Cette étude de l’impact de l’utilisation des lampes solaires a été réalisée courant 2017. Elle a concerné trois communes (Dialgaye, Gounghin, Tensobtenga) de la province du Kouritenga, dans la région du Centre-Est. Les 38 ménages qui ont servi d’échantillon étaient composés de 94,7% de femmes (36) et 5,3% d’hommes (2). Selon le président de l’association des Journalistes et communicateurs pour les énergies renouvelables et le développement durable (JED), cette étude, bien que circonscrite dans trois communes du Kouritenga, pourra guider l’État pour une meilleure implémentation de l’énergie solaire en milieu rural.

Pour le promoteur de l’entreprise Burkina énergies et technologie appropriées (BETA), Boureima Kabré, l’enquête révèle que la taille des ménages utilisant les lampes solaires varie d’une à 30 personnes avec 65,8% ayant des enfants âgés de 0 à 5 ans et 86,8% ayant des enfants dont l’âge est compris entre 6 à 18 ans. « Parmi les personnes interrogées, 91,9% sont membres de groupes d’épargne de l’ONG Plan international Burkina Faso », a-t-il indiqué. En effet, depuis quelques années, ces femmes ont été organisées en groupes d’épargne en vue de faciliter la création d’activités génératrices de revenus et l’acquisition de biens par des paiements à tempérament. C’est ainsi donc que depuis novembre 2015, ces femmes ont bénéficié de plus de 2 000 lampes solaires certifiées.

Il ressort de l’étude que l’utilisation de lampes solaires contribue à une forte réduction de l’usage des sources d’éclairage conventionnelles. Ce qui est un bonus pour la préservation de l’environnement. Chez 35 utilisateurs de lampes solaires, on note l’abandon de deux lampes à pétrole, de 35 lampes-torches, de huit téléphones portables et d’une bougie comme sources d’éclairage. Les lampes solaires, à en croire le sieur Kabré, offrent un plus long temps d’éclairage (plus de 4 heures) à la tombée de la nuit. Alors que 31,6% des enquêtés avaient seulement une heure d’éclairage la nuit. Chose qui ne permettait pas aux enfants scolarisés d’avoir un bon temps d’études par exemple.

Ce mode de consommation réduit les dépenses liées à l’éclairage avec l’arrêt des achats de piles, de pétrole lampant, de bougies. Cette réduction de dépenses va de 300 à plus de 1 000 francs CFA par ménage et par semaine. Ainsi, l’on a 18,4% des enquêtés qui économisent 300 francs CFA par semaine, 39,5% économisent 500 francs CFA, 26,3% économisent 1 000 francs CFA et 15,8%, plus de 1 000 francs CFA. Cet argent économisé est une aubaine pour les ménages qui le réinvestissent par exemple dans l’alimentation, l’éducation, la santé et l’épargne.

Marcus Kouaman
(kmagju@gmail.com)
Lefaso.net