé de mettre en place une commission ad ’hoc pour formaliser tout ça ».

Un repreneur a-t-il été trouvé pour l’exploitation du manganèse de Tambao ? « Pas encore. Mais nous avons reçu de nombreuses propositions de compagnies française, américaine, turque, chinoise et nous avons fait une compilation de l’ensemble des compagnies qui ont manifesté leur intérêt d’exploiter Tambao. En temps opportun, nous allons aviser », a expliqué le ministre Idani.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 mai 2019 à 05:09, par Un Burkinabê En réponse à : Mines et carrières : Le Fonds minier de développement local est opérationnel

    Il ya beaucoup de préalables à régler avant de créditer les différents comptes.
    1- Vu le fait que l’autorité africaine pense que les ressources naturelles du pays lui appartiennent et peut s’en servir comme il veut et quand il veut, il faudra d’abord mettre un méchanisme très efficace de lutte contre les détournements avant de délier la corde du trésor. Les maires indélicats pourraient remplacer le deal des parcelles (du moment où les lotissements n’existent plus et que les populations sont bien informées sur les deals des parcelles) par celui du Fonds Minier pour le Développement Local (qui est un nouveau eldorado financier et que les populations seront moins mis au courant).
    2- Il faudra bien expliquer aux gens que l’argent généré par les ressources naturelles appartient à toutes les générations, actuelles comme et surtout futures. Donc il n’est pas possible que les générations futures dépensent cette manne financière générée à leur guise et de façon irresponsable. Il faut absolument élaborer un bon plan des quotas du fric maximum à dépenser et dans quelles rubriques. Le Burkina peut s’inspirer des pays qui y ont réussi.
    3- Je commenterai sur les dires du Ministre dans un prochain post

  • Le 4 mai 2019 à 07:22, par Koumbem Tipousga En réponse à : Mines et carrières : Le Fonds minier de développement local est opérationnel

    Tout ça c’est bien beau. Mais de la Société des Mines de Bélahouro-SMB, le ministre ne souffle mot. Allez-y comprendre. Plus rien ne sera comme avant. On attend de voir. On se fout de la misère des employés de cette mine qui n’a pourtant pas fini ses réserves.

  • Le 4 mai 2019 à 08:14, par sidzabda En réponse à : Mines et carrières : Le Fonds minier de développement local est opérationnel

    Enfin, une bonne nouvelle pour nos collectivités. Mais, pourquoi faut il toujours que les bénéficiaires d’une disposition de la loi bandent les muscles avant de rentrer dans leur droit ?
    Si ce mode de gouvernance ne cesse pas, la paix et le développement seront une quête sans fin.

  • Le 5 mai 2019 à 08:26, par Chpion En réponse à : Mines et carrières : Le Fonds minier de développement local est opérationnel

    Concernant Tambao le ministre a cite une compagnie Turque je voudrais que cette compagnie soit mis a cote parce que les Turcs ne crée pas de l’emploi mais veulent les occupe tous jusqu’au manœuvre nous vivons actuellement cela sur le site minier de youga qu’ils ont racheté a Endevour Mining situe dans la province du Boulougou département de Zabre (Burkina Mining Company sa) et cela est vérifiable par toute personne qui le souhaiterais.
    Actuellement ils sont entrain de mettre fin a tous contrat a durée déterminé des locaux et en même temps nous avons plus de 80 Turcs sur le site au jour d’aujourd’hui et surtout sans aucune expérience ou compétence et d’autre sont encore annonce le Ministre est interpelle. Selon les informations a notre possession leur mauvaise gestion a ferme une mine au Liberia.

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